ATHENES - Alexis Tsipras a prêté serment hier après-midi en Grèce comme nouveau Premier ministre d'un gouvernement déterminé à négocier pied à pied avec les créanciers internationaux et à tourner la page de cinq années d'austérité.

Quelques heures après sa large victoire aux législatives, le jeune chef du parti de gauche Syriza, âgé de 40 ans, a conclu dans la matinée un accord de gouvernement avec le mouvement des Grecs indépendants (droite souverainiste), ce qui lui permettra d'entamer rapidement les négociations avec les bailleurs de fonds d'Athènes.

"Nous avons une route abrupte à gravir", a déclaré Alexis Tsipras au président Karolos Papoulias juste avant de prêter serment, sans cravate comme à son habitude, ni la bénédiction - orthodoxe - qui accompagne traditionnellement cette cérémonie: il en avait fait la demande à l'archevêque Ieronymos.

Syriza a frôlé hier la majorité absolue, avec plus de 36% des voix et 149 députés sur un total de 300 à la Vouli. Avec le renfort des Grecs indépendants, qui disposent de 13 élus au parlement, le nouveau gouvernement disposera d'une majorité de 162 sièges.

L'accord conclu avec le petit parti de Panos Kammenos donne naissance à une alliance gauche-droite inhabituelle mais soudée par l'opposition aux conditions dont dépend l'aide financière de la "troïka" (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).

BRUXELLES - L'Europe s'est montré disposée hier à donner un nouveau délai à la Grèce pour rembourser ses dettes mais elle n'entend pas céder au souhait du nouveau gouvernement grec d'un effacement partiel de ces dernières, soulignant que les problèmes économiques du pays sont toujours là.

Réagissant à la victoire dimanche du parti anti-austérité Syriza aux législatives grecques, l'Union européenne (UE) a fait savoir qu'une réduction de la dette contreviendrait aux règles en vigueur dans la zone euro et reviendrait à envoyer le mauvais message aux autres pays membres de la monnaie unique.

Avant même de négocier un nouveau délai, la Grèce doit obtenir un prolongement de son programme d'aide international pour se donner le temps de la discussion de la future politique économique et d'un éventuel rééchelonnement des échéances.

PARIS - "La France sera aux côtés de la Grèce" pour préparer son avenir après la victoire de la gauche radicale aux élections législatives, mais les engagements pris dans le passé doivent être tenus, a déclaré hier François Hollande.

Lors d'un entretien téléphonique, le président français a invité le nouveau Premier ministre grec, Alexis Tsipras , à venir "rapidement" à Paris. "Il a indiqué que la France sera aux côtés de la Grèce dans cette période importante pour son avenir", a souligné l'Elysée dans un communiqué.

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MADRID - Huit Français et les deux pilotes grecs d'un chasseur F-16 ont été tués lorsque l'appareil qui participait à des manoeuvres de l'Otan s'est écrasé hier au décollage à Albacete, en Espagne, ont annoncé les autorités espagnoles et françaises.

"Il semble que deux des personnes qui sont mortes sont de nationalité grecque et que les huit autres sont français", a déclaré à la télévision le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy qui a été tenu informé de la situation par son ministre de la Défense.

Le ministère français de la Défense a confirmé dans un communiqué publié en milieu de soirée la mort de "plusieurs Français".

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KIEV/MOSCOU - La Russie a rejeté hier sur Kiev la responsabilité de la récente intensification des combats dans l'est et le sud-est de l'Ukraine et qualifié les menaces de nouvelles sanctions occidentales de chantage "absolument destructeur".

Les séparatistes pro-russes, soutenus par l'armée russe selon l'Otan, ont lancé ce week-end une offensive contre Marioupol, une ville d'un demi-million d'habitants sur la mer d'Azov, entre la frontière russe et la Crimée.

Au moins 30 personnes ont trouvé la mort samedi dans un bombardement qui a visé la cité portuaire, selon l'administration régionale.

Un responsable des Nations unies a estimé que cette attaque constituait probablement un crime de guerre, les responsables du bombardement ayant, selon lui, intentionnellement pris des civils pour cible.

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BEYROUTH - Les combattants kurdes ont repris la totalité de la ville kurde syrienne de Kobani, après avoir chassé les derniers groupes de djihadistes de l'Etat islamique (EI), ont rapporté lundi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et les médias officiels syriens.

