PARIS - L'UMP et les centristes de l'UDI ont remporté une victoire écrasante sur le PS et ses alliés au second tour des départementales, privant la gauche de sa suprématie territoriale avec la conquête d'au moins deux tiers des départements.

Le Front national, qui ambitionne d'approfondir son maillage territorial dans la perspective de la présidentielle de 2017, n'a pas réussi à transformer l'essai de son succès en nombre de voix du premier tour (25%) : il voit le Vaucluse, département en lequel il fondait ses espoirs, lui échapper, ainsi que l'Aisne.

Le ministère de l'Intérieur lui attribue, pour la métropole, 62 élus départementaux, soit 1,5% du total. Marine Le Pen s'est félicitée d'un "niveau électoral exceptionnel", d'"une étape cruciale (...) sur le chemin du pouvoir".

Un Français sur deux est allé voter dimanche, une participation en légère baisse par rapport au premier tour.

Le vote-sanction redouté par la gauche au pouvoir est advenu : Nicolas Sarkozy, qui peut se prévaloir d'un succès politique et tactique sur la route de "l'alternance" pour 2017, a voulu prendre acte d'"un désaveu (...) sans appel" envers le "socialisme le plus archaïque d'Europe".

Le Premier ministre Manuel Valls, qui a concédé une défaite "incontestable" de la gauche, a assuré avoir entendu les "attentes", "exigences", la "colère" et la "fatigue" des Français "face à une vie quotidienne trop difficile", annonçant pour "les prochains jours" de nouvelles mesures en faveur de l'investissement privé et public.

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TUNIS - Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement se sont associés aux dizaines de milliers de Tunisiens qui ont défilé hier dans les rues de Tunis pour une "marche nationale et internationale contre le terrorisme", quelques heures après l'annonce de la mort de neuf islamistes soupçonnés d'avoir participé à l'attaque du musée du Bardo, le 18 mars.

Vingt-deux personnes, dont quatre Français, ont été tuées dans cet attentat revendiqué par les djihadistes de l'Etat islamique (EI). La Tunisie, berceau du "printemps arabe", était jusque-là considérée comme un modèle de transition démocratique.

Rassemblée sous le mot d'ordre "Le monde est Bardo", une foule compacte parsemée de drapeaux tunisiens a défilé dans le centre de la capitale, où François Hollande, le président du Conseil italien Matteo Renzi, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et des représentants de Pologne, de Belgique, de Libye et d'Algérie étaient notamment présents.

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LAUSANNE, Suisse - L'Iran et les puissances impliquées dans les négociations sur son programme nucléaire continuent de chercher à débloquer la situation mais rien ne garantit qu'ils seront en mesure de boucler un accord d'ici mardi, l'échéance qu'ils se sont fixée, indiquait-on dimanche de sources proches des discussions en cours à Lausanne.

Tandis que les parties impliquées exploraient de possibles compromis, Israël, qui estime que le programme nucléaire iranien est une menace contre son existence même, s'est alarmé de ce qui pourrait émerger des discussions.

Les négociations vont entrer ce matin dans une nouvelle phase avec la première réunion plénière entre les ministres des Affaires étrangères de l'Iran et des puissances du P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne + Allemagne).

"L'entrée en scène des six ministres, c'est la poussée politique pour convaincre l'Iran", décrypte un diplomate occidental. "Il y a toutes les pièces d'un possible accord, il faut essayer de les mettre en place et qu'elles forment un tout cohérent", ajoute-t-il, indiquant que "chacun veut aller au fond de cette histoire".

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ADEN - Des combats ont opposé hier les forces fidèles au président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi, soutenu par l'Arabie saoudite, aux miliciens chiites houthis dans le centre d'Aden, dernier grand bastion du chef de l'Etat.

Plus globalement, au quatrième jour de la campagne aérienne menée par Ryad avec l'appui de ses alliés sunnites, de violents affrontements ont été signalés dans sept provinces du sud et de l'est du Yémen entre, d'une part, des Houthis et des unités de l'armée fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh et, d'autre part, des membres de tribus sunnites, des partisans du président Hadi et des séparatistes armés du Sud.

Selon l'ambassadeur saoudien à Washington, Adel al Joubeir, qui s'est exprimé sur les chaînes NBC et CBS, le gouvernement saoudien n'a toujours pas pris de décision sur l'envoi de troupes au sol. "Je ne crois pas que quiconque veuille aller au Yémen, mais nous n'excluons rien. Pour le moment, l'objectif est de mener à bien la campagne de raids aériens", a-t-il dit.

Réunis à CHARM EL CHEIKH, en Egypte, pour leur sommet annuel, les Etats membres de la Ligue arabe ont annoncé la création d'une force unifiée susceptible d'intervenir dans les conflits qui menacent la région, comme en Syrie, en Libye ou au Yémen, où Arabie saoudite et Iran s'affrontent indirectement.

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PORT HARCOURT - Confusion et violences ont émaillé les élections présidentielle et législatives nigérianes, dont l'opposition a récusé les résultats dès hier sans même attendre la fermeture des bureaux de vote.

Le All Progressive Congress (APC), dont le chef de file Muhammadu Buhari, un musulman du Nord, brigue la succession du président Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, accuse des partisans du chef de l'Etat sortant d'avoir tué plusieurs de ses militants dans l'Etat de Rivers, haut lieu de l'industrie pétrolière nationale. "Des milices armées (...) multiplient les meurtres de membres de l'APC. Beaucoup ont déjà été tués", dit le mouvement.

Lors du précédent scrutin, en 2011, la défaite de Buhari face à Jonathan avait donné lieu à des violences qui ont fait 800 morts et 65.000 sans-abri dans le Nord musulman.

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ATHENES - La Grèce et ses créanciers internationaux ont discuté tout le week-end des réformes présentées par Athènes pour débloquer une nouvelle aide indispensable pour éviter un défaut, mais la tonalité des déclarations n'est pas la même de part et d'autre.

Si le gouvernement grec s'est montré plutôt optimiste hier, le "Groupe de Bruxelles" (Commission européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) attend des engagements plus concrets.

La Grèce sera à court d'argent dès le 20 avril si elle n'arrive pas à convaincre ses partenaires européens de lui verser de nouveaux fonds, a déclaré la semaine dernière à Reuters une source proche du dossier.

Pour ce faire, dans la droite ligne de l'accord de principe arraché le 20 février avec les ministres des Finances de la zone euro, Athènes a présenté vendredi une nouvelle liste de réformes censées rendre son économie plus compétitive et ses finances publiques viables.

"Les Grecs n'ont pas soumis une liste de réformes vendredi. Ils ont simplement montré des idées durant le week-end. Les discussions que nous avons eues entre vendredi et dimanche visaient à aider les Grecs à préparer une liste pour (lundi)", a dit néanmoins un haut responsable de la zone euro.

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BERLIN - Andreas Lubitz, le copilote soupçonné d'avoir délibérément provoqué l'accident de l'Airbus A320 de Germanwings mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence, souffrait peut-être d'un décollement de la rétine, rapporte ce matin le Bild am Sonntag.

Lubitz, poursuit le journal allemand, craignait de devenir aveugle d'un oeil en raison d'un décollement de la rétine. On ignore toutefois si ses craintes étaient dues à une véritable affection ou à ses problèmes psychologiques.

Le journal allemand, qui cite des sources proches de l'enquête, raconte en outre comment le commandant de bord, qui était sorti du cockpit, a tenté d'enfoncer la porte du poste de pilotage avant que l'avion ne s'écrase, causant la mort des 150 personnes qui se trouvaient à bord.