CANNES - La Palme d'or pour "Dheepan" Jacques Audiard, le prix d'interprétation masculine pour Vincent Lindon et le prix d'interprétation féminine, partagé, pour Emmanuelle Bercot: le cinéma français a triomphé hier lors de la cérémonie de clôture du 68e festival de Cannes.

Jacques Audiard avait reçu à Cannes le prix du scénario pour "Un héros très discret" en 1996 et le Grand prix en 2009 pour "Un prophète". Son film "Dheepan" raconte la nouvelle vie que tentent de construire des réfugiés tamouls ayant fui le Sri Lanka dans une cité française sensible.

C'est la troisième Palme d'or en sept ans pour un film français après "La vie d'Adèle, chapitre 1 & 2", d'Abdellatif Kechiche (2013) et "Entre les murs", de Laurent Cantet (2008).

Emmanuelle Bercot est récompensée pour son rôle dans "Mon roi", de la réalisatrice française Maïwenn. Elle partage son prix avec l'actrice américaine Rooney Mara ("Carol", de Todd Haynes).

Vincent Lindon est récompensé son rôle de chômeur retrouvant un emploi comme vigile dans "La loi du marché", du Français Stéphane Brizé.

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MADRID - Les Espagnols ont sanctionné hier le Parti populaire (PP) au pouvoir lors des élections régionales et municipales de, selon des résultats portant sur 80% des voix, le chef du gouvernement Mariano Rajoy payant le prix de quatre années de politique d'austérité et de scandales de corruption.

Si le PP arrive en tête du scrutin, juste devant les socialistes du PSOE, selon des résultats encore provisoires, il réalise cependant son pire score depuis 1991 et est en passe de perdre la majorité dans la plupart des régions qu'il contrôlait et peut-être la mairie de Madrid.

Les partis issus de mouvements citoyens, la gauche radicale anti-austérité de Podemos ("Nous pouvons") et les centristes anti-corruption de Ciudadanos ("Citoyens"), réalisent la percée attendue, confirmant la fragmentation de l'électorat et mettant de facto fin au bipartisme qui a organisé la vie politique espagnole depuis la fin du franquisme et le rétablissement de la démocratie il y a 40 ans.

La mairie de Madrid, bastion conservateur depuis 1991 que le PP, pourrait basculer au profit de l'alliance de gauche "Ahora Madrid" (Maintenant Madrid), menée par l'ex-juge Manuela Carmena et soutenue par Podemos.

A Barcelone, une autre alliance de gauche dirigée par Ada Colau, fondatrice de la Plate-forme des victimes d'hypothèques qui milite contre les expulsions immobilières, et soutenue là-aussi par Podemos, l'a emporté face aux partisans de l'indépendance de la Catalogne.

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ATHENES - La Grèce n'effectuera pas les remboursements au Fonds monétaire international prévu le mois prochain parce qu'elle n'a pas l'argent, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur. "Les quatre versements au FMI en juin représentent 1,6 milliard d'euros. Cet argent ne sera pas donné et il n'y en a pas à donner", a déclaré Nikos Voutsis à télévision grecque.

Le ministre des Finances Yanis Varoufakis a estimé pour s part que la Grèce avait fait "un pas énorme" dans la négociation d'un accord avec ses créanciers internationaux pour éviter la faillite, et souligné qu'il serait "catastrophique" pour son pays de quitter la zone euro.

La veille, le Premier ministre, Alexis Tsipras, avait haussé le ton dans les négociations en cours avec les créanciers de la Grèce en affirmant hier devant le comité central de son parti Syriza que son gouvernement avait accompli sa part du travail et qu'il ne céderait pas à des "exigences irrationnelles".

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VARSOVIE - Le conservateur Andrzej Duda a été élu hier à la présidence de la Pologne avec 53% des voix en devançant nettement le chef de l'Etat sortant, Bronislaw Komorowski, qui a aussitôt concédé la défaite.

La victoire d'Andrzej Duda, élu au Parlement européen âgé de 43 ans et ancien conseiller juridique de l'ex-président conservateur Lech Kaczynski, est la première pour le parti d'opposition Droit et justice (PiS) depuis une décennie.

Même si la présidence est un poste largement honorifique, ce résultat envoie un sérieux avertissement pour le gouvernement de la Première ministre, Ewa Kopacz, qui a succédé en septembre, mais sans passer par la case des élections, à Donald Tusk, appelé au poste de président du Conseil européen, avant les législatives prévues pour cet automne.

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BEYROUTH - Les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont tué au moins 400 civils à Palmyre, pour la plupart des femmes et des enfants, ont affirmé hier les médias officiels syriens.

Ces médias disent s'appuyer sur des témoignages d'habitants de la ville, appelée Tadmour en arabe et célèbre pour ses vestiges antiques, classés par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.

Les médias officiels syriens affirment par ailleurs que l'armée de Bachar al Assad a tué 300 combattants de l'alliance islamiste formée autour du Front al Nosra, rivale de l'EI, pour permettre à des dizaines de soldats de fuir vendredi un hôpital de Djisr al Choughour dans lequel ils étaient assiégés depuis le mois d'avril.

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BAGDAD - Les forces irakiennes ont regagné du terrain face aux forces de l'Etat islamique dans l'ouest de l'Irak, avançant vers la ville de Ramadi, une semaine après sa chute aux mains des fondamentalistes sunnites.

La localité de Houssaïba al Charkiya, située à une dizaine de kilomètres à l'est de Ramadi, a été reprise avec l'aide des milices paramilitaires chiites.

Les forces de sécurité irakiennes, épaulées par les milices chiites et les combattants de tribus sunnites qui soutiennent le gouvernement, ont lancé hier une contre-offensive contre l'EI qui, après la prise de Ramadi dimanche dernier, pousse vers l'Est avec pour objectif une base militaire importante.

A WASHINGTON, le chef du Pentagone, Ashton Carter, a estimé que l'armée irakienne n'avait montré aucune volonté d'affronter l'EI lors de la bataille de Ramadi. "Les soldats irakiens n'ont tout bonnement montré aucune volonté de combattre", a dit le secrétaire à la Défense à la chaîne CNN. "Ils étaient nettement plus nombreux que leurs adversaires et se sont pourtant retirés de la ville."

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BUJUMBURA - Les Nations unies et l'Union européenne ont appelé hier le gouvernement burundais comme l'opposition à ne pas laisser les violences faire échouer le dialogue sous l'égide de l'Onu, au lendemain de l'assassinat du chef d'un parti d'opposition et après le retrait des opposants des pourparlers en cours.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a condamné l'assassinat de Zedi Feruzi, chef du parti UPD (Union pour la paix et la démocratie), qui militait contre la candidature du président sortant Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.

L'Union européenne, principal donateur au Burundi, a exhorté "toutes les parties à s'engager de bonne foi dans un dialogue politique".

Le Burundi a basculé dans la crise politique il y a un mois, quand Pierre Nkurunziza a annoncé son intention de briguer un troisième mandat à la présidentielle du mois prochain.

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WASHINGTON - Le mathématicien américain John Nash, prix Nobel d'économie 1994 pour ses travaux sur la théorie des jeux, et sa femme Alicia sont morts samedi après-midi dans un accident de voiture dans le New Jersey, a confirmé hier la police.

John Nash, qui souffrait de longue date de schizophrénie, était âgé de 86 ans. Sa vie avait inspiré le film "Un homme d'exception", de Ron Howard, avec Russell Crowe en vedette.