HARARE - Robert Mugabe a accepté de démissionner, a-t-on appris cet après-midi de source proche des négociations en cours entre le président zimbabwéen et l'armée.

Cette décision, qui devrait être officialisée sous peu par un communiqué, fait suite à l'éviction de Robert Mugabe de la présidence du parti au pouvoir, le Zanu-PF, qui a donné au chef de l'Etat 24 heures pour se retirer sous peine d'être destitué.

La télévision d'Etat a annoncé que le plus ancien président africain, âgé de 93 ans, s'adresserait très prochainement à la nation.

Mugabe, seul dirigeant qu'ait connu le Zimbabwe depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1980, d'abord comme Premier ministre puis comme président, a été remplacé à la tête de la Zanu-PF par Emmerson Mnangagwa, qui avait été limogé de la vice-présidence de la République le 6 novembre.

Agé de 75 ans, l'ancien chef des services secrets, surnommé le "Crocodile", devrait aussi succéder à Mugabe à la présidence du pays.

La réhabilitation de Mnangagwa a été accueillie par des vivats des 200 délégués de la Zanu-PF entassés au siège du parti à Harare, la capitale, pour une réunion extraordinaire de son comité central. Cette scène de liesse aurait été inimaginable il y a encore une semaine.

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BEYROUTH - Le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri se rendra demain en Egypte, a annoncé à Reuters un dirigeant de son mouvement politique, Courant du futur.

Saad Hariri a inopinément annoncé sa démission le 4 novembre dernier alors qu'il se trouvait en Arabie saoudite, disant craindre pour sa vie.

Hariri est depuis hier à Paris, où il a rencontré le président français Emmanuel Macron. Ce dernier a multiplié les contacts hier pour trouver une solution à la crise.

Il s'est notamment entretenu avec ses homologues américain et égyptien, Donald Trump et Abdel Fateh Al Sissi, ainsi qu'avec le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed ben Salman, et le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres.

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BEYROUTH - L'armée syrienne et ses alliés ont repris le contrôle total d'Albou Kamal, dernier bastion d'importance de l'Etat islamique (EI) en Syrie, a annoncé aujourd'hui le service d'information militaire du Hezbollah libanais.

L'armée syrienne avait annoncé le 8 novembre avoir repris Albou Kamal à l'EI mais les djihadistes avaient ensuite mené une contre-offensive en activant des cellules dormantes installées dans la ville.

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RABAT - Un mouvement de foule lors d'une distribution d'aide alimentaire sur un marché à Sidi Boulaalam au Maroc a fait 15 morts et cinq blessés, a annoncé le ministère de l'Intérieur.

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SANTIAGO DU CHILI - Les Chiliens sont appelés aux urnes aujourd'hui pour le premier tour d'une élection présidentielle dont le conservateur et ancien chef de l'Etat Sebastian Pinera fait figure de grand favori.

Le riche homme d'affaires, âgé de 67 ans, n'est toutefois pas assuré de l'emporter dès le premier tour et pourrait affronter au second Alejandro Guillier, ancien animateur de télévision présenté comme l'héritier de la présidente sortante, Michelle Bachelet, et qui porte les couleurs du centre-gauche.

Michelle Bachelet, qui n'est pas autorisée à se représenter en raison de la limitation du nombre de mandats, quitte le pouvoir avec un cote de confiance de 30% qui incite de nombreux observateurs à présenter l'élection comme un référendum sur son deuxième passage à la tête du pays.

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BERLIN - Les discussions en vue de former un gouvernement de coalition inédit en Allemagne, composé des conservateurs de la chancelière Angela Merkel, des libéraux et des écologistes, peinent à aboutir sur la question de l'immigration malgré des avancées sur d'autres questions clés comme les questions liées au réchauffement climatique.

