LE BOURGET, Seine-Saint-Denis - Plusieurs milliers de négociateurs de 195 pays ont entamé hier au Bourget, près de Paris, une course contre la montre de 12 jours pour tenter de sceller le premier accord universel sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Officiellement, la 21e conférence des parties signataires de la convention des Nations unies sur le climat (CCNUCC) ne sera ouverte qu'aujourd'hui par 150 chefs d'Etat et de gouvernement, qui seront accueillis au parc des expositions du Bourget à partir de 08h00 (07h00 GMT) par François Hollande.

Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui sera formellement élu ce matin à la présidence de la COP21, il reste une cinquantaine de points en discussion dans le projet d'accord censé être approuvé le 11 décembre.

Cette conférence est considérée comme une des dernières chances d'orienter le monde vers un modèle économique moins gourmand en énergies fossiles et donc moins émetteur de gaz à effet de serre (GES), pour contenir le réchauffement de la planète sous la barre des 2°C à la fin du XXIe siècle.

Arrivé en France aux alentours de minuit cette nuit pour participer à l'ouverture de cette COP21, le président américain Barack Obama s'est immédiatement rendu avec François Hollande devant le Bataclan pour rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris et aux abords du Stade de France.

Hier, 4.500 personnes selon la police, autour de 10.000 d'après les organisateurs, ont contourné à Paris l'annulation d'une marche pour le climat interdite pour cause d'état d'urgence en formant une chaîne humaine sur le trottoir entre les places de la République et de la Nation.

D'autres ont déposé sur le parvis de la place de la République plusieurs milliers de paires de chaussures censées symboliser les manifestants qui n'ont pu se rassembler.

Plus tard dans l'après-midi, les rassemblements ont viré à l'altercation entre la police et des petits groupes de manifestants. Les policiers ont placé 174 personnes en garde à vue à la suite de ces heurts.

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BRUXELLES - Ankara va contribuer aux efforts visant à endiguer le flux de migrants qui convergent vers l'Europe en contrepartie d'une aide financière, de l'octroi de visas et d'une relance des négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, selon les termes d'un accord conclu hier à Bruxelles.

En échange de son implication dans la plus grave crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement turc recevra trois milliards d'euros d'aide européenne pour financer la prise en charge des migrants se trouvant sur son territoire qui compte notamment près de 2,2 millions de réfugiés syriens.

Ankara obtient aussi la réouverture dès le mois prochain d'un nouveau chapitre des négociations sur une adhésion de la Turquie, dans l'impasse depuis 2005.

A son arrivée à Bruxelles pour ce sommet avec les Vingt-Huit, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a salué un "jour historique dans notre processus d'accession à l'UE" et un "nouveau départ" dans les relations entre Ankara et les Européens.

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JERUSALEM - Israël a annoncé hier la suspension de ses relations avec les institutions européennes impliquées dans le processus de paix avec les Palestiniens.

Le gouvernement israélien explique sa décision par celle de la Commission européenne, le 11 novembre, d'imposer une mention d'origine sur les produits importés des colonies de peuplement juives implantées dans les territoires occupés palestiniens.

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BANGUI - Le pape François, sous protection inédite, a prêché hier en faveur de la paix et de la réconciliation en République centrafricaine, déchirée par des violences entre chrétiens et musulmans.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achevait à Bangui une visite en Afrique qui l'a également conduit au Kenya puis en Ouganda, a célébré une messe dans la cathédrale Notre-Dame de Bangui, là même où des miliciens islamistes armés ont fait 15 morts dans une attaque en mai 2014.

"Déposez ces instruments de mort, armez-vous de la justice", a-t-il dit lors de son homélie, appelant les fidèles à la "réconciliation, au pardon, à l'amour et à la paix".

Le pape a ensuite ouvert une "porte sainte" de la cathédrale Notre-Dame de Bangui, marquant ainsi l'ouverture symbolique de l'année sainte de la miséricorde qui démarrera officiellement le 8 décembre au Vatican.

Au deuxième et dernier jour de sa visite en Centrafrique, François doit effectuer aujourd'hui un déplacement à haut risque d'une mosquée située dans le quartier du PK5 majoritairement peuplé de musulmans et où se déroulent régulièrement des affrontements entre milices rivales.

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OUAGADOUGOU - Un peu plus d'un an après la chute de Blaise Compaoré et deux mois et demi après une tentative de putsch, le Burkina Faso a voté hier pour des élections cruciales pour l'avenir du pays.

Le double scrutin, présidentiel et législatif, devait initialement se tenir le 11 octobre mais a été repoussé à la suite de la tentative de coup d'Etat menée par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne aujourd'hui démantelée.

Il doit parachever la transition amorcée après la chute du président Blaise Compaoré, qui occupait sans partage le pouvoir depuis 1987. Compaoré, qui entendait modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat, a été balayé et contraint à l'exil en octobre 2014 sous la pression d'un soulèvement populaire soutenu par l'armée.

Quatorze candidats briguent la présidence du pays mais les observateurs estiment que seuls deux d'entre eux sont en mesure de l'emporter, Roch Marc Kaboré, du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), qui fut Premier ministre de Compaoré, et l'homme d'affaires Zéphirin Diabré, à la tête de l'Union pour le progrès et le changement (UPC).

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HAMBOURG - Paris compte une concurrente de moins pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2024 après le rejet par les habitants de Hambourg de la candidature de leur ville.

Près de 52% d'entre eux ont voté "non" lors d'un référendum organisé hier.

Outre Paris et Hambourg, Los Angeles, Rome et Budapest ont été retenues en septembre comme candidates à l'organisation des JO d'été de 2024 par le Comité international olympique (CIO).