LE CAIRE - Un tribunal du Caire a condamné ce matin trois journalistes de la chaîne télévisée qatarie Al Djazira à trois ans de prison pour avoir travaillé en Egypte sans autorisation et diffusé des images portant atteinte à l'image du pays.

La Cour de cassation égyptienne avait ordonné en janvier que les trois journalistes, condamnés en première instance à des peines allant de sept à dix ans de réclusion pour "propagation de mensonges" en vue d'aider une organisation dite terroriste, en l'occurrence les Frères musulmans, soient rejugés.

Les trois hommes, le Canadien d'origine égyptienne Mohamed Fahmy, l'Egyptien Baher Mohamed et l'Australien Peter Greste, avaient été libérés sous caution en février après avoir passé plus d'un an derrière les barreaux. Peter Greste a été aussitôt expulsé.

Baher Mohamed et Mohamed Fahmy ont en revanche été reconduits en prison après leur nouvelle condamnation, a-t-on appris auprès de Marwa Omara, la femme de Mohamed Fahmy, en larmes après la lecture du verdict.

Le magistrat du tribunal pénal du Caire, Hassan Farid, a estimé dans son jugement que les trois accusés "ne sont pas journalistes et ne sont pas membres du syndicat de la presse" et qu'ils diffusaient leurs reportages depuis l'hôtel Marriott du Caire sans autorisation.

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BANGKOK - Un homme correspondant à la description du principal suspect de l'attentat qui a fait 20 morts dans un temple de Bangkok le 17 août a été arrêté, a annoncé aujourd'hui un porte-parole de la police thaïlandaise.

Le suspect "ressemble à celui que nous recherchons", a dit Prawut Thavornsiri en évoquant l'homme vêtu d'un t-shirt jaune repéré sur des images de caméras de vidéosurveillance du sanctuaire d'Erawan, où il aurait déposé un sac à dos rempli d'explosifs.

Selon le porte-parole, du matériel pouvant entrer dans la composition d'une bombe a été retrouvé pendant la perquisition de l'appartement du suspect dans un quartier du nord de Bangkok.

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GENEVE - Plus de 300.000 migrants ont franchi la Méditerranée pour rejoindre l'Europe depuis le début de l'année, a annoncé hier le Haut commissariat de l'Onu pour les réfugiés (UNHCR) précisant que le nombre était de 219.000 pour l'ensemble de l'année 2014.

Plus de 2.500 d'entre eux ont péri en tentant de rejoindre les côtes italiennes ou grecques, ajoute l'agence onusienne.

"La manière dont les gens sont entassés sur ces bateaux est la cause de leur mort", a déclaré Melissa Fleming, porte-parole de l'UNHCR, devant la presse.

TRIPOLI - Les autorités libyennes ont annoncé hier avoir retrouvé les corps de 105 migrants rejetés sur le rivage après le naufrage de leur bateau au large de la ville portuaire de Zouara et dit craindre que près d'une centaine d'autres aient coulé avec le navire.

Faute de moyens, les secours ont réquisitionné des bateaux de pêche et des canots pneumatiques pour tenter de retrouver des survivants et de ramener les corps sur la terre ferme.

A la mi-journée, 198 migrants avaient pu être secourus, ont indiqué les autorités. Selon un responsable des services de sécurité de Zouara, qui a requis l'anonymat, environ 400 migrants se trouvaient à bord de l'embarcation lorsqu'elle a chaviré.

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VARSOVIE - La Pologne s'est dite hier pratiquement sûre d'avoir localisé un train allemand dont la rumeur dit depuis la fin de Seconde guerre mondiale qu'il aurait été enseveli par les nazis fuyant devant l'armée soviétique avec un chargement d'armes et de bijoux.

Des photographies prises par un radar à imagerie souterraine montrent un train d'une centaine de mètres de long dans une galerie oubliée du sud-ouest de la Pologne, a déclaré le vice-ministre de la Culture, Piotr Zuchowski, confirmant pour la première fois de manière officielle l'existence possible de ce convoi fantôme.

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ATHENES - L'avance du parti de la gauche radicale grecque Syriza continue de se réduire dans les sondages, à trois semaines des élections législatives anticipées convoquées après la démission du Premier ministre Alexis Tsipras.

L'écart entre Syriza et Nouvelle Démocratie (conservateur), qui avait culminé à 15 points en mai, n'est plus que de 1,8 point (24,6% contre 22,8%), selon un sondage MRB réalisé pour l'hebdomadaire Agora publié aujourd'hui.

Un autre sondage, réalisé par ProRata et publié hier par le journal Efimerida Ton Syntakton, donne un avantage un peu plus net au parti de gauche en vue des législatives du 20 septembre (23% contre 19,5% aux conservateurs).

Mais ces sondages montrent surtout que la décision d'Alexis Tsipras de démissionner après la fronde d'une partie des députés de Syriza, hostiles aux mesures d'austérité acceptée par le Premier ministre en contrepartie d'un troisième plan d'aide financière, est de plus en plus critiquée par les Grecs.

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ANKARA - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a approuvé hier la constitution du gouvernement intérimaire proposée par son Premier ministre Ahmet Davutoglu.

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PARIS - Manuel Valls a répété hier que les 35 heures ne seraient pas remises en cause, après une nouvelle critique de cette mesure emblématique du gouvernement socialiste de Lionel Jospin par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.

"Il n'y aura pas de remise en cause de la durée légale du temps de travail et des 35 heures", a dit le Premier ministre à des journalistes, en soulignant que les entreprises pouvaient déjà négocier des assouplissements.

La veille, Emmanuel Macron avait tenté devant l'université d'été du Medef de convaincre les chefs d'entreprise que le gouvernement avait déjà répondu à leurs demandes et que la gauche au pouvoir avait changé.

De la "provocation", a même estimé le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, tandis que le député des Républicains Gérald Darmanin proposait d'accorder "l'asile politique" à Emmanuel Macron.

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PARIS - Les deux journalistes français soupçonnés d'avoir réclamé de l'argent afin de ne pas publier un livre à charge contre le roi du Maroc ont été mis en examen pour chantage et extorsion de fonds dans la nuit de hier à aujourd'hui, a-t-on appris de source judiciaire.

Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d'avoir empoché de l'argent extorqué, étaient en garde à vue depuis jeudi après-midi. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

Le parquet, qui s'était déjà saisi en enquête préliminaire, avait ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d'extorsion de fonds et tentative de chantage.

Selon Eric Dupont-Moretti, l'un des avocats du Maroc, l'un des journalistes avait contacté le palais royal le 23 juillet dernier pour annoncer la rédaction d'un livre et demander "des choses importantes".