LA HAYE - Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, a été déclaré coupable de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et condamné aujourd'hui à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans les massacres et le nettoyage ethnique durant la guerre de Bosnie (1992-1995).

Ratko Mladic, qui est âgé de 74 ans, avait plaidé non coupable pour les onze chefs d'accusation retenus contre lui. L'avocat de l'ancien chef militaire, dont le procès a commencé en 2011 après son arrestation en Serbie, a annoncé qu'il ferait appel.

Dans la lecture des attendus de sa décision, le TPIY a estimé que Mladic avait "contribué de façon importante" au génocide commis en 1995 à Srebrenica, où 8.000 musulmans furent tués. Le tribunal l'a également déclaré coupable d'avoir "personnellement" dirigé les 43 mois de siège de Sarajevo, qui coûtant la vie à plus de 11.000 personnes.

"Les crimes commis se rangent parmi les plus haineux connus dans l'humanité, et incluent le génocide et l'extermination, des crimes contre l'humanité", a déclaré le juge Alphons Orie, qui présidait la séance.

Il s'agit du dernier verdict prononcé par le tribunal mis en place par les Nations unies en 1993 et qui disparaîtra le 31 décembre après avoir mis en accusation 161 personnes pour des crimes de guerre commis dans les Balkans.

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BEYROUTH - Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé ce matin qu'il suspendait sa démission à la demande du président Michel Aoun, apaisant ainsi la crise politique qui couve dans la région depuis le début du mois.

Saad Hariri, revenu hier au Liban après sa démission surprise le 4 novembre annoncée alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite, a exhorté toutes les formations politiques libanaises à maintenir le Liban en dehors des conflits régionaux.

Il a dit espérer que sa décision de mettre sa démission "en suspens" soit une "nouvelle porte ouverte sur un dialogue responsable" et a appelé à "appliquer une politique de distanciation à l'égard des conflits dans la région et de tout ce qui pourrait perturber les relations avec les pays arabes".

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RYAD - Plusieurs groupes de l'opposition syrienne, réunis en conférence à Ryad pour définir une ligne commune dans les pourparlers de paix, ont réaffirmé aujourd'hui leur demande d'une mise à l'écart de Bachar al Assad comme condition préalable à une transition politique en Syrie.

Le projet de communiqué final de la conférence parrainée par l'Arabie saoudite reprend cette exigence dont la mention a été, un temps, laissée de côté dans la rédaction du texte, rapporte la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya.

Prévue sur deux jours, la conférence, qualifiée d'"élargie" par les autorités saoudiennes, est ouverte à plus de 140 personnalités de l'opposition.

Elle intervient alors que Vladimir Poutine, après avoir reçu Bachar al Assad lundi à Sotchi, a poursuivi aujourd'hui ses discussions sur la Syrie avec ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Hassan Rohani.

Les pourparlers indirects sous l'égide de l'Onu entre le gouvernement de Damas et l'opposition doivent reprendre le 28 novembre à Genève.

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DUBAI - La coalition formée par l'Arabie saoudite pour combattre les Houthis au Yémen a annoncé aujourd'hui qu'elle allait autoriser l'aide humanitaire à transiter de nouveau par le port de Hodeidah et l'aéroport de Sanaa, tous les deux contrôlés par le mouvement chiite pro-iranien.

L'Arabie saoudite et ses alliés ont imposé un blocus total au Yémen au début du mois après le tir d'un missile balistique vers Ryad, disant vouloir empêcher les livraisons d'armes iraniennes.

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HARARE - L'ancien vice-président Emmerson Mnangagwa sera investi à la présidence du Zimbabwe vendredi en conséquence de la démission de Robert Mugabe, a annoncé aujourd'hui le président du Parlement, Jacob Mudenda.

Emmerson Mnangagwa, 75 ans, qui avait fui le pays après son limogeage par Mugabe il y a deux semaines, est rentré aujourd'hui à Harare.

L'état de grâce pourrait ne pas durer longtemps pour l'ancien vice-président, surnommé "le Crocodile", étroitement associé pendant des décennies à la politique répressive du régime Mugabe.

L'annonce de la démission de Mugabe après 37 années au pouvoir a donné lieu à des scènes de liesse à Harare.

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BERLIN - Le numéro un du parti libéral allemand FDP a exclu de reprendre les discussions sur la formation d'une coalition gouvernementale avec les conservateurs et les écologistes. Christian Lindner, dans un entretien au magazine Der Spiegel, juge "impossible d'imaginer une coopération avec les Verts au niveau fédéral dans un avenir prévisible".

Le FDP a annoncé dimanche soir la rupture des discussions sur la formation d'une coalition "Jamaïque" en évoquant des divergences irréconciliables.

De leur côté, des responsables sociaux-démocrates s'interrogent sur une éventuelle reconduction de la "grande coalition" entre le SPD et les conservateurs d'Angela Merkel, que le numéro un du parti, Martin Schulz, a pourtant exclue dès l'annonce des résultats des élections du 24 septembre dernier, historiquement mauvais pour le Parti social-démocrate.

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LONDRES - Le gouvernement britannique a revu en baisse ses prévisions de croissance d'une économie plombée par le Brexit et prévu d'augmenter fortement son recours à l'emprunt sur les dix prochaines années dans le projet de budget que le ministre des Finances Philip Hammond a présenté aujourd'hui devant le Parlement.

L'Office for Budget Responsibility (OBR), l'organisme public qui établit les prévisions économiques servant de référence au budget, table désormais sur une croissance de 1,5% en 2017 et non plus de 2,0% comme en mars. Pour 2018, sa prévision passe de 1,6% à 1,4%. L'OBR anticipe une croissance de 1,3% en 2019 comme en 2020 au lieu de prévisions précédentes de 1,7% et 1,9%.

Le déficit public devrait encore atteindre 1,3% du Produit intérieur brut sur l'exercice fiscal 2020/2021, soit près du double de l'estimation précédente qui était de 0,7%. Avant le vote en faveur du Brexit du 23 juin 2016, Londres pensait pouvoir afficher des finances publiques excédentaires avant la fin de la décennie.

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NANTERRE, Hauts-de-Seine - Marine Le Pen a dénoncé aujourd'hui "une tentative d'étouffement" du Front national après la décision de la Société générale de clôturer des comptes du parti d'extrême droite, une mesure prise également à l'encontre de la présidente du FN par la banque HSBC.

Lors d'une conférence de presse, la dirigeante du Front national s'est alarmée du risque de "fatwas bancaires" qui mettraient en péril la démocratie française. "Nous sommes en présence d'une tentative d'étouffement d'un mouvement d'opposition et il est du devoir de tous les démocrates de ne pas l'accepter", a-t-elle déclaré.

La Société générale a réfuté les accusations du parti d'extrême droite, disant avoir agi "sans aucune considération politique". La banque HSBC n'a pas souhaité faire état "publiquement" des rapports entretenus avec ses clients.

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SAN FRANCISCO - Le spécialiste américain du transport avec chauffeur privé Uber a reconnu hier soir avoir dissimulé une importante cyberattaque dont il a été victime en octobre 2016.

Ce piratage a permis le vol d'informations personnelles (noms, courriels, numéros de téléphones mobiles) appartenant à 57 millions d'utilisateurs à travers le monde, a déclaré la société sans préciser les pays concernés.

Uber a versé 100.000 dollars aux deux auteurs de l'intrusion et du vol de données en l'échange de leur silence.