BRUXELLES - Un sommet européen extraordinaire consacré à la crise des migrants en Méditerranée aura lieu jeudi, a annoncé hier le président du Conseil européen Donald Tusk.

La tenue d'un sommet extraordinaire était réclamée par l'Italie, en première ligne pour venir au secours des navires de migrants en détresse au large de ses côtes.

Sommée d'agir après un nouveau drame qui aurait fait au moins 700 morts ce week-end au large des côtes libyennes, la Commission européenne a présenté aujourd'hui un plan en dix points pour faire face à la crise des migrants en Méditerranée, dont un renforcement des opérations de recherche et de secours, a annoncé le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maiziere. Ces mesures d'urgence comprennent le doublement du budget et du nombre de navires alloués à l'opération Triton de surveillance maritime en Méditerranée, a précisé Thomas de Maiziere.

ROME - Malte et l'Italie se sont portés hier au secours de deux bateaux de migrants en détresse en Méditerranée, annonce le président du Conseil italien Matteo Renzi. L'un des navires est un canot gonflable qui se trouve à une cinquantaine de km des côtes libyennes avec 100 à 150 personnes à bord, l'autre une embarcation plus vaste avec 300 personnes à bord.

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ATHENES - Le gouvernement grec a ordonné hier aux entreprises et administrations publiques de transférer leur excédent de trésorerie à la banque centrale, une nouvelle initiative visant à faire face à la pénurie de liquidités avant de nouvelles échéances de dette le mois prochain.

Les autorités helléniques avaient déjà puisé ces dernières semaines dans la trésorerie de certains fonds de retraites et d'entreprises du secteur public pour couvrir les besoins de financement de l'Etat.

Le décret pris lundi ne concerne pas les fonds de pension et certaines entreprises contrôlées par l'Etat. Les liquidités nécessaires pour répondre aux besoins immédiats sont également exclues de son champ d'application.

"Il s'agit d'une mesure préventive afin de faire en sorte qu'ils soient en mesure de disposer d'autant de liquidités que possible", a commenté un analyste à Athènes. "Il y a encore quelques milliards d'euros de liquidités mises de côté dans des banques par des entités publiques."

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DUBAI - Une frappe aérienne a visé hier une base de missiles Scud de Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par les miliciens chiites houthis, déclenchant une puissante déflagration qui a coûté la vie à au moins 25 personnes et fait autour de 400 blessés, rapporte l'agence de presse yéménite Saba, contrôlée par la milice chiite.

"Vingt-cinq citoyens ont été tués et au moins 398 autres blessés, pour l'essentiel des femmes et des enfants, selon un premier bilan, après le bombardement saoudien d'aujourd'hui sur les quartiers de Hadda et d'Attan, dans la capitale Sanaa", écrit l'agence.

La marine américaine a envoyé un porte-avions et un croiseur lance-missiles dans les eaux à proximité du Yémen, afin d'y mener des opérations de sécurité maritimes, a annoncé un porte-parole du Pentagone en démentant que ces bâtiments de guerre soient chargés d'intercepter des cargaisons d'armes iraniennes.

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ADDIS ABEBA - L'Ethiopie a confirmé hier le meurtre de trente de ses ressortissants en Libye, revendiqué dans une vidéo diffusée dimanche par des djihadistes se réclamant du groupe Etat islamique.

L'Ethiopie va observer trois jours de deuil national à partir de mardi et les drapeaux seront mis en berne pour rendre hommage aux Ethiopiens victimes "d'atrocités" à la fois en Libye et en Afrique du Sud, où ont eu lieu ces derniers jours des violences contre les immigrés, a ajouté le gouvernement.

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PARIS - Il y a eu des "contacts" entre services de renseignements syriens et français dans le cadre de la lutte contre l'Etat islamique mais pas de "coopération", affirme le président syrien Bachar al Assad dans une interview diffusée hier par France 2.

"Il y a des contacts mais il n'y a pas de coopération", dit-il en réponse à une question sur d'éventuels liens entre les services de renseignements syriens et français.

"Nous avons rencontré certains responsables de vos services de renseignements, mais il n'y a pas de coopération", ajoute-t-il, précisant qu'"ils sont venus en Syrie". La France, qui apporte un soutien militaire à l'opposition modérée syrienne et a rompu ses liens diplomatiques avec Damas en mars 2012 pour protester contre la répression orchestrée par Bachar al Assad, exclut toute "remise en selle" de Bachar al Assad.

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BERLIN - Le gouvernement allemand, sous la pression de députés issus de ses propres rangs, soutiendra vendredi une motion parlementaire citant le massacre des Arméniens en Turquie il y a un siècle comme un exemple de "génocide", a déclaré hier le porte-parole de la chancellerie Steffen Seibert.

Il s'agit d'un revirement politique majeur pour l'Allemagne qui rejoindra ainsi la France, le Parlement européen ou le pape François dans l'emploi du terme de génocide pour qualifier les massacres d'Arméniens dans l'empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, à partir de 1915.

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HELSINKI - Au lendemain de sa victoire aux élections législatives en Finlande, le chef du Parti du centre Juha Sipilä a confirmé hier qu'il envisageait la constitution d'un gouvernement de coalition avec le Parti des Finlandais, anti-immigrés et eurosceptique. "Le Parti des Finlandais peut faire partie du gouvernement (...). J'ai personnellement confiance en (Timo) Soini, c'est une véritable possibilité", a-t-il dit à des journalistes. Timo Soini dirige le Parti des Finlandais (ex-Vrais Finlandais).

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PARIS - Après Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, a à son tour dénoncé hier la comparaison établie par François Hollande entre le discours de Marine Le Pen et "un tract du Parti communiste des années 1970".

Interrogé sur France 2, le sénateur communiste s'est dit "scandalisé" par cette "phrase lamentable" et a réclamé des excuses publiques.

Dénonçant sur Canal+ la "mystification" de Marine Le Pen, François Hollande a accusé la présidente du Front national de parler "comme un tract du Parti communiste des années 1970" pour se donner une image de gauche.

"Sauf que le Parti communiste, il ne demandait pas qu'on chasse les étrangers, il ne demandait pas qu'on fasse la chasse aux pauvres, parce que même les pauvres finissent par penser qu'il y a plus pauvres qu'eux", a-t-il poursuivi.

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PARIS - Le PDG de Radio France Mathieu Gallet n'a rien à se reprocher pour les dépenses effectuées dans le cadre de ses fonctions, a confirmé hier l'Inspection générale des Finances. Les conclusions du rapport commandé par les ministères des Finances Bercy et de la Culture avaient été dévoilées jeudi dernier par le site de L'Opinion.

La révélation par le Canard Enchaîné des 100.000 euros dépensés pour rénover le bureau de son président avait semé le trouble au sein de Radio France alors que la grève au sein de la Maison ronde, qui a duré 28 jours, venait à peine de débuter.