ATHENES - La Grèce a encore besoin de 50 milliards d'euros d'aides au cours des trois prochaines années, a déclaré hier le Fonds monétaire international, mettant un chiffre sur le trou dans les finances publiques du pays à trois jours d'un référendum qui pourrait décider de son sort au sein de la zone euro.

Deux jours après que la Grèce s'est retrouvée en situation de défaut de paiement vis-à-vis du FMI, l'une des trois "institutions", avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Commission européenne ayant octroyé les deux premiers plans d'aide, la FMI dit également qu'il faudrait annuler une partie de la dette colossale du pays.

Les conclusions du FMI, qui figurent dans un projet de rapport sur la viabilité de la dette grecque, illustrent l'ampleur des problèmes auxquels doit faire face la Grèce, quelle que soit l'issue du référendum de dimanche portant sur les propositions avancées par le mois dernier par les créanciers en échange d'une nouvelle aide.

La France et le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem ont estimé qu'un accord pour sauver la Grèce de la faillite était possible si les électeurs se prononçaient pour le "oui". Pour Dijsselbloem, une victoire du "non" placerait la Grèce et l'Europe "dans une position très difficile".

Le Premier ministre français Manuel Valls a averti les Grecs que leur pays pourrait être obligé de sortir de l'euro s'ils votaient contre les propositions de leurs créanciers lors du référendum de dimanche prochain.

"Nous leur demandons de voter les yeux ouverts en tirant aussi toutes les conséquences de ce que pourrait être un vote 'non' qui pourrait faire glisser la Grèce hors de la zone euro", a-t-il dit en marge du sommet économique franco-chinois à Lyon.

A WASHINGTON, le FMI a prévenu que la Grèce aurait besoin d'une prolongation des prêts accordés par l'Union européenne et d'une vaste annulation de dette si sa croissance économique était moins forte que prévu et si certaines réformes n'étaient pas mises en oeuvre.

Cette mise en garde contenue dans un projet de rapport sur la viabilité de la dette grecque intervient alors que la Grèce s'apprête à organiser dimanche un référendum sur les réformes proposées par ses créanciers.

A PARIS - Plusieurs milliers de personnes ont manifesté entre les places de la Bastille et de la République en soutien au peuple grec et au gouvernement de la gauche radicale Syriza, qui a rejeté les propositions faites par ses créanciers et ses partenaires européens pour sortir la Grèce de la crise.

Selon la police, cette manifestation a réuni entre 2.800 et 3.000 personnes.

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NATIONS UNIES - Les élections législatives qui se sont déroulées au Burundi lundi ne respectent pas les critères de liberté et d'équité et les droits de l'hommes ont été violés au cours de ce scrutin, estiment les Nations unies.

L'opposition au président Pierre Nkurunziza a appelé au boycott de ce scrutin demandant qu'il soit reporté en raison des troubles provoqués par la décision du chef de l'Etat de briquer un troisième mandat en infraction avec les termes de la constitution.

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VIENNE - Des désaccords persistaient hier soir dans les négociations à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances du P5+1 sur le programme nucléaire de Téhéran mais les discussions se poursuivent en vue de trouver un accord définitif.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé des progrès avaient été faits et qu'il serait de retour dans la capitale autrichienne dimanche soir. Il a dit espérer que des progrès suffisants aient été faits d'ici là pour conclure un accord nucléaire définitif réduisant les activités de l'Iran dans le domaine de l'atome en échange d'une levée des sanctions économiques.

Son homologue chinois, Wang Yi, a pour sa part jugé "très possible" un accord dans les prochains jours, tout en reconnaissant qu'il y avait encore des questions "importantes et sensibles" à régler.

La date butoir pour la signature d'un accord définitif entre Téhéran et le P5+1 a été repoussée au 7 juillet.

Un haut responsable iranien a expliqué aux journalistes que l'Iran et le P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu plus l'Allemagne) discutaient d'un calendrier pour la levée des sanctions imposées par les Nations unies, les Etats-Unis et l'Union européenne ainsi que de la date d'entrée en vigueur de la limitation des activités nucléaires iraniennes.

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LONDRES - Les insurgés du groupe Etat islamique (EI) pillent les sites du patrimoine irakien et syrien à une échelle industrielle en revendant des objets archéologiques à des intermédiaires afin de financer leurs opérations, a déclaré hier Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco.

Un cinquième des quelque 10.000 sites architecturaux officiellement recensés en Irak sont entre les mains de l'EI subissent un pillage massif, a ajouté Irina Bokova.

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TUNIS - Douze personnes suspectées d'être liées à l'attaque menée contre un hôtel de Sousse, en Tunisie, ont été arrêtées et deux autres sont encore recherchées, a annoncé ce matin le gouvernement tunisien. Les deux personnes recherchées sont soupçonnées de s'être entraînées en Libye avec les auteurs de l'attaque du Bardo, en mars, et avec celui de l'hôtel Imperial Marhaba.

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BAMAKO - Six casques bleus ont été tués et cinq autres grièvement blessés dans une attaque contre un convoi des Nations unies dans le nord du Mali, à 45 km au sud de Tombouctou, a annoncé hier la Minusma, la mission de l'Onu sur place.

L'attaque a été revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La Minusma précise avoir dépêché des renforts sur les lieux de l'attaque, sur la route de Goundam, et des hélicoptères de combat dans le secteur.

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PARIS - Le tribunal de grande instance de Nanterre a annulé hier la décision du bureau exécutif du Front national de suspendre son fondateur, Jean-Marie Le Pen, en conflit ouvert avec sa fille Marine, qui lui a succédé à la présidence du parti. Le FN a aussitôt annoncé qu'il faisait appel de cette décision, rendue pour un motif de forme.

L'ancien président du parti d'extrême droite, âgé de 87 ans, avait été suspendu début mai après avoir réitéré des propos polémiques, notamment sur les camps d'extermination nazis.

Le tribunal a déclaré "nulle et de nul effet" cette délibération.

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LILLE - Dominique Cottrez a été condamnée hier à neuf ans de prison par la cour d'assises du Nord pour avoir tué huit de ses enfants à leur naissance, entre 1994 et 2007, un verdict d'"apaisement" selon sa défense, qui n'interjettera pas appel.

L'avocat général, Eric Vaillant, avait requis mercredi 18 ans de réclusion criminelle dans ce qui est le plus important procès d'infanticide jamais jugé en France.

Cette mère de famille de 51 ans, aide soignante, maman de deux enfants, a étouffé à leur naissance des enfants non désirés après des grossesses masquées à son entourage par son obésité.

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PARIS - La maire de Paris et le président de la région Ile-de-France ont demandé hier à l'Etat de prendre des mesures d'urgence, dont la circulation alternée, face à la perspective d'un nouveau pic de pollution aujourd'hui pour le quatrième jour consécutif.

L'organisme de surveillance AirParif prévoit la poursuite vendredi du pic de pollution à l'ozone qui affecte la capitale française depuis trois jours, un phénomène susceptible d'être aggravée par la canicule.

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PARIS - Le Parquet national financier (PNF) a requis hier la condamnation de François Pérol, président du directoire de BPCE, à deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende pour prise illégale d'intérêts.

Il a également demandé que soit prononcée à son encontre une interdiction définitive d'exercer toute fonction publique. Le tribunal rendra son jugement le 24 septembre.