BRUXELLES - Après avoir multiplié les attaques contre ses alliés de l'Otan accusés de vivre aux crochets des Etats-Unis pour leur défense, Donald Trump a estimé avoir obtenu gain de cause et assuré ses partenaires de son soutien à l'Alliance atlantique.

Les deux jours de la rencontre bisuannuelle entre les 29 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan, réunis dans des locaux flambant neufs à Bruxelles, auront sans surprise été dominés par la question du "partage du fardeau" que Washington juge déséquilibré entre les Etats-Unis et l'Europe.

Le président américain n'a de cesse depuis son arrivée à la Maison blanche en janvier 2017 de demander à ses partenaires de dépenser plus en matière de défense, conformément aux engagements pris en 2014 au Pays de Galles qui prévoient que chaque pays consacre 2% de son PIB à la défense.

Si les Etats-Unis insistent depuis la dislocation de l'URSS sur la nécessité pour les Européens d'augmenter leurs efforts qui se sont relâchés avec la disparition du Pacte de Varsovie, la tension a été maximale à Bruxelles.

Donald Trump a réitéré ses critiques à Bruxelles, sur Twitter et lors de réunions à huis clos, poussant le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, à organiser à la dernière minute jeudi une réunion de "clarification" entre alliés.

Cette réunion "a été fantastique" et s'est caractérisée par un "formidable esprit de collégialité", a estimé Donald Trump lors de sa conférence de presse finale. "L'Otan est beaucoup plus forte aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a deux jours".

"Je leur ai dit que je serais très malheureux s'ils n'augmentaient pas leurs engagements de façon substantielle parce que les États-Unis payent un montant énorme", a-t-il expliqué. Et "hier, je leur ai fait savoir que j'étais extrêmement insatisfait de ce qui se passait et ils ont considérablement renforcé leurs engagements".

---

LONDRES - Londres se prépare à recevoir aujourd'hui Donald Trump pour sa première visite en Grande-Bretagne depuis son élection à la Maison blanche.

La Première ministre britannique Theresa May entend profiter de cette visite pour consolider les liens commerciaux entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, à moins de neuf mois de l'échéance du Brexit.

Est par ailleurs attendue aujourd'hui la publication du "livre blanc" présentant le plan du gouvernement britannique pour la sortie de l'Union européenne, après une semaine marquée par la démission des ministres des Affaires étrangères et du Brexit, Boris Johnson et David Davis, mécontents de ce plan mis au point vendredi dernier lors d'un séminaire gouvernemental.

---

LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May a publié le plan du gouvernement pour le Brexit, un "livre blanc" qui prévoit notamment une "zone de libre-échange des biens" avec l'Union européenne et qui suscite la colère des plus farouches partisans de la rupture avec Bruxelles.

La stratégie de sortie de l'UE, annoncée en fin de semaine dernière par Theresa May à l'issue d'un séminaire gouvernemental, a provoqué lundi les démissions du ministre chargé du Brexit, David Davis, et du secrétaire au Foreign Office, Boris Johnson, ainsi que des critiques de parlementaires du Parti conservateur s'estimant trahis par la volonté de la Première ministre de maintenir des relations commerciales aussi étroites que possible avec l'Union.

Malgré ces remous, Theresa May a gardé le cap et a dévoilé, comme prévu, ce "livre blanc" qui vise à établir les futures relations entre la Grande-Bretagne et le bloc européen.

Adopté après des heures de négociations vendredi dernier, le projet prévoit la fin de la libre circulation des personnes et signale que le secteur britannique des services n'aura pas les niveaux actuels d'accès aux marchés de l'UE.

---

INNSBRUCK, Autriche - Les ministres de l'Intérieur allemand, italien et autrichien ont affiché leur unité sur la politique migratoire, soulignant la nécessité de fermer le plus possible les frontières extérieures de l'Union européenne.

Horst Seehofer, Matteo Salvini et Herbert Kickl se sont rencontrés avant une réunion avec leurs collègues de l'UE dans la ville autrichienne d'Innsbruck. L'Autriche, dirigée par une coalition entre les conservateurs et l'extrême droite, occupe depuis le début du mois la présidence tournante de l'Union européenne.

Horst Seehofer, président de l'Union chrétienne-sociale (CSU), l'alliée bavaroise de la CDU d'Angela Merkel, s'est dit optimiste sur la conclusion d'accords bilatéraux avec Rome et Vienne, afin que l'Autriche et l'Italie acceptent de reprendre les demandeurs d'asile actuellement en Allemagne mais déjà enregistrés dans un de ces deux pays.

