ROME - Les Européens doivent enterrer leurs querelles et leurs chicaneries s'ils veulent préserver l'Union européenne, ont prévenu ses 27 dirigeants réunis aujourd'hui à Rome pour le 60e anniversaire du Traité fondateur du bloc communautaire.

A quatre jours du déclenchement de la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'UE par la Première ministre britannique, Theresa May, qui n'était pas dans la capitale italienne, les dirigeants européens ont signé la Déclaration de Rome, par laquelle ils espèrent donner un nouveau souffle à un projet fragilisé par le Brexit et un regain nationaliste et eurosceptique.

"Cette cérémonie avait un sens particulier par rapport aux défis et aux menaces que nous avons devant nous", a déclaré à des journalistes, en marge du sommet, François Hollande, qui a cité notamment le terrorisme, le nationalisme et l'extrémisme.

"Oui, nous sommes décidés à être plus fort ensemble", a ajouté le président français.

Les difficultés rencontrées pour rédiger ce document de trois pages et les dizaines de milliers de manifestants réunis derrière un imposant cordon de sécurité sont toutefois venues rappeler que les obstacles restent nombreux.

Dans sa conclusion, la Déclaration de Rome proclame :

"Nous, dirigeants qui coopérons au sein du Conseil européen et de nos institutions, ferons en sorte que le programme défini aujourd'hui soit mis en oeuvre pour qu'il devienne réalité demain. Notre chance, c'est d'être unis. L'Europe est notre avenir commun."

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LONDRES - Plusieurs milliers de personnes ont défilé aujourd'hui dans le centre de Londres pour protester contre la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

Plusieurs banderoles dans le cortège appelaient à "Arrêter le Brexit" ou s'interrogeaient sur "quel est donc le plan ?" tandis qu'une autre souhaitait un "bon anniversaire à l'UE" au moment où les dirigeants des 27 pays étaient réunis à Rome pour le 60e anniversaire du traité fondateur européen.

Les Britanniques se sont prononcés en juin dernier à 52% en faveur d'une sortie de leur pays de l'Union européenne.

Le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), grand artisan de la victoire du Brexit, a par ailleurs perdu le seul député dont il disposait à la Chambre des communes, Douglas Carswell ayant annoncé aujourd'hui qu'il quittait la formation europhobe.

Carswell, 46 ans, avait rejoint l'UKIP en 2014 après avoir rompu avec le Parti conservateur. Il avait remporté l'an passé une élection législative partielle à Clacton.

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WASHINGTON - Les représentants américains ont infligé hier un cuisant camouflet à Donald Trump en lui refusant la majorité dont il avait besoin pour réformer le système de santé des Etats-Unis et abroger l'Obamacare, mesure dont il avait fait un de ses chevaux de bataille électoraux.

Après un report du vote à la Chambre des représentants jeudi, le président américain, qui passait le premier test législatif de son mandat, avait mis les parlementaires en demeure de voter ce texte dans la journée d'hier. Faute de soutiens suffisants, il a dû faire retirer le projet in extremis.

Trump, qui s'est dit étonné, déçu et a déclaré "avoir beaucoup appris à propos de la loyauté", veut à présent passer à un autre pan de son programme, la réforme fiscale.

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MOSSOUL - Les forces gouvernementales irakiennes ont une nouvelle fois stoppé leur offensive dans la partie occidentale de Mossoul où sont retranchés les combattants de l'organisation Etat islamique, en raison du nombre élevé de pertes civiles constaté ces derniers jours, a-t-on appris auprès d'un porte-parole.

Selon des habitants qui ont fui les zones de combat, l'armée irakienne et la coalition conduite par les Etats-Unis ont détruit plusieurs bâtiments faisant des dizaines de victimes parmi les civils. Les civils sont également menacés par les djihadistes qui les utilisent comme boucliers humains dans la vieille ville de Mossoul.

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KINSHASA - Des miliciens ont décapité une quarantaine de policiers après leur avoir tendu une embuscade hier dans le sud de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris auprès des autorités locales.

L'attaque a été menée par les miliciens du groupe Kamuina Nsapu contre un convoi de policiers qui se rendait de Tshikapa à Kananga, deux villes de cette région qui connaît un mouvement d'insurrection depuis le mois d'août.

Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière commise contre les forces de sécurité congolaises depuis le début de la rébellion qui s'est étendue à cinq provinces et constitue une menace sérieuse pour le pouvoir du président Joseph Kabila.

Ce dernier a refusé de quitter ses fonctions à la fin de son mandat de chef de l'Etat en décembre dernier, provoquant une série de violences meurtrières dans l'ensemble du pays.

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PARIS - François Hollande entame demain à Singapour le dernier grand voyage de son quinquennat qui le mènera également en Malaisie et en Indonésie et doit contribuer au développement des relations avec ces pays en forte croissance économique et démographique.

Le président français sera accompagné de représentants d'entreprises françaises qui doivent sceller des accords, notamment dans les secteurs des infrastructures, transport, énergie et développement durable.

La défense sera particulièrement à l'honneur en Malaisie, à qui la France espère vendre des avions de chasse Rafale. Selon une source proche du ministère malaisien de la Défense, l'appareil de Dassault Aviation fait désormais figure de favori pour ce contrat estimé à plus de deux milliards de dollars (1,85 milliard d'euros environ).

De source diplomatique française, on précise cependant qu'aucune annonce n'est prévue sur ce sujet lors de la visite de François Hollande.

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CAYENNE, Guyane - Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé hier l'envoi d'une mission interministérielle de haut niveau en Guyane pour apaiser ce territoire français d'Amérique latine paralysé par des mouvements sociaux contre la délinquance qui y sévit.

Le Premier ministre a appelé "l'ensemble des forces politiques, économiques et sociales de la Guyane à se saisir de cette initiative pour construire ensemble l'avenir de ce territoire".

Ces mouvements sociaux sont soutenus par les élus locaux, notamment le président de la Collectivité de Guyane, Rodolphe Alexandre, qui refuse de se rendre à Paris pour entamer des négociations et réclame la tenue de discussions en Guyane.

Le département d'Etat américain a déconseillé hier à ses ressortissants tout voyage en Guyane du fait de ces mouvements sociaux qui, selon Washington, ont le potentiel de devenir violents à Kourou et Cayenne.

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PARIS - Deux hommes soupçonnés de complicité avec l'assaillant abattu samedi dernier à l'aéroport d'Orly après s'être attaqué à une militaire de l'opération Sentinelle ont été mis en examen la nuit dernière, a-t-on appris de source judiciaire.

Poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, ils sont soupçonnés d'avoir aidé Ziyed Ben Belgacem à se procurer le pistolet à grenaille avec lequel il a tiré sur un policier lors d'un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), puis agressé une patrouille de Sentinelle à l'aérogare d'Orly-Sud.