ATHENES - L'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) ont demandé au gouvernement grec de s'engager à réduire les dépenses de retraite, à réformer le marché du travail et à poursuivre un programme de privatisations, a-t-on appris aujourd'hui de sources proches des discussions, des exigences qui vont au-delà des "lignes rouges" tracées par Athènes.

Si le Premier ministre Alexis Tsipras acceptait le projet qui lui a été présenté mercredi à Bruxelles, les créanciers de son pays s'efforceraient de débloquer 10,9 milliards d'euros correspondant à des aides au secteur bancaire grec inutilisées et rendues au Fonds européen de stabilité financière (FESF). Cette enveloppe couvrirait les besoins de financement d'Athènes jusqu'à fin août, ont expliqué les sources.

Dans un document de cinq pages présenté à Alexis Tsipras, la Commission européenne et le FMI demandent à la Grèce une réduction des dépenses de retraite représentant 1% du PIB et la promesse de ne pas revenir sur les réformes votées, ont-elles précisé.

Les créanciers veulent aussi que la Grèce renonce à l'allocation de solidarité sociale (EKAS) dont bénéficient une partie des retraités, ce qui permettrait d'économiser 800 millions d'euros d'ici 2016. S'il acceptait cette condition, le gouvernement Tsipras violerait sa promesse d'éviter toute baisse des pensions.

Le Premier ministre grec pourrait revenir à Bruxelles demain soir pour poursuivre les négociations, a déclaré aujourd'hui un haut fonctionnaire de l'UE.

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KIEV - Evoquant une "gigantesque menace", le président ukrainien Petro Porochenko a affirmé aujourd'hui que plus de 9.000 militaires russes se trouvaient en Ukraine et a accusé Moscou de vouloir "envahir" son pays.

Des combats ont fait cinq morts et 39 blessés hier dans les rangs de l'armée ukrainienne près de Maryinka, à l'ouest du bastion rebelle de Donetsk, selon Iouri Birioukov, un conseiller du président ukrainien.

Les insurgés prorusses, qui accusent pour leur part l'armée ukrainienne d'être responsable de cette flambée de violence, affirment avoir eu de leur côté 19 morts -- 15 combattants et quatre civils. Les deux camps ont fait usage d'armes lourdes au cours de ces combats, les plus violents depuis des mois dans la région.

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AMMAN - Une douzaine d'attentats au camion piégé ont été commis ces cinq derniers jours par les djihadistes de l'Etat islamique autour d'Hassaka, ville du nord-est de la Syrie proche de la frontière irakienne qui est toujours aux mains des forces gouvernementales, a annoncé aujourd'hui le gouverneur local.

Selon Rami Abdelrahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les djihadistes se trouvent à 500 mètres de l'entrée sud de la ville.

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GAZA - Israël a riposté aujourd'hui à des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza avec des frappes aériennes dans trois camps d'entraînement de militants islamistes tandis qu'un groupe radical, partageant les vues de l'Etat islamique, a revendiqué la deuxième attaque en une semaine sur le territoire israélien.

Des témoins et des médecins ont dit que les tirs de l'armée israélienne, intervenus peu avant l'aube, avaient provoqué quelques dégâts sur les camps d'entrainement -- deux appartenant au Hamas et un au Djihad islamique -- sans faire de victimes.

L'armée israélienne a confirmé les frappes, disant que, en réponse à des tirs de roquettes, elle avait "tiré sur trois infrastructures terroristes dans la bande de Gaza".

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LE CAIRE - L'ancien président égyptien Hosni Moubarak sera rejugé à partir du 5 novembre pour la mort de manifestants lors du soulèvement de 2011 qui a mis fin à son règne, a annoncé la cour de cassation.

Hosni Moubarak, qui est âgé de 87 ans, avait été dans un premier temps condamné à la réclusion à perpétuité en 2012 pour complicité dans la mort de 239 manifestants. Une cour d'appel avait ensuite ordonné qu'il soit rejugé.

Lors de son deuxième procès, en novembre dernier, les juges avaient décidé d'abandonner les charges contre l'ancien président, mais le parquet s'était pourvu en cassation contre cette décision.

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LE CAIRE - Le nouveau procès de deux journalistes de la chaîne de télévision Al Djazira, accusés par les autorités égyptiennes d'avoir aidé une organisation terroriste, les Frères musulmans, a été ajourné au 11 juin.

Les deux reporters, le Canadien d'origine égyptienne Mohamed Fahmy et l'Egyptien Baher Mohamed, ont été libérés sous caution en février après avoir passé plus d'un an derrière les barreaux. Un troisième journaliste de la chaîne panarabe, l'Australien Peter Greste, a été libéré et expulsé d'Egypte en février.

