AMMAN - Les avions de guerre russes ont bombardé les quartiers au nord d'Alep tandis que l'armée syrienne tirait des obus sur le secteur de la vieille ville, dans le cadre de la grande offensive lancée il y a près de dix jours par les armées russe et syrienne pour reprendre aux insurgés la partie est d'Alep, ont annoncé des rebelles et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les frappes aériennes se sont concentrées sur les voies d'approvisionnement qui mènent aux secteurs tenus par les rebelles, à savoir la route Castello et le quartier de Malah. Les combats au sol font rage dans le quartier de Souleiman al Halabi, la ligne de front au nord de la vieille ville d'Alep.

Selon les médias publics syriens, l'armée dit avoir progressé, ce qui est démenti par les rebelles qui disent avoir repoussé ce nouvel assaut.

D'après l'OSDH, des avions de guerre ont aussi bombardé un hôpital de campagne se trouvant dans le secteur d'Al Sakhour, régulièrement pilonné. C'est la seconde frappe de ce genre contre cet établissement. Au total, ce sont quatre hôpitaux qui ont été visés par les raids aériens ces derniers jours.

A PARIS, Jean-Marc Ayrault a condamné "avec la plus grande fermeté" le bombardement qui a frappé l'un des principaux hôpitaux d'Alep en Syrie, rappelant que les attaques de ce type sont constitutives de "crimes de guerre".

"Dans le déluge de violence qui submerge Alep depuis plusieurs jours, le ciblage systématique des structures et des personnels de santé est particulièrement inqualifiable. Comme l'a rappelé le secrétaire général des Nations unies, ces attaques sont constitutives de crimes de guerre", écrit le chef de la diplomatie française dans un communiqué.

Sur le front diplomatique, le New York Times rapporte que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a déploré la semaine dernière son échec à obtenir du gouvernement Obama l'usage de la force en appui aux efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit syrien.

Dans son édition d'hier, le quotidien dit s'être procuré l'enregistrement audio d'une discussion d'une quarantaine de minutes entre le secrétaire d'Etat et des groupes civils syriens à la mission permanente des Pays-Bas à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, le 22 septembre.

John Kerry s'y plaint que ses efforts diplomatiques n'aient pas été accompagnés d'une menace sérieuse d'usage de la force militaire. "Il y a dans cette administration trois ou quatre personnes qui ont toutes plaidé en faveur de l'usage de la force, et j'ai perdu cette bataille", déclare-t-il dans cet enregistrement.

A MOSCOU, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères cité par l'agence de presse RIA a réagfi en déclarant qu'une "agression directe" des Etats-Unis contre l'armée et le gouvernement syriens provoquerait des "bouleversements tectoniques effrayants" au Proche-Orient.

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MADRID - La direction du Parti socialiste espagnol est réunie à huis clos ce samedi pour voter une motion susceptible d'entraîner la démission de son secrétaire général, Pedro Sanchez.

Le vote porte sur l'attitude à adopter au Parlement, où le président du gouvernement sortant, Mariano Rajoy, tente de former un gouvernement minoritaire. Si les députés socialistes s'abstiennent, Rajoy pourra le faire.

Sanchez exclut pour sa part de permettre au chef de la droite conservatrice de se maintenir au pouvoir mais ne parvient pas non plus à constituer une majorité alternative. Il a laissé entendre hier qu'il pourrait se retirer si les cadres dirigeants du PSOE le désavouent sur ce point stratégique.

Le PSOE est en pleine crise après la démission, mercredi, de 17 des 38 membres de son comité exécutif qui ont appelé Sanchez à s'effacer pour sortir de neuf mois d'impasse politique après deux élections législatives sans majorité claire.

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FRANCFORT - La chancelière allemande Angela Merkel ne peut pas se permettre de renflouer la Deutsche Bank après s'être opposée aux aides publiques dans d'autres pays européens et en raison du risque politique que lui ferait courir une telle initiative, écrivent des médias allemands.

Berlin a nié mercredi préparer un plan de sauvetage de la première banque allemande, malmenée en Bourse depuis que la justice américaine a menacé de lui infliger une amende de 14 milliards de dollars (12,5 milliards d'euros) dans le cadre d'une enquête sur la vente de titres adossés à des prêts immobiliers (MBS) à risque avant la crise financière de 2008.

Pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, Merkel ne peut pas voler au secours de la banque après avoir exigé de l'Italie, notamment, qu'elle ne fasse aucun cadeau à ses banques en difficulté.

Le Süddeutsche Zeitung estime pour sa part que dans le cas contraire, la chancelière trahirait la promesse qu'elle a faite aux contribuables allemands de ne pas renflouer une banque, ce qu'elle pourrait payer au prix fort l'an prochain lors des élections législatives alors que son parti, la CDU, est déjà fragilisé par la montée en puissance du mouvement anti-immigration AfD.

Le titre Deutsche Bank a quelque peu rebondi hier après une information selon laquelle la banque serait proche d'un compromis avec les autorités américaines qui réduirait son amende à environ 5,4 milliards de dollars.

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NEW YORK - Hillary Clinton conserve cinq points d'avance sur Donald Trump en vue de l'élection présidentielle du 8 novembre dans la dernière livraison du sondage bihebdomadaire Reuters/Ipsos publiée hier.

L'avantage de la candidate démocrate est resté relativement stable pendant tout le mois de septembre et a peu évolué après le premier débat télévisé face à son rival républicain, le 26 septembre.

D'après l'enquête réalisée du 23 au 29 septembre, 43% des électeurs probables disent qu'ils voteront pour Hillary Clinton et 38% pour Donald Trump, 19% assurant ne vouloir aucun des deux.

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CALAIS - Des heurts ont opposé cet après-midi des migrants et leurs soutiens à des policiers aux abords de la "Jungle" de Calais où une manifestation pro-réfugiés devait se tenir malgré son interdiction par la préfecture du Pas-de-Calais.

Les manifestants, 250 environ, se sont rassemblés sous le pont de la rocade à l'entrée du camp pour protester contre les conditions d'accueil des réfugiés. Les forces de l'ordre les ont repoussés à l'intérieur du camp. Elles ont essuyé des jets de pierre et répliqué en utilisant des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

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GROIX, Morbihan - Le Premier ministre Manuel Valls a lancé aujourd'hui, lors d'une visite sur l'île de Groix (Morbihan), un projet d'éoliennes flottantes au large des côtes bretonnes qui pourrait être opérationnel en 2020.

Cette "ferme pilote" comprendra dans un premier temps quatre éoliennes flottantes, installées à une trentaine de kilomètres du continent avec une puissance de 6 MW et une capacité de production équivalente à la consommation de 40.000 foyers. La société Eolfi Offshore et la filiale française du groupe chinois CGN investiront 183,3 millions d'euros dans ce projet.

"L'éolien flottant permettra d'accéder à des gisements de vent plus importants tout en protégeant la beauté de vos îles et d'être un grand pas en matière de transition énergétique", s'est félicité Manuel Valls.