Plus prudents, les Etats-Unis ont estimé par la voix du porte-parole du Pentagone que la bataille de Kobani "n'était pas terminée", tandis que des partisans de l'EI écrivaient sur leurs comptes Twitter que les combats faisaient encore rage.

Le commandement central américain au Moyen-Orient a indiqué dans un communiqué que les forces opposées à l'Etat islamique avaient repris le contrôle de 90% de l'agglomération.

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NEW YORK - Six Etats américains ont décrété l'état d'urgence en raison de la vague de froid qui touche plus de 60 millions de personnes sur la côte nord-est des Etats-Unis et a contraint la ville de New York à des mesures sans précédent depuis le passage de l'ouragan Sandy en 2012.

Cet événement climatique exceptionnel, qui pourrait concerner un cinquième de la population américaine, a déjà provoqué l'annulation de plusieurs milliers de vols et la fermeture de liaisons ferroviaires et d'écoles.

Les autorités s'attendent à des chutes de neige qui pourraient atteindre 90 cm dans certaines régions.

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FLORENCE, Italie - L'accusation a requis une peine de 26 ans et trois mois de prison à l'encontre du capitaine du Costa Concordia, Francesco Schettino, pour son rôle dans le naufrage du paquebot qui a fait 32 morts au large de l'île du Giglio il y a trois ans en Toscane.

Devant le tribunal de Grosseto, où se déroule le procès de l'ex-commandant du navire, la procureure Maria Navarro a réclamé 14 ans de prison pour homicide et blessures, neuf ans pour avoir causé un naufrage, trois ans pour abandon de navire et trois mois pour faux témoignage. Le verdict sera mis en délibéré le mois prochain.

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BORDEAUX - Le procès de dix personnes, dont l'ancien ministre UMP Eric Woerth, soupçonnées d'abus de faiblesse commis entre 2006 et 2010 au détriment de l'héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt s'est ouvert hier à Bordeaux pour cinq semaines.

Son début a été marqué par la tentative de suicide d'un des prévenus dans un bois de la région parisienne. L'ex-infirmier Alain Thurin, qui a bénéficié des libéralités de l'ex-milliardaire, était donc absent à Bordeaux.

Les questions de procédure ont dominé les premières heures, les avocats de deux prévenus, le photographe François-Marie Banier et le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre cherchant à obtenir un report du procès. Le tribunal fera connaître sa décision demain matin.

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PARIS - La France doit se moderniser pour arrêter de "transformer l'or en plomb", a déclaré lundi Emmanuel Macron en présentant aux députés français son projet de loi pour la croissance et l'activité qui divise la majorité comme l'opposition.

"Notre pays est dos au mur et le statu quo n'est plus une option", a dit le ministre de l'Economie devant un hémicycle quasiment désert, fait étonnant pour un texte qui suscite tant de passions. "Nous avons besoin d'un nouveau souffle."

Après examen par une commission spéciale, son projet de loi comprend désormais quelque 200 articles, contre 106 initialement, sur lesquels ont été déposés 3.000 amendements.

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PARIS - Le président François Hollande tiendra la cinquième grande conférence de presse de son quinquennat le jeudi 5 février à 11h00 (10h00 GMT), annonce l'Elysée.

"Le président remplit ainsi l'engagement de tenir deux conférences de presse par an. Mais ce sera surtout l'occasion de revenir sur les événements dramatiques du mois de janvier et sur leurs suites, et de redonner les priorités de l'année 2015 à la lumière de ces événements", souligne l'entourage présidentiel.

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PARIS - Les transporteurs routiers qui ont entamé hier une nouvelle semaine de mobilisation dans une vingtaine de villes de France réclament la nomination urgente d'un médiateur après l'échec des négociations la semaine dernière avec le patronat.

Il est urgent d'agir "pour faire revenir l'ensemble des parties à la table des négociations", écrit l'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC dans un communiqué.

Des actions ont notamment été menées lundi dans le Nord, à Caen, à Angers, Bordeaux, Marseille, Vitrolles ou encore Chambéry. A Nantes, des routiers ont bloqué la zone industrielle près de l'actuel aéroport Nantes-Atlantique.