COMPIEGNE - Cent ans après la fin de la Première Guerre mondiale, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont célébré la réconciliation franco-allemande à la clairière de l'armistice à Compiègne, avant-dernière étape de l'"itinérance mémorielle" du chef de l'Etat avant la cérémonie du 11-Novembre à Paris.

Dans la clairière de Rethondes, le président et la chancelière allemande ont passé en revue des troupes de la brigade franco-allemande avant de dévoiler une plaque commémorative réaffirmant "la valeur de la réconciliation franco-allemande au service de l'Europe et de la paix".

Après une tendre accolade, les deux dirigeants ont déposé une gerbe commune avant de parapher le livre d'Or dans une réplique du wagon où ont été signés l'armistice du 11 novembre 1918 puis celui du 22 juin 1940.

"Ce que nous devons" à "ceux qui sont morts par millions dans la barbarie", c'est "de continuer inlassablement de construire la paix", a souligné Emmanuel Macron quelques minutes plus tard lors d'un échange avec des adolescents. "Notre Europe depuis 73 ans est en paix (...) au premier chef parce que l'Allemagne et la France l'ont voulu".

"Projet après projet, (Français et Allemands) ont décidé que leur futur et leur sécurité se feraient ensemble", a-t-il ajouté, aux côtés de la chancelière. "Si nous voulons être à la hauteur de ce que ces combattants d'alors disaient, à savoir 'plus jamais ça', c'est de ne rien céder aux passions tristes, aux tentations de la division".

L'Elysée avait évoqué cette semaine un déplacement "hautement symbolique" - la première visite franco-allemande à ce niveau depuis 1945 - dressant le parallèle avec l'image devenue historique du chancelier allemand Helmut Kohl et du président français François Mitterrand, main dans la main, en 1984 à Verdun.

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PARIS - Emmanuel Macron et Donald Trump ont joué samedi la carte de l'apaisement lors d'un entretien en tête à tête à l'Elysée au lendemain des critiques du président américain sur les propos "insultants" de son homologue français concernant la création d’une armée européenne.

"Nous célébrons ici l'amitié entre nos peuples, nos armées, et la formidable solidarité qu'il y a eu entre nous qui sommes parmi les plus vieux alliés", a dit le président français avant l'entretien, à la veille de la cérémonie de commémoration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale.

A ses côtés, le président américain, qui avait été accueilli un peu plus tôt sous une pluie fine sur le perron du palais présidentiel par Emmanuel Macron, a salué la relation "amicale" nouée avec son homologue.

A peine arrivé à Paris vendredi soir, Donald Trump avait fustigé les propos d'Emmanuel Macron sur la création d'une armée européenne. "Très insultant, mais peut-être l'Europe devrait-elle payer sa part (du budget) de l'Otan, que les Etats-Unis assument largement", avait-il écrit sur Twitter.

Interrogé à ce sujet samedi matin à l'Elysée, le président américain a insisté sur l'importance d'une "relation équitable" entre les Etats-Unis et l'Europe, estimant que d'autres pays devaient "mettre la main à la poche".

A l'issue de l'entretien, une source à l'Elysée a fait état d'un échange "très constructif, très cordial" entre les deux dirigeants et a mis le tweet de Donald Trump sur le compte d'une "incompréhension" et de "réactions exagérées dans la presse américaine."

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PARADISE, Californie - Les feux qui ravagent le nord et le sud de la Californie depuis jeudi ont fait au moins neuf morts et contraint des dizaines de milliers d'habitants à fuir leurs maisons.

Dans le comté de Los Angeles, le Woolsey Fire menace 75.000 habitations et les autorités ont ordonné à plus de 200.000 personnes d'évacuer. Dans le comté voisin de Ventura, près de 100.000 personnes ont quitté leurs foyers.

Huit cents kilomètres plus au nord, neuf personnes ont été retrouvées mortes dans et autour de Paradise, ville de 26.000 habitants proche de Sacramento où plus de 6.700 maisons et bureaux ont été détruits par le "Camp Fire". Trente-cinq personnes sont portées disparues et les pompiers comptent trois blessés dans leurs rangs.

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ROME - La maire de Rome Virginia Raggi, qui appartient au Mouvement 5 étoiles (M5S), a été acquittée samedi dans une affaire d'embauche douteuse.

Le mouvement contestataire a fait de la lutte contre la corruption l'une des ses principales priorités et l'élection de sa candidate à la mairie de la capitale en 2016 a été une grande victoire pour le parti, qui a formé en juin un gouvernement de coalition avec la Ligue (extrême droite).

Virginia Raggi, qui est âgée de 40 ans, était soupçonnée de faux témoignage au sujet de la nomination du directeur de l'office du tourisme de la ville, Renato Marra, frère d'un de ses plus proches collaborateurs.

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ISTANBUL - La Turquie a transmis aux Etats-Unis, à la France, à l'Allemagne et au Royaume-Uni des enregistrements concernant l'assassinat de Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre au consulat saoudien d'Istanbul, annonce Recep Tayyip Erdogan.

L'exécution du journaliste et opposant saoudien, qui a soulevé une vague d'indignation, a été ordonnée "aux plus hauts niveaux" de l'administration du royaume, a dit le président turc avant de prendre l'avion pour Paris où il devait participer aux célébrations du centenaire de l'armistice de 1918.

Jamal Khashoggi, qui vivait en exil aux Etats-Unis, écrivait régulièrement des articles très critiques envers le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman pour le Washington Post.

A Paris, Emmanuel Macron et Donald Trump ont estimé lors d'un entretien en tête à tête à l'Elysée que l'Arabie Saoudite devait fournir des "éclaircissements complets" sur l'assassinat du journaliste, a indiqué une source à l'Elysée.

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PARIS - Le parquet de Paris a ouvert samedi une information judiciaire après les interpellations survenues dans la mouvance d'ultra-droite de suspects soupçonnés d'avoir préparé une action violente contre Emmanuel Macron, a-t-on appris de source judiciaire.

L'enquête porte sur les chefs d'association de malfaiteurs criminelle terroriste et détention non autorisée d'armes de catégorie B en relation avec une entreprise terroriste, précise-t-on de même source.

Quatre hommes interpellés mardi en Moselle - où le chef de l'Etat s'est rendu cette semaine dans le cadre de sa tournée "mémorielle" pour le centenaire de l'armistice de 1918 - ont été déférés au parquet samedi à l'issue de leur garde à vue.

Le parquet a requis leur placement en détention provisoire et ils vont être présentés à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen, indique-t-on de même source.