MADRID - Au lendemain des élections municipales et régionales en Espagne qui ont tourné au vote sanction contre le Parti populaire (PP, droite), le président du gouvernement, Mariano Rajoy, au pouvoir depuis 2011, a déclaré hier soir qu'il ne voyait pas la nécessité d'un remaniement ministériel ou d'un changement de stratégie.

Prié de dire s'il pensait être le meilleur candidat du PP en vue des législatives de cet automne, il a répondu "Oui !"

"La victoire du Parti populaire est incontestable même si nous avons perdu un nombre notable de voix", a-t-il dit.

Le PP est certes arrivé en tête dimanche mais il a perdu environ 2,5 millions de voix par rapport aux dernières élections locales il y a quatre ans et près de 5 millions par rapport aux législatives de 2011. Conséquence, il est en passe de perdre la majorité dans la plupart des régions qu'il contrôlait. La mairie de Madrid, fief de la droite depuis les années 1990, est elle aussi menacée.

Les percées de Podemos ("Nous pouvons"), la formation de gauche anti-austérité issue du mouvement des Indignés en 2011, et de Ciudadanos (les Citoyens), parti libéral centriste engagé contre la corruption, consacrent la fragmentation de l'électorat et augure de législatives compliquées.

---

ATHENES - La Grèce entend honorer ses dettes mais a besoin d'une aide d'urgence pour ce faire, a fait savoir hier le gouvernement d'Athènes, après que plusieurs responsables ont indiqué qu'il n'y avait plus d'argent dans les caisses de l'Etat pour rembourser un prêt arrivant à échéance la semaine prochaine.

Après quatre mois de discussions avec ses créanciers de la zone euro et du Fonds monétaire international, le gouvernement de la gauche radicale d'Alexis Tsipras est toujours à la recherche d'un accord qui permettrait de débloquer 7,2 milliards d'euros d'aides encore dues à la Grèce dans le cadre du plan de sauvetage européen, ce qui lui permettrait d'éviter la faillite.

La Grèce doit rembourser quatre prêts d'un total de 1,6 milliard d'euros au FMI le mois prochain. Le premier paiement de 300 millions doit être effectué le 5 juin.

---

TUNIS - Un soldat tunisien a ouvert le feu sur d'autres militaires hier matin à l'intérieur de la base de Bouchoucha à Tunis, tuant sept de ses collègues avant d'être lui-même abattu. Le tireur souffrait de "problèmes familiaux", a dit un porte-parole de l'armée. Dix militaires ont également été blessés dans cette fusillade.

L'affaire a alarmé la capitale tunisienne, très nerveuse depuis l'attaque du musée du Bardo le 18 mars par des islamistes. Mais un porte-parole de l'armée a déclaré que la fusillade n'avait "rien à voir avec une attaque terroriste".

---

BUJUMBURA - Malgré les appels au dialogue de l'Onu et de l'Union européenne, l'opposition burundaise a boycotté hier les négociations avec le gouvernement pour protester contre l'assassinat samedi à Bujumbura de Zedi Feruzi, dirigeant du parti d'opposition UPD.

L'opposition exige que les manifestations pacifiques soient autorisées, que la police ne tire plus sur les manifestants et que les personnes arrêtées soient libérées.

Au moins vingt personnes ont trouvé la mort dans les violences politiques au Burundi depuis le 26 avril. Les manifestants s'opposent à ce que le président sortant Pierre Nkurunziza brigue un troisième mandat le mois prochain.

---

OUAGADOUGOU - Les autorités du Burkina Faso ont commencé à exhumer hier les restes de l'ancien président Thomas Sankara pour tenter d'établir les causes de son assassinat en 1987, lors du coup d'Etat qui a porté son ancien allié, Blaise Compaoré, au pouvoir.

Les fils de Thomas Sankara, Philippe et Auguste, ont fourni des échantillons d'ADN qui seront comparés à celui des restes se trouvant dans la tombe. L'identification devraient prendre des semaines, estiment les experts.

Blaise Compaoré a fui le Burkina Faso à la suite d'un soulèvement populaire en octobre dernier. Il a été remplacé par un gouvernement intérimaire dirigé par Michel Kafando qui a promis d'autoriser l'exhumation de Thomas Sankara.

---

SAN FRANCISCO - Charter Communications, le troisième câblo-opérateur aux Etats-Unis, s'est rapproché d'un accord sur le rachat pour 55 milliards de dollars (50 milliards d'euros) de Time Warner Cable (TWC), le numéro deux du secteur, a-t-on appris hier de sources proches du dossier.

Leur fusion donnerait naissance à un rival de taille pour Comcast, premier opérateur américain sur le câble et l'internet à haut débit. Il prendrait également de vitesse le français Altice, le groupe de Patrick Drahi qui discute avec plusieurs banques du financement d'une offre concurrente sur TWC.

L'offre de Charter devrait être annoncée dans la journée. Si la fusion s'opère, elle marquera une nouvelle étape de la consolidation en cours au moment où le secteur de la télévision payante traditionnelle stagne face à l'émergence des nouveaux modes de consommation en ligne de programmes audiovisuels que symbolise Netflix.

---

PARIS - Le tribunal correctionnel de Paris doit rendre ce mardi sa décision sur la légalité de l'appellation "Les Républicains", le nom dont Nicolas Sarkozy souhaite rebaptiser l'UMP. Les plaignants, regroupés au sein du collectif "Nous sommes les républicains", dénoncent l'accaparement d'un "patrimoine commun".

Selon un sondage Harris Interactive pour LCP-AN diffusé vendredi, 73% des Français estimeraient que le changement de nom de l'UMP est une mauvaise chose, contre 26% d'un avis contraire.

Le congrès "refondateur" de l'UMP se tient samedi à Paris.

---

PARIS - La future "salle de shoot" expérimentale de Paris sera finalement installée dans l'enceinte de l'hôpital Lariboisière, dans le Xe arrondissement, en raison de l'hostilité des riverains du boulevard de La Chapelle où elle devait être implantée, a annoncé la mairie de Paris au quotidien Le Monde.

Les députés ont donné début avril leur feu vert à l'expérimentation de salles "de consommation à moindre risque" (SCMR) plus communément appelées "salles de shoot". Ces salles seront gérées par des professionnels de la prise en charge des risques chez les usagers de drogue.