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ACCRA - Une explosion dans une station-service d'Accra, la capitale ghanéenne, a fait environ 90 morts hier soir, a annoncé aujourd'hui un porte-parole des pompiers. Un grand nombre de victimes étaient des personnes qui avaient cherché à se mettre à l'abri en raison des pluies torrentielles.

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JIANLI, Chine - Le bilan du naufrage d'un bateau de croisière, l'Etoile de l'Orient, lundi soir sur le Yangtsé, le plus long fleuve de Chine, s'élève désormais à 75 morts, a rapporté la télévision d'Etat, précisant que plus de 370 personnes étaient toujours portées disparues.

Un cinquantaine de proches des victimes, exaspérés par le peu d'informations venant des autorités, ont loué un car pour faire le trajet de huit heures reliant Nankin au comté de Jianli, où a eu lieu l'accident.

Les autorités ont promis de faire toute la lumière sur ce drame. Le président chinois Xi Jinping a décidé de réunir le comité permanent du bureau politique du Parti communiste pour examiner la situation, rapporte l'agence de presse Chine nouvelle.

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PARIS - Le projet de reprise de l'activité réacteurs d'Areva par EDF se justifie en particulier par la nécessité de rendre la filière nucléaire plus efficace à l'international, a déclaré ce matin le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

L'Etat français a validé hier ce projet selon lequel EDF devrait devenir l'actionnaire majoritaire d'Areva NP, qui inclut la construction des réacteurs nucléaires, l'assemblage des combustibles et les services à la base installée, et il prévoit de recapitaliser Areva "à la hauteur nécessaire".

Dans un premier temps, les activités de conception, de gestion de projets et de commercialisation des réacteurs neufs seront rapprochées dans une société dédiée, ce qui doit notamment permettre "une politique d'exportation ambitieuse", selon le communiqué diffusé hier par l'Elysée.

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PARIS - Les trois prétendants déclarés à la primaire présidentielle à droite et Bruno Le Maire, possible candidat, demandent jeudi instamment à Nicolas Sarkozy des garanties sur la consultation de 2016 "dans les conditions d'indépendance requises".

Le congrès du 30 mai des Républicains, dont des élus UMP et UDI, s'accordent à dire en privé qu'il fut un fiasco, a laissé des traces. Alain Juppé, candidat à ce jour le plus sérieux de l'ancien chef de l'Etat pour l'investiture présidentielle, et François Fillon ont été hués, et les craintes d'une mainmise des sarkozystes sur la primaire en ont été ravivées.

A l'initiative d'Alain Juppé, qui est sorti très remonté du guêpier de samedi dernier, une lettre a été transmise aujourd'hui au président des "Républicains".

PARIS - Nicolas Sarkozy a affiché aujourd'hui sa volonté d'"apaiser" sur les questions liées à l'islam en France alors qu'un débat des Républicains sur les religions et la République ravive les fractures idéologiques entre les prétendants à la primaire.

Voulue en février par l'ancien chef de l'Etat à la suite des attentats de janvier, cette "journée de travail", d'abord destinée à être une convention thématique et plusieurs fois reportée, a finalement abouti à des échanges à huis clos face aux critiques et réserves des cadres de l'ex-UMP, qui réprouvent tour à tour une "stigmatisation", une "hystérisation laïcarde" ou des "emballements électoralistes" sur le terrain du FN.

La vice-présidente déléguée Nathalie Kosciusko-Morizet, maintenue à son poste en dépit d'une liberté de ton qui hérisse les sarkozystes, a dénoncé une "mauvaise idée".

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PARIS - Une enquête préliminaire a été ouverte sur des soupçons de "favoritisme" dans la passation de marchés par l'Institut national de l'audiovisuel (Ina) lorsque l'actuel président de Radio France, Mathieu Gallet, le dirigeait, annonce le procureur.

L'ouverture de l'enquête fait suite à un signalement du ministère de la Culture, précise le parquet dans un communiqué.

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NEW YORK - L'Américain Charles Blazer, ancien membre du comité exécutif de la Fifa qui coopère à l'enquête de la justice américaine sur l'instance du football mondial, a admis avoir touché des pots-de-vin en liaison avec les Coupes du monde de 1998 en France et de 2010 en Afrique du Sud.

Ses aveux passés devant un juge américain remontent à novembre 2013. Ils figurent dans une transcription partielle de son audition publiée hier dont plusieurs passages ont été expurgés à la demande du gouvernement.

Au lendemain de la démission surprise de Sepp Blatter, l'enquête du FBI s'est élargie hier et concerne désormais les conditions d'attribution de la Coupe du monde 2018 à la Russie et du Mondial 2022 au Qatar.