LIVERPOOL, Angleterre - Alors que la pression s'accentue sur Theresa May après le refus ferme opposé par les Européens à son "plan de Chequers", l'opposant travailliste Jeremy Corbyn a annoncé ce dimanche qu'il soutiendrait un second référendum sur le Brexit si son parti, le Labour, réuni en congrès à Liverpool, se prononce en faveur d'une telle option.

Après avoir longtemps défendu la frange de son électorat qui avait soutenu le "Leave" lors du référendum de 2016, Corbyn semble prendre acte du changement profond du paysage politique survenu au cours de l'été et accentué par le rejet cette semaine des propositions de Theresa May par les 27 autres Etats membres de l'UE lors du sommet informel de Salzbourg.

Comme l'a reconnu la Première ministre britannique, les négociations entre Londres et ses partenaiers sont "dans l'impasse" alors que le Brexit doit entrer en vigueur le 29 mars 2019, qu'il y ait ou non un accord.

La situation s'est tellement tendue que le Sunday Times rapporte ce week-end que le cabinet de Theresa May travaille à des élections législatives anticipées pour tenter de sauver un éventuel accord et sa place de chef du gouvernement.

"Seuls les esprits crédules peuvent y croire, cela ne se produira pas", a démenti ce matin sur la BBC le ministre du Brexit, Dominic Raab.

Theresa May se dit pour sa part prête à affronter les semaines difficiles qui s'annoncent: "C'est le moment de faire ce qui est bon pour la Grande-Bretagne, le moment de garder la tête froide et de garder notre sang-froid", déclare-t-elle dans les colonnes du Sunday Express.

LONDRES - La Grande-Bretagne pourrait connaître une pénurie de médicaments à grande échelle si aucun n'accord de sortie du pays de l'Union européenne, prévue le 29 mars, n'est trouvé, déclare le directeur général du géant pharmaceutique AstraZeneca Pascal Soriot dans les colonnes du Sunday Times.

Le groupe a annoncé en juillet dernier qu'il ferait des stocks de médicaments en vue du Brexit. Mais Pascal Soriot précise que la complexité de la chaîne d'approvisionnement dans le secteur pharmaceutique rend des délais vraisemblables: "Nous avons des produits qui font des aller-retours entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne à de différents stages de fabrication. S'ils sont bloqués quelque part, nous allons avoir un problème", explique-t-il.

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WASHINGTON/DUBAI - L'ambassadrice des Etats-Unis à l'Onu, Nikki Haley, a réfuté les accusations de l'Iran qui accuse Washington d'être derrière l'attentat qui a coûté la vie à 25 personnes hier à Ahvaz lors d'un défilé militaire.

Avant de quitter ce dimanche Téhéran pour New York, où il doit participer à l'Assemblée générale des Nations unies, le président iranien Hassan Rohani a accusé plusieurs pays, dont les Etats-Unis, d'avoir fomenté l'attaque.

"Les gens manifestent en Iran, chaque centime qui entre en Iran va à l'armée, il opprime son peuple depuis longtemps et il devrait regarder ce qu'il se passe chez lui pour comprendre d'où vient le problème", a répliqué Nikki Haley sur CNN.

"Il peut nous accuser autant qu'il veut. Ce qu'il devrait faire est de se regarder dans un miroir", a poursuivi la diplomate américaine.

Le corps des Gardiens de la révolution islamique, unité d'élite des forces de sécurité iraniennes, a promis une vengeance "mortelle et sans pitié" au lendemain de l'attaque terroriste qui a fait 25 morts, dont douze pasdaran, et une soixantaine de blessés.

Cet attentat, l'un des plus meurtriers jamais commis contre les gardiens, organisation paramilitaire dépendant directement de l'ayatollah Ali Khamenei, constitue un coup dur porté à l'appareil sécuritaire iranien au moment où les Etats-Unis et l'Arabie saoudite tentent d'isoler l'Iran au Moyen-Orient.

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KAUNAS, Lituanie - Le pape François a déclaré aujourd'hui en Lituanie que la société devait être vigilante face à "tout soupçon" de réveil de l'antisémitisme, et a appelé à ce que l'holocauste soit enseigné aux nouvelles générations.

Le souverain pontife a lancé son appel à Kaunas, la deuxième ville de Lituanie, à l'occasion du 75e anniversaire de la liquidation du ghetto de Vilnius, point d'orgue, les 23 et 24 septembre 1943, de deux années d'oppression nazie.

Plus de 200.000 juifs de Lituanie avaient été assassinés par les nazis, avec la complicité de certains habitants. La communauté juive du pays compte aujourd'hui 3.000 membres.

Après la Lituanie, le pape poursuivra sa visite de quatre jours dans les pays baltes par la Lettonie puis par l'Estonie.

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PARIS - Un an après avoir tenu un discours de fermeté sur les accords internationaux face à Donald Trump, Emmanuel Macron défendra mardi à l'Onu "le multilatéralisme fort" et les "règles collectives", deux lignes directrices de la future présidence française du G7 menacées par le protectionnisme et le populisme.

Il devrait lancer un nouvel appel "à l'action collective pour relever les grands défis du monde actuel - les inégalités qui se creusent, le défi climatique, les grandes crises internationales ou encore la question de la non prolifération", souligne-t-on dans son entourage.

Le chef de l'Etat français arrive demain à New-York, où il séjournera jusqu'à mercredi.

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PARIS - Le projet de loi de finances pour 2019 sera présenté demain en conseil des ministres, avancé pour cause de déplacement d'Emmanuel Macron à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies.

Le gouvernement évalue à six milliards d'euros la baisse globale des prélèvements obligatoires pour les ménages en 2019, selon des chiffres publiés hier par Les Echos et confirmés à Reuters par une source à Bercy.

L'exécutif arrive à cette estimation en agrégeant des mesures déjà annoncées, comme la baisse de la taxe d'habitation pour 80% des Français (3,8 milliards d'euros), la suppression de certaines cotisations salariales (4 milliards d'euros) et la baisse de la CSG pour 300.000 retraités (300 millions d'euros).

Ces baisses sont partiellement compensées par la hausse de la fiscalité énergétique, représentant 1,9 milliard d'euros, celle des paquets de cigarettes, pour 400 millions d'euros, ou les restrictions du périmètre du crédit d'impôt pour la transition énergétique, pour 800 millions d'euros.

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PARIS - Emmanuel Macron perd cinq points de popularité dans la dernière livraison du baromètre mensuel de l'Ifop pour Le Journal du dimanche, qui avait mesuré une chute similaire le mois dernier. Seules 29% des personnes interrogées se disent satisfaites du chef de l'Etat, contre 34% à la fin du mois d'août et 39% il y a deux mois.

Son Premier ministre Edouard Philippe cède quant à lui six points en un mois, avec désormais 34% d'opinions favorables.