La date butoir que s'étaient imposés les négociateurs pour conclure leurs discussions exploratoires et enclencher les négociations formelles, à savoir jeudi dernier, a été dépassée sans qu'un accord soit trouvé, mais, indiquent les négociateurs, les Verts ont salué l'offre qui leur a été faite aujourd'hui sur le développement de l'éolien et la fermeture de sept gigawatts de capacité de production délectricité au charbon.

"(Les parties en négociations) ne peuvent continuer avec des exigences maximales", a déclaré le co-président des Verts, Cem Özdemir. "Elles doivent être prêtes (...) à avancer et nous l'avons fait dans tous les domaines, jusqu'au seuil de la douleur."

A côté de divergences en matière de fiscalité et de finances publiques, le point le plus ardu concerne l'immigration. L'Union chrétienne-sociale (CSU), alliée bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel, demande notamment que le nombre de réfugiés accueillis en Allemagne ne dépasse pas 200.000 par an.

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LONDRES - La Grande-Bretagne annoncera le montant de la facture qu'elle est prête à régler pour rompre avec l'Union européenne avant le Conseil européen des 14 et 15 décembre, a promis aujourd'hui le ministre des Finances.

"Nous allons faire nos propositions à temps pour le Conseil", a déclaré Philip Hammond au micro de la BBC.

La Première ministre Theresa May a reconnu vendredi qu'il restait du travail à faire pour sortir les discussions sur le divorce avec l'UE de l'impasse, alors que Bruxelles insiste pour avoir une offre début décembre. Elle a à nouveau promis de revoir à la hausse sa première offre, qui serait de l'ordre de 20 milliards d'euros, soit le tiers de ce l'UE réclame.

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PARIS - Elu samedi à la tête de la République en marche, Christophe Castaner promet dans le Journal du Dimanche de "retrouver l'âme" du mouvement qui a permis à Emmanuel Macron d'être élu à la tête de l'Etat.

"Ces derniers mois, nous avons commis des erreurs", admet le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement.

"On a désincarné le mouvement, on a donné l'impression d'abandonner les militants. Nous sommes tous passés à autre chose: Emmanuel Macron est devenu président, les personnalités emblématiques sont devenues ministre ou député. Trop de choses ont été laissées de côté", explique-t-il.

Selon lui, LREM "aurait dû être un meilleur relais de l'action gouvernementale" et n'a pas été "assez en soutien" de ses adhérents. "Ma première priorité, c'est donc de retrouver l'ADN du mouvement: ouvert, libre, bienveillant, proche des territoires et utile aux citoyens."

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PARIS - Emmanuel Macron et son Premier ministre, Edouard Philippe, regagnent respectivement quatre et deux points dans un sondage Ifop publié par le Journal du Dimanche.

Sur 1.964 personnes interrogées du 10 au 18 novembre, 46% se disent satisfaites du chef de l'Etat, contre 42% en octobre.

Elles sont 47% à se dire satisfaites du chef du gouvernement au lieu de 49% dans la précédente édition de ce sondage.

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PARIS - Laurent Wauquiez doit aller au bout de sa logique et proposer une alliance des Républicains avec le Front national s'il est sincère dans sa démarche nationaliste et identitaire, a déclaré aujourd'hui Marine Le Pen.

"Quand j'entends le discours de monsieur Wauquiez aujourd'hui, je me dis : 'S'il est sincère, compte tenu des propos qu'il tient, il devrait aller jusqu'à proposer une alliance'", a déclaré la présidente du parti d'extrême droite lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro.

Marine Le Pen a estimé que ses positions n'avaient pas évolué ces dernières années mais que Laurent Wauquiez, favori pour prendre la tête des Républicains avec une ligne très à droite, avait "beaucoup changé".

"Il était un européiste convaincu, choisi par Nicolas Sarkozy compte tenu de son positionnement centriste, européiste (....) Il vient nous dire (au FN, NDLR), en quelque sorte: 'Mais en réalité vous aviez raison' sur l'immigration, l'identité, le communautarisme", a-t-elle poursuivi.