---

BERLIN - L'ancien chef de l'exécutif catalan Carles Puigdemont peut être extradé d'Allemagne vers l'Espagne pour détournement de fonds publics mais pas pour "rébellion" contre le gouvernement de Madrid, a déclaré le tribunal suprême du Land du Schleswig-Holstein.

Le 1er juin dernier, le parquet fédéral allemand avait officiellement demandé l'extradition de Puigdemont, poursuivi en Espagne après la proclamation d'indépendance de la Catalogne en octobre dernier. Selon une source proche des avocats de l'ancien dirigeant catalan, ceux-ci feront appel de toute décision de l'extrader.

---

AMMAN - L'armée syrienne est entrée dans le secteur rebelle de Deraa, dans le sud-ouest de la Syrie, et a hissé le drapeau national près de la poste, rapporte la télévision publique syrienne.

La région de Deraa a été en mars 2011 le berceau de l'insurrection contre Bachar al Assad et le bâtiment de la poste était aux mains des rebelles depuis les premiers jours du soulèvement.

L'armée gouvernementale appuyée par l'aviation russe a lancé le mois dernier une offensive pour reprendre le contrôle de la province de Deraa, une zone sensible près de la Jordanie et du plateau du Golan en partie annexé par Israël.

Les rebelles négocient avec des émissaires russes pour appliquer un accord de retrait conclu vendredi dernier, à l'image de ceux qui ont ramené la paix au printemps dans la Ghouta orientale, à la périphérie de Damas.

---

PARIS - La coalition arabo-occidentale en lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak se fixe pour objectif d'achever les opérations militaires contre Daech à l'automne, a-t-on déclaré au ministère français des Armées.

Emmanuel Macron, s'exprimant en décembre 2017, avait fixé "à mi-fin février" la fin des opérations militaires au Levant. "Nous aurons gagné la guerre en Syrie", avait-il dit sur France 2. "L'horizon, c'est l'automne, mais on ne se risque pas à une prévision précise", a-t-on précisé dans l'entourage de Florence Parly.

---

PARIS - La préfecture de police de Paris a annoncé le déploiement d'un "important dispositif de sécurité" le week-end prochain, qui sera rythmé par les festivités du 14-Juillet, samedi, et la retransmission de la finale de la Coupe du monde de football, le lendemain.

Au total, 12.000 membres des forces de l'ordre seront mobilisés, de même que 3.000 secouristes, a précisé le préfet de police, Michel Delpuech, lors d'une conférence de presse.

Au 14-Juillet, qui nécessite traditionnellement un dispositif renforcé, s'ajoute cette année la finale France-Croatie, qui sera diffusée en direct, dimanche après-midi (15h00 GMT), sur un écran géant installé au Champ-de-Mars.

---

PARIS - "Avancée démocratique", camouflet au Premier ministre ou entaille au principe de séparation des pouvoirs, l'idée d'Emmanuel Macron de permettre au chef de l'Etat de répondre aux questions des parlementaires réunis en Congrès fait débat.

Les mises en garde d'ordre politique et constitutionnel se multiplient après la proposition du chef de l'Etat, formulée lundi à Versailles, d'introduire dans la loi fondamentale la possibilité de répondre l'an prochain aux questions des élus après son adresse annuelle aux députés et sénateurs.

Cette idée "bouleverserait tout l'équilibre de la Ve République", a prévenu le président du Sénat Gérard Larcher, mercredi dans le Parisien. "Elle reviendrait à reconnaître le cumul entre les fonctions du président de la République et du Premier ministre. Et je suis contre un tel cumul."

"On ne joue pas avec la Constitution", a lancé pour sa part sur franceinfo Jean-Louis Debré, ex-président de l'Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel.

---

PARIS - Le président du Sénat et l'Association des régions de France ont invité l'Etat à engager une démarche d'apaisement vis-à-vis des collectivités locales, dont d'importants représentants ont boycotté la rencontre de la Conférence nationale des territoires.

"Le retrait des trois associations généralistes de la Conférence nationale des territoires ne peut pas être pris à la légère. Il intervient alors qu’une partie croissante des élus, et en particulier des maires, se sent abandonnée, reléguée", a estimé Gérard Larcher, dans un discours prononcé devant l'instance de dialogue de cette conférence.

Les trois associations rassemblant les régions, les départements et les maires ont justifié leur absence en dénonçant le mépris de l'Etat, sur fond d'inquiétude sur leurs financements liée notamment à la réforme et la suppression annoncée de la taxe d'habitation.