KIEV - L'armée ukrainienne a été contrainte hier de se replier et d'abandonner l'aéroport de Louhansk, bastion des séparatistes pro-russes dans l'est du pays où Moscou se livre, selon le président Petro Porochenko, à "une agression directe et ouverte".

L'abandon de l'aéroport confirme le renversement de la tendance sur le terrain où les troupes gouvernementales, après avoir engrangé les succès en juillet, essuient désormais une série d'échecs face aux insurgés.

Pour le président Petro Porochenko, qui s'exprimait devant une académie militaire à Kiev, cette inversion du rapport de force est la conséquence d'une implication directe des Russes aux côtés des séparatistes.

Au lendemain des déclarations de Vladimir Poutine sur une "structure étatique" dans le sud-est de l'Ukraine, les Européens ont une nouvelle fois exprimé leur mécontentement, considérant par la voix de leur futur porte-parole pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, que le président russe n'est pas "un partenaire diplomatique fiable".

Une réunion du "groupe de contact" s'est tenue à Minsk, capitale de la Biélorussie. Elle s'est achevée sans annonce mais avec un engagement de reprendre les discussions vendredi, selon un chef des séparatistes pro-russes ayant participé à cette rencontre avec des représentants de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et l'ancien président ukrainien Leonid Koutchma qui représente officieusement Kiev.

Les séparatistes ont réclamé un "statut spécial" pour les régions de l'Est.

BRUXELLES - Les dirigeants des pays de l'Otan, qui se réuniront en sommet jeudi et vendredi au Pays de Galles, décideront la mise en place d'une nouvelle force de réaction rapide qui pourrait compter plusieurs milliers d'hommes capables d'être déployés en seulement deux jours.

Cette décision a été prise à la lumière de la crise en Ukraine. Plusieurs pays d'Europe de l'Est membres de l'Otan, notamment la Pologne, ont demandé à l'organisation d'envoyer des milliers de soldats sur leur territoire de crainte d'une attaque russe.

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EDIMBOURG - Le soutien à l'indépendance de l'Ecosse a connu en août une progression spectaculaire, selon un sondage rendu public hier par les journaux The Sun et The Times, le "oui" à une sortie du Royaume-Uni n'étant plus devancé que de six points par le "non" dans les intentions de vote à 17 jours du référendum d'autodétermination.

L'institut YouGov donne désormais le "oui" à 47% des intentions de vote, soit quatre points de plus que mi-août et huit points de plus que début août. L'avance du "non" a fondu depuis début août pour passer de 22 à six points.

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PARIS - L'accord franco-saoudien pour livrer des armes au Liban est "presque finalisé", a-t-on appris hier dans l'entourage de François Hollande qui a reçu à l'Elysée le prince héritier d'Arabie saoudite.

Salman Bin Abdulaziz Al Saoud, qui est aussi ministre de la Défense, a entamé une visite de trois jours qui le verra rencontrer, outre le président, le Premier ministre Manuel Valls et les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian et Laurent Fabius.

Outre les crises en cours, et notamment la lutte contre l'État islamique en Syrie et en Irak, les deux dirigeants devraient aborder le dossier du financement par Ryad d'une livraison d'armes françaises au Liban pour un montant de trois milliards de dollars.

Le Liban a "besoin lui aussi de sécurité au moment où il accueille des milliers de réfugiés", a déclaré François Hollande.

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BRUXELLES - Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif s'est dit "plutôt optimiste" sur l'issue des négociations sur le programme nucléaire de Téhéran, après une rencontre hier à Bruxelles avec Catherine Ashton, porte-parole de la diplomatie européenne.

"Je suis plutôt optimiste après ces discussions avec Lady Ashton", a-t-il déclaré. "Je pense que nous pourrons résoudre le problème à temps", c'est-à-dire avant la nouvelle date-butoir du 24 novembre.

