DANS LES FAUBOURGS SUD DE FALLOUDJA, Irak - Les troupes irakiennes ont pénétré aujourd'hui dans les quartiers sud de Falloudja après avoir lancé l'assaut pour reconquérir cette ville tenue par le groupe Etat islamique (EI) à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale Bagdad.

Des unités de l'armée et paramilitaires "progressent de façon soutenue", avec une couverture aérienne fournie par la coalition internationale sous conduite américaine, a déclaré l'armée.

La milice chiite Mobilisation populaire, ou Hachid Chaabi, continue parallèlement de consolider le siège de la ville en cherchant à chasser les djihadistes de l'EI de Saklaoui, une localité qu'ils contrôlent au nord de Falloudja.

---

AMMAN - L'opposition syrienne se donne dix jours pour décider quel émissaire elle enverra aux négociations indirectes de Genève après la démission dimanche de son négociateur en chef, Mohamed Allouche, a indiqué un porte-parole Haut comité pour les négociations (HCN) à la chaîne de télévision Al Hadath, lundi.

Mohamed Allouche, également représentant du puissant groupe rebelle Djaïch al Islam au sein du HCN, a annoncé qu'il quittait ses fonctions au sein de la délégation de l'opposition présente aux pourparlers conduits par le représentant de l'Onu Staffan de Mistura, afin de protester contre l'enlisement des discussions de paix.

L'opposition a suspendu en avril sa participation aux négociations indirectes en raison des offensives menées par l'armée syrienne, notamment à Alep, qui remettaient en cause le principe d'un cessez-le-feu. Aucune date n'a été fixée pour la reprise des pourparlers.

---

ATHENES - La Grèce a annoncé à ses créanciers internationaux qu'elle ne pouvait pas mettre en oeuvre certaines mesures supplémentaires exigées en échange de nouveaux prêts dans le cadre de son plan de sauvetage, apprend-on de trois sources proches du dossier.

Cette décision, si elle se confirme, pourrait encore retarder le déblocage de fonds dont l'Etat grec à un besoin urgent pour honorer des échéances de prêts du Fonds monétaire international (FMI) en juin et d'obligations de la Banque centrale européenne (BCE) en juillet, et couvrir des arriérés de paiements en augmentation constante.

Après des mois de négociations, la Grèce a signé mercredi un accord avec ses créanciers prévoyant le déblocage de 10,3 milliards d'euros de nouveaux prêts et la promesse d'un allègement du fardeau de sa dette en 2018. Mais dans une lettre envoyée la semaine dernière aux créanciers, le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, a fait savoir qu'un certain nombre des conditions supplémentaires ne pourraient pas être respectées, a-t-on précisé de mêmes sources.

Selon le journal Ta Nea, les désaccords concernent notamment la privatisation de l'exploitant de réseau électrique ADMIE et le gel de salaires de certains fonctionnaires, comme les garde-côtes et les policiers.

---

DAKAR - L'ancien président du Tchad, Hissène Habré, a été condamné aujourd'hui à la réclusion criminelle à perpétuité pour crimes contre l'humanité, de torture et de viols lors de la répression menée lorsqu'il était à la tête de son pays entre 1982 et 1990.

L'ancien président, poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et actes de torture, était jugé depuis le mois de juillet par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), juridiction spéciale à caractère international créée en février 2013 dans le cadre d'un accord entre l'Union africaine et le Sénégal.

Arrêté en juin 2013, Hissène Habré est devenu le premier ancien chef d'Etat à être jugé "au nom de l'Afrique" par une juridiction africaine pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

---

PARIS - Le gouvernement paraît désormais miser sur des concessions dans les négociations catégorielles en cours dans des entreprises comme la SNCF ou la RATP pour affaiblir le mouvement de refus du projet de loi Travail conduit par la CGT et Force ouvrière.

Selon une source syndicale, il ferait ainsi pression sur la direction de la SNCF pour aboutir rapidement à un compromis sur une nouvelle organisation du travail, dans la perspective de l'ouverture du trafic passagers à la concurrence.

Interrogée aujourd'hui après une réunion interministérielle, la ministre du Travail est restée vague: "Trouver des accords lorsque c'est possible, ce n'est sûrement pas céder à quelques arrangements de circonstance", a dit Myriam El Khomri.

Pour le gouvernement, l'avantage serait pourtant triple : enrayer une convergence des mouvements sociaux, isoler les fédérations de la CGT les plus dures en espérant un retournement de l'opinion contre les grèves les plus pénalisantes et aider le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, à trouver une issue.

Dans une interview accordée au quotidien Le Monde, le président du Medef, Pierre Gattaz, se livre à une nouvelle charge contre les syndicalistes opposés au projet de loi Travail, CGT en tête, qu'il accuse de pratiquer la "terreur" et de se comporter comme des "terroristes".

Il parle même de "dictature stalinienne" pour qualifier la décision du syndicat du livre-CGT de bloquer la parution de la plupart des quotidiens jeudi dernier, lors d'une huitième journée de mobilisation. "Il faut tout faire pour ne pas céder au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur. Ce n'est pas ma conception du dialogue social mais c'est visiblement celle de la CGT", juge-t-il.

---

PARIS - Le procès de sept djihadistes présumés, parmi lesquels figure le frère aîné d'un des kamikazes du Bataclan, s'est ouvert aujourd'hui à Paris, plus de six mois après les attentats du 13 novembre.

Agés de 24 à 27 ans, ces Alsaciens sont accusés d'avoir participé, courant 2013 et début 2014 -- avant la proclamation de l'Etat islamique -- à une filière d'acheminement de militants islamistes vers la Syrie, et d'avoir reçu un entraînement militaire au sein du groupe Etat islamique en Irak et au Levant.

C'est à leurs côtés que Foued Mohamed-Aggad, l'un des trois assaillants du Bataclan, a rejoint la Syrie en décembre 2013 via la Turquie. Les départs ont été échelonnés, pour ne pas "éveiller les soupçons", dira l'un des prévenus aux enquêteurs.

De ce petit groupe d'Alsaciens - dix à l'origine -, deux ont trouvé la mort en Syrie. Les autres sont rentrés en France durant les premiers mois de 2014. Seul Foued était resté en Syrie avant de resurgir, le 13 novembre 2015, dans l'équipée sanglante du Bataclan, où il a trouvé la mort lors de l'assaut des forces de l'ordre.

Karim Mohamed-Aggad a lui-même demandé au tribunal d'éviter les "amalgames". "On choisit ses amis, pas sa famille", a-t-il dit. "Mon frère a fait ce qu'il a fait, ça n'engage que lui."

---

GRANDE-SYNTHE, Nord - Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé aujourd'hui que l'Etat allait financer le fonctionnement du camp de migrants de Grande-Synthe, qui avait pourtant été installé contre sa volonté par la ville et Médecins sans Frontières (MSF).

La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a annoncé à ses côtés que l'Etat investirait 3,9 millions d'euros avant de signer une convention avec la ville de Grande-Synthe et une association de lutte contre l'exclusion, l'Afeji, qui prévoit la scolarisation des enfants de migrants, un accompagnement sur la durée et un accès aux soins.

Le camp de la Linière est une initiative commune de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) et du maire de Grande-Synthe, l'écologiste Damien Carême. Environ 1.300 migrants, essentiellement des Kurdes irakiens, y ont été installés début mars. Au dernier comptage, il y a une semaine, un peu plus de 700 migrants étaient présents dans le camp.