ATHENES/BRUXELLES - Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a réitéré hier son appel à voter "non" aux propositions des créanciers de la Grèce lors du référendum de dimanche qui pourrait décider de l'avenir européen du pays.

Moins de 24 heures après avoir écrit aux bailleurs de fonds internationaux que la Grèce était susceptible d'accepter leur dernier projet d'accord, sous réserve de quelques modifications, il a réaffirmé que le pays faisait l'objet d'un "chantage", démentant les rumeurs de report, voire d'annulation, du référendum.

Dans son allocution télévisée, il a accentué l'ambiance survoltée, et parfois surréaliste, de ces derniers jours pendant lesquels les déclarations agressives ont succédé aux offres de concessions de dernière minute.

Voter "non", a-t-il assuré, ne sera pas un rejet de l'Europe ni de l'euro mais renforcera au contraire la pression sur les créanciers de la Grèce pour qu'ils acceptent un plan économiquement viable permettant au pays de se financer à nouveau sur les marchés.

Le chef du gouvernement grec est soumis à de fortes pressions politiques dans son pays, où de longues queues se formaient mercredi devant les distributeurs de banques au lendemain du défaut de la Grèce face au Fonds monétaire international (FMI).

Les ministres des Finances de la zone euro ont discuté hier lors d'une téléconférence de la demande grecque d'un prêt de 29 milliards d'euros pour couvrir le service de sa dette jusqu'en 2017 en échange de l'acceptation des propositions de ses créanciers.

Alexis Tsipras a déclaré qu'il répondrait "immédiatement" à tout signal positif de la part de ses interlocuteurs.

Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avait prévenu avant l'Eurogroupe qu'il y avait "peu de chances" du moindre progrès après le discours de Tsipras. La réunion s'est terminée sans annonce, à part celle qu'il n'y aurait pas de nouvelle réunion avant dimanche.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que la Grèce n'avait pas respecté ses engagements mais que la porte avait toujours été ouverte aux négociations et le restait. Elle a toutefois réaffirmé que des négociations n'étaient pas possibles avant le référendum.

François Hollande a pris le contrepied d'Angela Merkel en plaidant pour un accord avec la Grèce avant le référendum, sous peine de plonger la zone euro "dans le vide".

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ISMAILIA, Egypte - L'armée égyptienne a annoncé avoir tué au moins cent djihadistes hier dans des affrontements dans le nord de la péninsule du Sinaï, où des groupes d'islamistes ont attaqué plusieurs postes de contrôle routiers et des commissariats.

Dans un communiqué publié dans la soirée, le commandement de l'armée précise que 17 soldats, dont quatre officiers, ont également péri dans les combats. Treize militaires ont été blessés.

Cette attaque de grande ampleur a été revendiquée par la Province du Sinaï, la branche égyptienne de l'organisation Etat islamique (EI), dont une quarantaine de combattants ont aussi été tués. Dans un communiqué sur Twitter, le groupe fondamentaliste sunnite dit avoir attaqué simultanément plus de 15 sites des services de sécurité et mené trois attentats suicides.

Cette opération spectaculaire dans le Sinaï survient deux jours après l'assassinat du procureur général d'Egypte, Hicham Barakat, dans un attentat à la voiture piégée au Caire.

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WASHINGTON/LA HAVANE - Barack Obama a officialisé hier le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, qui se concrétisera par la réouverture d'ambassades fermées depuis plus d'un demi-siècle.

La date de la reprise des relations est fixée au 20 juillet.

"Il y a un an, il aurait pu paraître impossible que les Etats-Unis puissent à nouveau hisser leurs couleurs (...) au-dessus d'une ambassade à La Havane", a souligné le président américain lors d'une déclaration dans la roseraie de la Maison blanche.

"C'est une nouvelle démonstration que nous ne devons pas rester prisonniers du passé", a ajouté Barack Obama, qui a noté que les relations entre les deux pays avaient été rompues en 1961, l'année même de sa naissance.

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VIENNE - Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, est attendu aujourd'hui à Téhéran pour y rencontrer le président iranien Hassan Rohani et d'autres dirigeants iraniens. Selon l'AIEA, les discussions porteront notamment sur la question de l'accès aux sites militaires sensibles iraniens.

A Vienne, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a fait état de progrès hier dans les discussions avec Téhéran mais a ajouté que des questions "très difficiles" restaient toujours en suspens.

La date butoir fixée pour que Téhéran et les pays du groupe "P5+1" trouvent un accord sur le programme nucléaire iranien a été repoussée au 7 juillet, au lieu du 30 juin.

Laurent Fabius et le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi doivent revenir aujourd'hui à Vienne.

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TUNIS - Les autorités tunisiennes ont fini d'identifier les 38 victimes de l'attaque menée vendredi dernier dans la station balnéaire de Sousse, parmi lesquelles figurent 30 Britanniques. Le terroriste, Saïf Rezgui, un étudiant tunisien passé par un camp d'entraînement en Libye en même temps que les deux auteurs de l'attentat du musée du Bardo il y a trois mois à Tunis, a également été tué.

Outre les 30 ressortissants britanniques, le ministère de la Santé tunisien a annoncé que les autres victimes étaient trois Irlandais, un Belge, deux Allemands, un Russe et un Portugais.

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WASHINGTON - Cent trente-sept mille réfugiés et migrants ont atteint l'Europe par la mer au cours du premier semestre, soit une hausse de 80% par rapport à la même période de 2014, selon un nouveau rapport publié hier par les services du Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Un tiers des 137.000 hommes femmes et enfants arrivés par mer en Italie ou en Grèce, soit près de 44.000 personnes, venaient de Syrie, en proie à une guerre civile depuis plus de quatre ans. Ils sont 12% à venir l'Érythrée, 11% d'Afghanistan.

Sur les six premiers mois de 2015, 67.500 personnes sont arrivées en Italie, contre 68.000 sur les îles grecques, plus de la moitié venant de Syrie.

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HONG KONG - Quelques dizaines de milliers de Hongkongais sont descendus hier dans les rues à l'occasion de l'anniversaire de la rétrocession de 1997 pour réclamer davantage de démocratie et le départ du dirigeant de l'ex-colonie britannique, quelques semaines après le rejet par le Parlement d'un projet de réforme électorale soutenu par le gouvernement central de Pékin.

La foule, étroitement surveillée par les forces de l'ordre, était bien moins dense que l'an dernier lorsque près d'un demi-million de personnes s'étaient rassemblées.

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PARIS - Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur des soupçons d'agressions sexuelles sur mineurs par deux soldats français au Burkina Faso, a-t-on appris hier de source judiciaire.

L'enquête, ouverte mardi soir après un signalement du ministère de la Défense, a été confiée au commandement de la gendarmerie prévôtale, responsable des soldats déployés à l'étranger. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé dès hier soir la suspension des deux militaires.

Les faits auraient été commis dimanche sur deux fillettes âgées de trois et cinq ans, a ajouté cette source. Des attouchements sur l'une d'elles auraient été filmés et découverts par sa mère sur une caméra appartenant aux soldats, et oubliée par eux sur les lieux des faits.