OUAGADOUGOU - Le président du Burkina Faso Blaise Compaoré a déclaré hier rester au pouvoir jusqu'à l'élection d'un nouveau chef d'Etat, rejetant ainsi les appels de l'opposition à sa démission au lendemain de violentes manifestations à son encontre.

L'armée du Burkina Faso avait annoncé quelques heures auparavant la dissolution de l'Assemblée nationale, la mise en place d'un organe de transition à la tête du pays pour une durée de 12 mois et l'instauration d'un couvre-feu nocturne dans l'ensemble du pays, de 19h00 GMT à 06h00 GMT.

Blaise Compaoré, qui a démis le gouvernement de ses fonctions après l'envahissement du parlement, a également annoncé la levée de l'état de siège qu'il avait peu auparavant décrété.

Dans la matinée, le mouvement de désobéissance civile lancé mardi contre le maintien au pouvoir du président burkinabé a basculé dans la violence quand les manifestants ont pris d'assaut l'Assemblée nationale et mis à sac le siège de la télévision nationale, la contraignant à suspendre ses émissions.

Avant l'annonce de l'armée, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait prévenu qu'elle ne "reconnaîtra(it) aucune accession au pouvoir par des voies non constitutionnelles".

La France, dont des membres des forces spéciales sont stationnés sur le sol du Burkina, a critiqué le projet de réforme constitutionnelle qui aurait permis à Blaise Compaoré, 63 ans, de se présenter à l'élection présidentielle prévue en 2015.

Des représentants de l'ambassade de France ont rencontré hier des représentants de l'opposition.

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JERUSALEM - Un Palestinien a été tué hier à Jérusalem-Est dans un échange de tirs avec des policiers israéliens venus l'arrêter pour son implication présumée dans une tentative d'assassinat contre une figure de l'extrême droite israélienne, a annoncé la police.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a jugé que cette intervention des forces de l'ordre israéliennes constituait "l'équivalent d'une déclaration de guerre" et son parti le Fatah a appelé à une "journée de colère" demain.

Le quartier a été bouclé par les forces de sécurité qui ont essuyé des jets de pierres de la part de jeunes manifestants palestiniens, le visage caché par un foulard ou une capuche. Les affrontements se poursuivaient plusieurs heures après la fusillade.

Le Palestinien tué hier, Moataz Hejazi, était soupçonné d'avoir grièvement blessé par balle hier soir Yehuda Glick, qui fait campagne pour que les juifs puissent prier dans l'enceinte du Mont du Temple, site religieux que les musulmans appellent esplanade des Mosquées et considèrent comme le troisième lieu saint de l'islam.

STOCKHOLM - Le gouvernement suédois a officiellement reconnu hier un Etat de Palestine et dit souhaiter que son initiative permette une relance du processus de paix israélo-palestinien.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a salué l'initiative suédoise, qui a été critiquée en Israël. Elle est également désapprouvée par les Etats-Unis, principal soutien de l'Etat hébreu.

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BRUXELLES - L'Ukraine, la Russie et l'Union européenne (UE) ont signé hier soir à Bruxelles un accord garantissant les livraisons de gaz russe à l'Ukraine durant l'hiver, après quatre mois d'interruption due aux tensions politiques entre Kiev et Moscou.

Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a pour sa part déclaré que l'UE avait accepté de se porter garante auprès de Kiev du fait que la Russie allait bien respecter l'accord, notamment en ce qui concerne les tarifs.

Le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger, qui a fait office de médiateur dans ces discussions, a qualifié cet accord de "première lueur" d'apaisement dans les relations entre l'Ukraine et la Russie, tendues en raison de l'arrivée au pouvoir à Kiev de partisans d'un rapprochement avec l'UE.

Cet accord, trouvé au terme de négociation ardues, court jusqu'en mars 2015.

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BEYROUTH - Les premiers combattants kurdes irakiens sont entrés hier dans Kobani, ville kurde du nord de la Syrie assiégée depuis plus de 40 jours par les djihadistes de l'Etat islamique (EI).

Malgré plusieurs semaines de frappes aériennes de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, les djihadistes tiennent toujours en étau cette ville frontalière de la Turquie devenue emblématique de la lutte contre l'EI en Syrie.

Les Kurdes syriens assiégés espèrent que l'arrivée de leurs frères irakiens et des armes lourdes qu'ils apportent avec eux permettra de changer la donne.

Quelque 200 combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) sont également entrés dans Kobani en provenance de Turquie pour aider à lutter contre l'EI, selon le commandant rebelle Abdoul Djabbar al Okaïdi et un autre responsable du gouvernement turc.

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NIAMEY - Neuf membres des forces de sécurité nigériennes ont été tués hier par des assaillants non identifiés dans la région de Tillabéry, dans l'ouest du Niger près de la frontière avec le Mali, a annoncé le gouvernement nigérien.

L'ouest du Niger est proche du nord désertique du Mali, où des activistes islamistes demeurent implantés malgré la présence de militaires français dans le cadre de la force Barkhane.

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PARIS - Des enquêtes ont été ouvertes après le survol par des drones de centrales nucléaires françaises et de sites du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), l'armée de l'air minimisant pour sa part la menace éventuelle.

Sept centrales nucléaires ont été survolées par des drones en octobre, sans aucune conséquence sur le fonctionnement des installations ni sur la sécurité, a-t-on appris auprès d'EDF. L'ONG Greenpeace, qui a démenti mercredi dans un communiqué toute implication dans ces survols, a dit s'inquiéter "de la survenue et de la répétition de ces survols suspects".

Parallèlement, plusieurs cas de survol de sites du CEA ont été signalés et à chaque fois une plainte a été déposée, a déclaré un porte-parole.

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PARIS - Le gouvernement a annoncé hier la résiliation du contrat avec Ecomouv', la société qui devait collecter l'écotaxe, et entend contester la validité de l'accord pour éviter d'avoir à payer une indemnité potentiellement très lourde.

L'écotaxe, qui avait provoqué la colère des "bonnets rouges" bretons, avait été remplacée par un péage de transit poids lourds plus restreint, lui-même abandonné sous la pression des transporteurs routiers, il y a trois semaines.

La dénonciation pure et simple du contrat signé en octobre 2011 coûterait en théorie environ un milliard d'euros à l'Etat.

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PARIS - Le gouvernement français attend 11 milliards d'euros de gains pour l'économie d'ici 2017 du "choc de simplification" lancé il y a 18 mois et dont une nouvelle salve de mesures a été annoncée hier par François Hollande.

Pour le président français, l'enjeu du choc de simplification est de prouver au monde économique et à ses partenaires européens que des réformes structurelles qui augmentent le potentiel de croissance de la France, sont bien mises en oeuvre.