(Répétition)

MADRID - Le bloc anti-austérité Unidos Podemos devrait enregistrer une progression sensible lors des élections législatives organisées aujourd'hui en Espagne, ce qui serait un nouveau coup porté aux partis traditionnels européens, déjà ébranlés par le choix des Britanniques de quitter l'Union européenne.

Les électeurs espagnols retournent aux urnes six mois après qu'un précédent scrutin législatif, le 20 décembre, n'a pu aboutir à la formation d'une coalition gouvernementale, les partis traditionnels - le Parti populaire (PP) et le Parti socialiste espagnol (PSOE) - ayant été bousculés par les nouveaux venus que sont Podemos et le centriste Ciudadanos.

A 12h00 GMT, le taux de participation était de 36,9%, soit exactement comme le 20 décembre, alors que l'on s'attendait à un recul de l'affluence après six mois de dissensions entre partis politiques et avec le début des vacances d'été. Les bureaux de vote fermeront à 18h00 GMT et des sondages à la sortie des urnes seront diffusés peu après.

Les derniers sondages semblent suggérer que le parlement issu des élections sera tout aussi fragmenté que le précédent, aucun des quatre grands partis et des six formations régionales n'était susceptible de s'imposer dans un parlement composé de 350 sièges.

Nombre d'analystes pensent cependant que le PSOE, fondé il y a 137 ans, préférerait former une "grande coalition" avec le PP de l'actuel président du gouvernement Mariano Rajoy, voire soutenir un gouvernement PP minoritaire plutôt que de s'associer à Podemos, un parti qui menace son existence.

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LONDRES - Les remous boursiers et monétaires provoqués vendredi par le vote des Britanniques en faveur du "Brexit" ont accru le sentiment d'inquiétude en Asie, où Chine, Japon et Corée du Sud craignent pour la stabilité financière, à quelques heures de la réouverture des marchés.

En Grande-Bretagne, le conflit ouvert au sein des Tories a gagné la principale formation d'opposition, le Labour, dont huit dirigeants ont démissionné après avoir ouvertement contesté le leadership de Jeremy Corbyn, lui reprochant de ne pas avoir défendu avec pugnacité l'idée du "Remain".

La fracture au sein des grands partis existe aussi dans le reste du pays: 3,2 millions de Britanniques ont déjà signé une pétition appelant à un nouveau référendum, et un sondage réalisé vendredi montre que les Ecossais se prononceraient désormais à 59% pour l'indépendance.

La Première ministre d'Ecosse, Nicola Sturgeon, a même évoqué la possibilité de s'opposer aux lois qu'adopteront les députés britanniques pour officialiser le retrait du Royaume-Uni de l'UE.

David Cameron a annoncé son intention de démissionner d'ici octobre mais refuse d'invoquer formellement l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui prévoit un délai de deux années de négociations en cas de sortie d'un pays. Il laisse le soin d'invoquer cet article à son successeur, qui devra être désigné par le Parti conservateur à un moment ou l'autre avant son congrès annuel du mois d'octobre.

Des responsables européens ont cependant estimé que Londres n'avait pas, à ses yeux, besoin d'envoyer une lettre formelle pour déclencher le processus de sa sortie de l'UE.

"Ce déclenchement (...) pourrait prendre la forme d'une lettre au président du Conseil européen ou une déclaration officielle lors d'une réunion du Conseil européen dûment notée dans les enregistrements officiels de la réunion", a dit un porte-parole du Conseil européen.

Le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond a estimé ce matin que la perte de l'accès au marché unique européen serait "catastrophique" pour la Grande-Bretagne après le vote en faveur du Brexit.

Philip Hammond, qui a fait campagne en faveur du "Remain" (maintien), a jugé que son pays ne pourrait pas être en mesure d'accéder au marché unique tout en revendiquant un contrôle total des flux migratoires en provenance des autres Etats membres de l'Union européenne.

BERLIN - L'Union européenne ne fera pas de nouvelle proposition au Royaume-Uni pour tenter de le maintenir dans l'Union européenne, et ce pays ne pourra pas être un "demi-partenaire", estime le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel.

"Les Britanniques ont décidé de partir. Nous ne discuterons pas de ce que l'UE peut encore leur offrir pour les maintenir en son sein", déclare le social-démocrate Gabriel, par ailleurs ministre allemand de l'Economie, dans une interview publiée aujourd'hui par le journal financier Handelsblatt.

