TOULOUSE - Rémi Fraisse, 21 ans, retrouvé mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le chantier du barrage controversé de Sivens (Tarn), aurait été victime d'une grenade offensive, déclare le procureur de la République d'Albi, Claude Dérens.

Les analyses menées par la police scientifique sur les prélèvements effectués ont permis de retrouver des "traces de TNT" sur certains scellés des effets du jeune homme, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.

"Ces résultats même partiels orientent l'enquête de façon significative puisque la mise en oeuvre d'un explosif militaire de type grenade offensive semble acquise", a dit le magistrat.

Le corps de Rémi Fraisse avait été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche après des affrontements violents entre des opposants au projet de barrage et les forces de l'ordre à l'issue d'une manifestation pacifique à proximité du chantier.

François Hollande et Manuel Valls ont appelé à l'apaisement au moment où le ministère de l'Intérieur et les écologistes se livrent à une violente passe d'armes sur cette affaire.

Des responsables écologistes, qui disent avoir alerté les autorités sur des violences régulières sur le site depuis près de deux mois, ont accusé les forces de l'ordre d'avoir causé la mort de Rémi Fraisse bien que l'enquête soit encore en cours.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, mis en cause directement par certains élus dont José Bové, a répliqué et a provoqué de nouvelles réactions d'écologistes qui lui ont reproché de préférer la polémique à la responsabilité.

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BRUXELLES - La Commission européenne a provisoirement validé hier les projets de budget 2015 présentés par la France et l'Italie, modifiés in extremis dans le sens d'une accentuation de la réduction des déficits.

Le vice-président de la Commission Jyrki Katainen explique dans un communiqué que l'exécutif européen n'a pas été en mesure d'identifier "des cas sérieux de non-conformité" et qu'il n'émettra par conséquent aucun jugement négatif.

Les discussions des derniers jours entre Bruxelles, Paris et Rome ont conduit les gouvernements français et italien à annoncer lundi des mesures supplémentaires de réduction des déficits.

Les nouveaux éléments détaillés par la France doivent permettre 3,6 à 3,7 milliards d'euros d'économies supplémentaires et réduire le déficit structurel de plus de 0,5 point de PIB, contre 0,2 point prévu initialement.

ROME - L'Italie proposera de faire 4,5 milliards d'euros d'économies de plus l'an prochain, a déclaré hier le ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan, afin de répondre aux critiques de l'Union européenne sur le projet de loi de Finances de 2015.

Les mesures additionnelles incluent 3,3 milliards d'euros qui avaient été initialement affectés à des réductions d'impôts, suivant une lettre transmise par Padoan à la Commission européenne et publié sur le site du ministère de l'Economie.

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ERBIL, Irak - Cent-cinquante peshmergas venus du Kurdistan irakien sont arrivés hier en Turquie, d'où ils doivent gagner Kobani pour prêter main forte aux défenseurs de cette ville kurde du nord de la Syrie assiégée par l'Etat islamique.

Partis dans la journée de l'aéroport d'Erbil, les peshmergas devaient se rendre à Silopi, ville de Turquie proche de la frontière syrienne, avant de gagner Kobani par la route, avait auparavant indiqué un membre du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), côté irakien.

D'abord réticente, la Turquie a autorisé mercredi, sous la pression de ses alliés occidentaux, un certain nombre de peshmergas venus d'Irak à transiter par son territoire pour rejoindre Kobani.

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PARIS - Le déblocage par la France du chapitre 17 des négociations en vue de l'adhésion d'Ankara à l'Union européenne serait un "très bon signe", déclare le ministre turc des Affaires européennes, trois jours avant la venue du président Recep Tayyip Erdogan à Paris.

Ankara a entamé les négociations formelles d'adhésion en 2005 mais en raison de l'opposition de plusieurs membres de l'UE dont Chypre et la France, seuls 14 chapitres de négociations sur un total de 35 ont été ouverts à ce jour et un seul a été clôturé.

