WASHINGTON - Le G20 a adopté hier un ton optimiste concernant les perspectives de croissance de l'économie mondiale mais certains responsables redoutent les retombées pour une reprise encore fragile en Europe de l'éventualité que la Grèce ne parvienne pas à s'entendre avec ses bailleurs de fonds.

Dans un communiqué, les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 saluent les signes de meilleure santé des grandes puissances économiques tout en déplorant la faiblesse de certains pays émergents.

"Les risques pour l'économie mondiale sont plus équilibrés que lors de notre précédente réunion", lit-on dans le communiqué. "Les perspectives des économies avancées, surtout au Japon et dans la zone euro, se sont améliorées et cela pourrait étayer une reprise économique mondiale plus soutenue".

Soulignant la nature hétérogène de la reprise économique mondiale, le G20 remarque également qu'"il y a des risques: volatilité des taux de changes et inflation faible prolongée avec des taux d'intérêt négatifs, des déséquilibres persistants et des tensions géopolitiques".

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WASHINGTON - La Grèce et les pays de la zone euro ne doivent pas se lancer dans un jeu de la politique du pire afin de voir qui s'inclinera le premier dans les négociations sur l'aménagement du plan d'aide à Athènes en échange de réformes, estime Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe.

S'exprimant devant la presse en marge d'une réunion au FMI, Dijsselbloem a précisé que les créanciers de la zone euro ne seront pas en mesure de proposer un accord à l'approbation des ministres des Finances le 24 avril comme espéré en raison de la lenteur des réformes acceptées par le gouvernement grec.

Le président de l'Eurogroupe a ajouté qu'au moins deux semaines supplémentaires seront nécessaires pour parvenir à une conciliation sur le plan de réformes.

Athènes va devoir épuiser toutes les liquidités disponibles du secteur public, soit deux milliards d'euros, pour verser les traitements des fonctionnaires et les retraites à la fin du mois, selon des responsables du ministère des Finances.

Sans un accord de dernière minute avec ses créanciers sur le versement d'une nouvelle aide financière, la Grèce ne disposera alors plus d'argent pour rembourser au FMI un prêt de 950 millions d'euros arrivant à échéance le 12 mai.

Des responsables grecs et des représentants des créanciers doivent se retrouver aujourd'hui à Bruxelles pour une nouvelle séance de discussions avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 24 avril à Riga.

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COLOGNE, Allemagne - Un hommage a été rendu hier aux victimes du crash de l'Airbus de la Germanwings à Cologne, trois semaines après la catastrophe imputée au copilote Andreas Lubitz qui a lancé délibérément l'A320 de la compagnie allemande contre une montagne des Alpes françaises.

Cent cinquante bougies ont été allumées sur les marches de l'autel de la cathédrale de Cologne, en hommages aux 150 personnes, notamment espagnoles et allemandes, qui se trouvaient à bord de l'appareil, le 24 mars dernier.

Quelque 500 proches des victimes se sont réunis dans l'imposante cathédrale gothique en présence du président allemand Joachim Gauck et de la chancelière Angela Merkel. Le ministre espagnol de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, le secrétaire d'Etat français chargé des Transports Alain Vidalies, étaient également présents, de même que le représentant de la Germanwings, Thomas Winkelmann.

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GENEVE - Les Nations unies ont lancé un appel de fonds pour financer une aide humanitaire de l'ordre de 275 millions de dollars sur trois mois à destination du Yémen.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha) estime que 7,5 millions de Yéménites, soit près du tiers de la population, nécessite une assistance humanitaire.

Dix-huit des 22 provinces du pays sont touchées par les combats au sol auxquels s'ajoutent, depuis le 26 mars, les raids aériens de la coalition rassemblée par l'Arabie saoudite.

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BAGDAD - Izzat Ibrahim al Douri, ancien proche collaborateur du président Saddam Hussein et l'un des chefs de l'insurrection en Irak, aurait été tué lors d'une opération menée par l'armée régulière et les milices chiites.

