BEYROUTH/TOKYO - L'Etat islamique a annoncé hier avoir décapité un second otage japonais, le journaliste Kenji Goto, l'échange de prisonniers qui devait permettre sa libération n'ayant pu être mené à bien.

Le groupe sunnite fondamentaliste a diffusé une vidéo qui montre ce qui semble être le corps décapité du journaliste et menace de s'attaquer à d'autres cibles japonaises.

L'EI avait indiqué que Kenji Goto, 47 ans, était détenu avec un pilote jordanien. La vidéo, qui dure environ une minute, ne mentionne pas le sort de ce pilote, Mouath al Kassaesbeh, que la Jordanie s'est dite dimanche toujours prête à échanger.

Dans un message audio diffusé cette semaine et attribué à Kenji Goto, l'otage japonais déclarait que le pilote jordanien serait exécuté si Amman ne libérait pas Sadjida al Richaoui, une Irakienne emprisonnée pour son rôle dans l'attentat suicide qui fit 60 morts en 2005 dans la capitale jordanienne.

Cette seconde décapitation d'un otage japonais a suscité la condamnation du Japon mais aussi de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

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MADRID - Des dizaines de milliers d'Espagnols ont investi les rues de Madrid hier à l'appel du parti anti-austérité Podemos, qui espère suivre l'exemple du parti de la gauche radicale Syriza en Grèce lors des prochaines élections législatives.

Aux cris de "Oui, nous le pouvons!" et "tic tac tic tac", les manifestants ont rappelé au président du gouvernement conservateur Mariano Rajoy que les sondages donnent le parti de gauche Podemos ("Nous pouvons") en tête des intentions de vote en vue des régionales en mai et législatives en fin d'année.

Le rassemblement de samedi est le plus grand jamais organisé par le parti issu du mouvement des "Indignés", fondé il y a un an à peine par l'universitaire Pablo Iglesias.

S'adressant à ses partisans sur la place Puerta del Sol, Pablo Iglesias a promis que 2015 serait "l'année du changement" pour l'Espagne. "Le vent du changement commence à souffler sur l'Europe", a dit en grec le leader de Podemos, âgé de 36 ans.

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ATHENES - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a téléphoné au président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi pour lui assurer que son gouvernement souhaitait parvenir à une solution avec ses partenaires internationaux sur sa demande de renégociation de l'aide financière à la Grèce.

Alexis Tsipras a appelé le patron de la BCE vendredi soir à l'issue d'une rencontre tendue entre son ministre des Finances Yanis Varoufakis et le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.

Yanis Varoufakis doit rencontrer aujourd'hui son homologue français Michel Sapin. Il sera demain à Londres puis mardi à Rome, où le rejoindra Alexis Tsipras. Le Premier ministre a prévu de rencontrer ensuite mercredi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ainsi que François Hollande.

Dans le dernier numéro de l'hebdomadaire Agora paru hier, Yanis Varoufakis plaide pour un "répit budgétaire" en faveur de la Grèce qui prendrait la forme d'un accord relais de quelques semaines, le temps de trouver un nouveau compromis avec les créanciers et de mettre en place des mesures, contre l'évasion fiscale notamment.

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MINSK/KIEV - Les pourparlers de paix sur l'Ukraine organisés hier à Minsk ont capoté après un peu plus de quatre heures de discussions, Kiev et les séparatistes se rejetant mutuellement la responsabilité de cet échec.

L'émissaire du gouvernement ukrainien, l'ancien président Leonid Koutchma, a quitté la capitale biélorusse en déclarant à l'agence Interfax que les représentants des rebelles avaient saboté la réunion en présentant des ultimatums et en refusant de discuter d'un "plan de mesures pour un cessez-le-feu rapide et un retrait des armes lourdes".

Interrogé par l'agence RIA, Denis Pouchiline, l'un des délégués séparatistes, a renvoyé la balle presque mot pour mot, déclarant qu'il était prêt au dialogue mais "pas prêt à recevoir de Kiev des ultimatums".

Les différentes parties ne s'étaient réunies auparavant qu'une fois, sans succès, depuis le 5 septembre, date de la signature d'un protocole en douze points prévoyant notamment une cessation des hostilités.

Cette trêve, déjà très précaire et menacée à plusieurs reprises par des accrochages, a volé en éclats il y a deux semaines avec la nette recrudescence des combats sur le terrain.

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HONG KONG - Des milliers de militants pro-démocratie sont redescendus dans les rues de Hong Kong aujourd'hui, première manifestation d'importance depuis la fin du mouvement de contestation de l'année dernière.

Environ 2.000 policiers avaient été déployés pour encadrer les quelque 12.000 protestataires qui ont marché dans les quartiers commerciaux et financiers du territoire spécial chinois afin d'éviter le redémarrage du mouvement Occupy Central.

Les organisateurs de la manifestation ont réclamé comme l'an dernier l'élection du prochain dirigeant hongkongais au suffrage universel, tout en assurant aux autorités qu'ils n'avaient cette fois pas l'intention d'occuper des sites de la ville.

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WASHINGTON - Les cimentiers Lafarge et Holcim sont sur le point de conclure un accord pour vendre au moins pour sept milliards de dollars d'actifs (6,2 milliards d'euros) à l'irlandais CRH, rapporte le Wall Street Journal.

Le quotidien américain, qui cite des personnes proches du dossier, rappelle que ces cessions d'actifs, prévues en Europe et au Canada notamment, sont la condition préalable à l'obtention du feu vert des autorités de la concurrence pour le rapprochement entre les groupes français et suisse.

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PARIS - Jean-Luc Mélenchon préconise, dans une interview au Journal du Dimanche, la création d'une alliance citoyenne en France afin d'éviter un "désastre" lors de l'élection présidentielle de 2017 pour laquelle il se dit "disponible".

L'ex-coprésident du Parti de Gauche, porté par la vague Syriza en Grèce et Podemos en Espagne - il a manifesté samedi à Madrid - annonce la tenue, du 20 février au 18 mars prochain, d'élections "pour former une assemblée représentative du mouvement pour la VIe République".

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PARIS - Plus d'un Français sur deux estime que le Sénat ne joue pas un rôle important dans la vie politique française et qu'il devrait être réformé en profondeur, selon un sondage Ifop publié dans le Journal du Dimanche.

Cinquante-sept pour cent des personnes interrogées souhaitent que le Sénat soit réformé en profondeur, 21% qu'il soit supprimé et 20% qu'il soit maintenu en l'état.

Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone a plaidé cette semaine en faveur d'une "suppression du Sénat en tant que Sénat" et de son rapprochement avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE), des déclarations qui ont suscité l'indignation et la colère des sénateurs de tous les bords politiques.