BERLIN/PARIS - La France et l'Allemagne proposent une série de mesures pour aider l'Europe, "sévèrement mise à l'épreuve" par le vote britannique sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, à répondre mieux aux attentes de ses citoyens.

Dans une déclaration commune consultée par Reuters, les ministres des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier prennent acte "avec regret" de ce vote.

Ils proposent notamment de concentrer les efforts communs sur les défis qui ne peuvent être relevés qu'au niveau européen et de laisser les échelons nationaux et régionaux se charger des autres enjeux.

En matière de gouvernance économique, France et Allemagne font un pas l'une vers l'autre : Paris soutient la nécessité d'une convergence entre les pays de la zone euro, tandis que Berlin admet qu'un "alignement unilatéral" des pays déficitaires sur les pays excédentaires est "politiquement irréalisable".

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PARIS - L'ex-président français Nicolas Sarkozy n'écarte pas l'idée d'un référendum en France sur l'Union européenne, mais à condition qu'il porte sur une "refondation" de l'Europe.

"La question n'est pas tant celle du référendum que celle de la question qu'on pose", a-t-il déclaré dans une interview diffusée dimanche par France 2.

Candidat probable à la primaire de la droite et du centre pour l'élection présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy appelle à une refondation de l'Union européenne, avec un nouveau traité précisant "clairement (...) de nouveaux choix pour l'Europe".

"Alors la question du référendum se posera et je ne vois pas comment on pourra la refuser", a-t-il expliqué. "L'Europe ne peut pas continuer à se construire contre les peuples."

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NOTRE-DAME-DES-LANDES, Loire-Atlantique - Les habitants de Loire-Atlantique étaient appelés aujourd'hui à se prononcer sur le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes lors d'une "consultation" inédite en France et cruciale pour l'avenir de cet équipement controversé.

Quelque 967.000 électeurs du département pouvaient se prononcer pour ou contre le transfert de l'actuel aéroport de Nantes au nord de l'agglomération, un avis qui demeure "consultatif" selon la loi mais dont François Hollande et Manuel Valls se sont engagés à suivre le résultat.

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BAGDAD - Les forces irakiennes ont pris le contrôle du dernier quartier que les combattants du groupe Etat islamique (EI) tenaient à Falloudja et ont annoncé que la bataille pour la reconquête de cette ville était terminée.

Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi avait proclamé la semaine passée la victoire des troupes gouvernementales dans cette localité stratégique mais les combats s'étaient poursuivis.

"Nous annonçons que le quartier central de Golan a été nettoyé par les unités de l'antiterrorisme et nous transmettons au peuple irakien la bonne nouvelle que la bataille de Falloudja est terminée", a déclaré le général Abdoul Wahab al Saïdi sur la télévision gouvernementale.

Quelques combattants de l'EI demeurent retranchés dans une poignée de bâtiments tandis que les autres ont fui, a-t-il précisé, ajoutant qu'au moins 1.800 islamistes avaient été tués dans cette opération.

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EREVAN - Le Vatican a répliqué aujourd'hui à la Turquie, qui a accusé la veille le pape François d'avoir une "mentalité de croisé" parce qu'il avait utilisé de nouveau le terme de génocide à propos du massacre de 1,5 million d'Arméniens par les troupes ottomanes en 1915.

"Le pape n'est pas en croisade. Il ne cherche ni à organiser des guerres ni à construire des murs, mais souhaite jeter des ponts", a dit à la presse à Erevan son porte-parole, le père Federico Lombardi. "Il n'a pas dit un mot contre le peuple turc".

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REYKJAVIK - L'historien Gudni Johannesson a remporté l'élection présidentielle d'hier en Islande, marquée par une défiance des électeurs à l'égard de la classe politique après la crise financière de 2008 et le scandale des "Panama papers".

Après le dépouillement de l'ensemble des bulletins, Johannesson, professeur à l'université d'Islande, a obtenu 39% des suffrages face à ses rivaux, un ancien Premier ministre et le gouverneur de la banque centrale islandaise, indique la chaîne de télévision publique RUV. Le poste de chef de l'Etat est principalement honorifique mais ce dernier dispose du pouvoir de s'opposer à certains textes de loi.