Les négociations entre l'Iran et le groupe P5+1, entamées en février, n'ont pas abouti avant la date butoir du 20 juillet, fixée lors d'un accord préliminaire à Genève en novembre 2013, et les discussions ont été prolongées de quatre mois.

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KABOUL - Les négociations sur la mise en oeuvre d'un accord de partage du pouvoir entre les candidats rivaux du second tour de la présidentielle afghane, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah, se sont achevées sur un constat d'échec, a déclaré aujourd'hui un responsable.

En vertu d'un accord conclu sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry, les deux finalistes devaient désigner la "tête de l'exécutif" d'un gouvernement d'union censé faire retomber les tensions politiques.

Mais Mohammad Mohaqeq, colistier d'Abdullah Abdullah, a déclaré à Reuters que les deux camps n'avaient pas réussi à s'entendre sur les prérogatives du chef de l'exécutif, reprochant au camp d'en face d'avoir durci ses positions.

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PARIS - Quelque 12,3 millions d'écoliers, de collégiens et de lycéens et 840.000 enseignants retrouvent ce matin le chemin de l'école pour une rentrée marquée notamment par la généralisation de la réforme des rythmes scolaires dans le primaire.

Les maires qui n'appliqueront pas la réforme s'exposent à des sanctions, a prévenu hier la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem. "Toutes les communes devront appliquer les cinq matinées mais le périscolaire doit être organisé par les élus locaux", a-t-elle déclaré hier sur France Inter.

De nombreux élus, dont Jean-Claude Gaudin, maire UMP de Marseille, se refusent à mettre en oeuvre la réforme qui prévoit le passage à cinq matinées d'école et l'organisation par les communes d'activités périscolaires. Une vingtaine de communes au moins sont concernées.

La plupart invoquent un manque de moyens pour recruter les personnels qui assureraient l'animation de ces activités en dehors des heures de classe, à raison de trois heures par semaine, et ce malgré la dotation spécifique de l'Etat.

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PARIS - Pierre Moscovici a de "bonnes chances" d'être nommé commissaire aux Affaires économiques et monétaires dans l'exécutif européen dont la composition devrait être présentée dans les jours qui viennent, a-t-on appris hier de source diplomatique française.

Une source proche de l'ancien ministre de l'Economie a évoqué des "indices concordants" à propos de cette nomination, qui suscitait jusqu'à présent des réticences en Allemagne.

L'incapacité de la France à atteindre ses objectifs budgétaires était un argument avancé à Berlin pour refuser que l'ancien ministre des Finances de François Hollande devienne le gendarme du pacte de stabilité européen.

Selon le magazine Der Spiegel, Angela Merkel a désormais levé ses objections.

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BERLIN - L'Allemagne a dégagé au premier semestre 2014 son excédent budgétaire le plus élevé depuis la réunification, en octobre 1990.

Ce nouveau signe de la solidité des finances de l'Allemagne devrait inciter ses partenaires européens à augmenter la pression sur le gouvernement allemand, auquel ils réclament davantage de soutien à la croissance.

L'Allemagne a enregistré sur les six premiers mois de l'année un excédent de 16,1 milliards d'euros, soit 1,1% du produit intérieur brut (PIB), montrent les chiffres publiés aujourd'hui par l'Office fédéral de la statistique.

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HELSINKI - Areva et son partenaire Siemens ont annoncé hier que la construction du réacteur nucléaire EPR d'Olkiluoto 3 en Finlande serait achevée à la mi-2016 avec une mise en service prévue pas avant 2018.

Ce nouveau report s'explique par la lenteur du processus d'approbation du système de contrôle-commande de la centrale, finalement validé en avril dernier après quatre années de discussions entre les partenaires du projet.

Le réacteur pressurisé EPR d'Olkiluoto, construit par un consortium associant le français Areva et l'allemand Siemens, devait à l'origine être opérationnel dès 2009, mais le chantier a enchaîné des retards et des dépassements de budget répétés.