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PARIS - La France a annoncé hier le déblocage d'une tranche d'aide de 20 millions d'euros pour lutter contre l'épidémie d'Ebola essentiellement en Guinée, un des pays les plus touchés par le virus qui a fait plus de 4.900 morts en Afrique de l'Ouest.

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PARIS - Les députés français ont adopté par 270 voix contre 245 le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2015 qui module les allocations familiales en fonction des revenus, malgré la nouvelle abstention de 34 "frondeurs" socialistes.

Les groupes PS et des radicaux de gauche ont majoritairement voté pour un projet de loi que le Front de gauche et l'opposition de droite ont rejeté. Les écologistes se sont abstenus, mais trois d'entre eux ont voté pour ce PLFSS que le Sénat examinera à son tour à compter du lundi 10 novembre.

La semaine dernière, lors du vote de la partie "recettes" du projet de loi de finances (PLF) 2015, 39 députés PS "frondeurs" s'étaient abstenus. Cette fois-ci, ils sont cinq de moins.

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PARIS - Irruption de militantes aux seins nus, aparté avec des journalistes, bain de foule improvisé : François Hollande a donné hier à Paris des sueurs froides à ses conseillers désireux de mieux "calibrer" ses apparitions publiques.

Esseulé à mi-quinquennat, décrié par une partie de sa famille socialiste, très bas dans les sondages d'opinion, le président a repris la liberté d'une rencontre impromptue avec des passants, un exercice dont il a toujours été friand et qui s'est fait beaucoup plus rare ces derniers mois.

Le président a vu fondre sur lui deux militantes du groupe Femen, qui ont découvert leur torse nu où l'on pouvait lire les mots : "This is politics" ("Ceci est de la politique"), avant d'être écartées par les services de sécurité.

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MARSEILLE - Nicolas Sarkozy a appelé à l'unité de l'UMP, hier à Marseille, dernière étape d'une tournée dans la région Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur) où il a toujours réalisé ses meilleurs scores électoraux mais où la droite doit affronter une concurrence de plus en plus forte du Front national.

"Nous n'avons pas le droit de nous perdre dans des querelles, de nous déchirer", a déclaré l'ex-président devant plus de 2.000 militants.

Nicolas Sarkozy s'en est pris à la politique économique du gouvernement, promettant notamment de revenir sur ses décisions concernant la politique familiale.

Comme il l'avait déjà fait à Nice et à Toulon ces derniers jours, il a également largement développé les thèmes de la sécurité et de l'immigration sur ces terres où le FN a de grandes ambitions.

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VIRGINIE - Une fusée Antares, un lanceur américain non habité, a explosé hier peu après son décollage en Virginie, montrent les images diffusés par la télévision de la Nasa.

L'explosion n'a fait aucun blessé, ont déclaré des responsables de l'agence spatiale américaine.

La fusée de 14 étages développée par la société Orbital Sciences ORB.N a décollé du pas de tir de Wallops Flight Facility à 18h22 (22h22 GMT) et a explosé quelques secondes plus tard.

L'engin transportait un vaisseau cargo Cygnus chargé de 2,2 tonnes de matériels et équipements à destination de la Station spatiale internationale (ISS).

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CITE DU VATICAN - La théorie du "Big Bang", modèle scientifique pour décrire la création de l'univers il y a 13,7 milliards d'années, et l'idée que la vie est le résultat d'une évolution ne sont pas en contradiction avec les principes contenus dans la doctrine catholique, a estimé hier le pape François.

S'exprimant devant l'Académie pontificale des sciences, un organisme indépendant abrité par le Vatican et largement financé par le Saint-Siège, François a précisé que les explications fournies par les scientifiques n'excluaient pas le rôle de Dieu dans la création.

"Le 'Big Bang', qui est aujourd'hui considéré comme étant à l'origine du monde, ne contredit pas l'intervention créatrice de Dieu, au contraire, elle l'exige", a dit le pape.