L'information a été annoncée hier à la chaîne saoudienne Al Arabia par le gouverneur de la province irakienne de Salaheddine, Raëd al Djoubouri. Elle a été démentie ensuite par Khdhayer Almourchidi, un représentant du parti Baas, l'ancien parti de Saddam Hussein dont Douri était un haut responsable, sur l'antenne de la chaîne irakienne Al Hadath.

Al Arabia a diffusé la photo d'un corps ressemblant à celui d'Izzat al Douri.

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ERBIL, Irak - Au trois personnes ont été tuées et 14 autres blessées hier par l'explosion d'une voiture piégée devant le consulat américain d'Erbil.

L'Etat islamique a revendiqué l'attentat, selon la société de surveillance des sites islamistes SITE qui s'appuie sur un message publié sur Twitter par les djihadistes.

Selon un responsable du département d'Etat américain, aucun ressortissant américain ni garde de sécurité irakien n'a été tué ou blessé dans l'attentat.

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PARIS - Marion Maréchal-Le Pen, seule en lice après les retraits de son grand-père Jean-Marie Le Pen et de Bruno Gollnisch, a été adoubée hier tête de liste du Front national aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca).

En pleine tourmente politico-familiale, la candidature de la députée du Vaucluse, âgée de 25 ans, est emblématique dans une des terres de prédilection du FN où le président d'honneur de la formation avait obtenu 33% des voix aux européennes de 2014.

Le bureau politique a également choisi six autres têtes de liste sur 13, notamment Wallerand de Saint Just, son trésorier national, en Ile-de-France, Louis Aliot, vice-président et compagnon de Marine Le Pen, en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, et Nicolas Bay, son secrétaire général, en Normandie.

En revanche, Marine Le Pen s'est donné un délai de réflexion pour choisir de conduire, ou non, la liste dans le Nord-Pas-de-Calais Picardie, la présidente du FN hésitant à briguer une fonction qui est, dit-elle, un "travail à plein temps".

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CRETEIL, Val-de-Marne - Manuel Valls a présenté hier un plan triennal (2015-2017) de lutte contre le racisme et l'antisémitisme, phénomènes "insupportables" que le gouvernement entend combattre par des mesures à la fois sécuritaires, judiciaires et éducatives.

Dans un contexte de forte hausse des actes contre les juifs et les musulmans et trois mois après les attentats djihadistes de janvier, le Premier ministre a dit l'importance d'"éveiller les consciences" et d'"agir" contre la haine d'autrui.

Parmi les 40 mesures du plan doté de 100 millions d'euros sur trois ans figurent deux campagnes de sensibilisation, une surveillance accrue d'internet et la possibilité d'engager des actions de groupe contre les discriminations, à l'image de celles qui permettent déjà aux consommateurs lésés de se regrouper contre des entreprises.

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HELSINKI - Nokia a défendu hier son engagement à préserver les emplois en France après sa fusion avec Alcatel-Lucent et laissé entendre que les réductions d'effectifs pourraient se faire surtout en dehors des deux pays d'origine.

L'équipementier télécoms finlandais, qui a annoncé cette semaine une offre de rachat de son concurrent franco-américain, s'engage à maintenir les effectifs français au niveau qu'ils auront atteint une fois achevé le plan de restructuration engagé par Alcatel.

Nokia compte 6.900 salariés en Finlande et Alcatel environ 6.000 en France, sur un effectif total de 114.000 à eux deux.

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PARIS - Vincent Bolloré a remporté hier la bataille des droits de vote doubles chez Vivendi, ce qui lui permettra dès l'an prochain de renforcer son emprise sur le groupe de médias quatre ans après y être entré.

Réunis en assemblée générale dans la salle de l'Olympia, les actionnaires ont rejeté une résolution de la société de gestion française PhiTrust Active Investors qui voulait maintenir le principe d'"une action-une voix".

Le texte a reçu un peu plus de 50% de votes favorables, un score insuffisant puisqu'une majorité des deux-tiers était nécessaire pour bloquer la loi Florange, un dispositif adopté par le parlement français l'an dernier visant à favoriser l'actionnariat de long terme.