VIENNE - L'Autriche et l'Allemagne ont ouvert leurs frontières aujourd'hui à des milliers de migrants et de réfugiés épuisés, que les autorités hongroises ont acheminés en autocar après avoir tenté en vain d'empêcher leur passage.

En début d'après-midi, 6.500 migrants étaient arrivés en Autriche et 2.200 d'entre eux poursuivaient leur route vers l'Allemagne, selon la ministre autrichienne de l'Intérieur, Johanna Mikl-Leitner.

La police allemande, qui table sur 10.000 arrivées dans la journée, a dit qu'un premier train spécial en provenance d'Autriche était entré en gare de Munich avec 450 passagers.

Au terme de plusieurs jours de confrontation et de chaos, le gouvernement hongrois de Viktor Orban a décidé vendredi soir d'affréter une centaine de cars pour acheminer des milliers de migrants à la frontière autrichienne.

A Budapest, la gare principale, qui s'était vidée la veille, s'est remplie à nouveau mais le trafic vers l'Europe était toujours suspendu. Comme hier, plusieurs centaines de migrants et de réfugiés, dont beaucoup fuient la guerre civile en Syrie, ont donc décidé de gagner l'Autriche à pied. Les autorités hongroises assurent que l'initiative de vendredi n'aura pas de suite.

Selon le Premier ministre Viktor Orban, la police sera déployée à la frontière sud après le 15 septembre pour enrayer l'afflux et l'armée sera également mise à contribution si le parlement donne son feu vert.

"Il ne s'agit pas de 150.000 (migrants), que certains veulent répartir sur la base de quotas, ni de 500.000, chiffre que j'ai entendu à Bruxelles, ce sont des millions, puis des dizaines de millions, parce que l'afflux d'immigrants est sans fin", a ajouté le chef du gouvernement.

Alors que l'Allemagne et la France, à la suite de la Commission européenne, plaident pour un mécanisme "permanent et obligatoire" de répartition des réfugiés syriens, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne rejettent toujours la mise en place de quotas de répartition. Le gouvernement polonais s'est dit prêt samedi à accueillir 2.000 réfugiés.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, proposera mercredi aux Européens de porter de 40.000 à 160.000 le nombre de demandeurs d'asile arrivés en Italie, en Grèce et en Hongrie à répartir dans les autres pays de l'Union sur la base de quotas nationaux.

La France pourrait devoir accueillir environ 27.000 réfugiés et une manifestation de soutien aux migrants avait lieu cet après-midi à Paris.

LUXEMBOURG - Les ministres européens des affaires étrangères, réunis à Luxembourg pour évoquer la crise des migrants, ont envisagé la création de centres d'accueil pour réfugiés hors de l'Union, mais Federica Mogherini, porte-parole de la diplomatie européenne, s'est montrée très réservée.

Enregistrer les demandes d'asile directement au Moyen-Orient ou en Afrique pourrait convaincre les candidats au départ de ne pas tenter la dangereuse traversée de la Méditerranée.

Donald Tusk, président du Conseil européen, s'est prononcé pour la création de tels centres, baptisés "hotspots", qui pourraient voir le jour à proximité de zones de guerre "hors d'Europe, où des camps de réfugiés existent déjà",

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PARIS - La France envisage de frapper les djihadistes de l'Etat islamique (EI) en Syrie et non plus seulement en Irak, écrit Le Monde à la une de son édition à paraître aujourd'hui.

La crise des réfugiés qui fuient la guerre civile en Syrie expliquerait ce changement de stratégie. "Tout le monde se rend compte que ça ne peut plus continuer en l'état", déclare une source citée par le journal.

La France est engagée depuis septembre 2014 dans la coalition mise en place contre l'EI en Irak mais s'est refusée jusqu'à présent à intervenir militairement en Syrie.

A l'Elysée, l'entourage de François Hollande n'a pas commenté les informations du Monde, renvoyant à la conférence de presse semestrielle que le président donnera lundi matin à l'Elysée.

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SANAA - L'armée des Emirats arabes unis a mené aujourd'hui une série de raids aériens contre les positions des rebelles houthis au Yémen après la mort, vendredi, de 45 de ses hommes dans l'attaque d'une base du centre du pays qui a fait 60 tués au total. Vingt-quatre civils ont trouvé la mort dans ces bombardements, dit-on de sources médicales à Sanaa, la capitale tenue depuis un an par les miliciens chiites soutenus par l'Iran.

Outre les 45 soldats émiratis et cinq bahreïnis, l'attaque de la base située dans la province de Marib a coûté la vie hier à dix militaires saoudiens, rapporte la chaîne de télévision saoudienne Al Ekhbariya, qui cite le général Ahmed al Assiri, porte-parole de la coalition.

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ANKARA - Les principales économies du monde vont s'accorder pour élaborer avec prudence leur politique monétaire et leur discours aux marchés afin d'éviter de déclencher une fuite des capitaux, mais elles ne qualifieront pas directement la hausse des taux attendue aux Etats-Unis de risque pour la croissance, montre un projet de communiqué de la réunion du G20 à Ankara.

De nombreux pays émergents craignent que le resserrement imminent de la politique monétaire de la banque centrale américaine déclenche des mouvements de fuite des capitaux au profit d'actifs libellés en dollars, ce qui affaiblirait leur propre monnaie et créerait de nouvelles turbulences financières.

Les représentants de certains pays émergents souhaitaient donc que le communiqué publié à l'issue de la réunion du G20 à Ankara ce week-end indique qu'une hausse des taux de la Fed dans le contexte actuel représenterait un risque pour la croissance. Mais cette formulation ne figure pas dans le projet de communiqué.

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MARSEILLE - Jean-Marie Le Pen a proposé aujourd'hui la création d'un "Rassemblement bleu-blanc-rouge" en écho au "Rassemblement bleu Marine" de sa fille, présidente du Front national, avec laquelle il est en froid.

Le cofondateur du parti d'extrême droite, dont il a été exclu le mois dernier, a rassemblé ses soutiens dans les quartiers Nord de Marseille au moment où débutait dans la même ville l'université d'été du FN, à laquelle il n'a pas été convié.

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PARIS - Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon se retrouvent aujourd'hui à La Baule, en Loire-Atlantique, pour l'université d'été des Républicains de la région des Pays de la Loire.

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PARIS - Le groupe Canal+, dont Vincent Bolloré a pris la présidence cette semaine, a annoncé hier la nomination d'un nouveau directeur de la rédaction pour sa chaîne d'informations iTELE. L'homme d'affaires, président de conseil de surveillance de Vivendi, maison-mère de Canal+, a fait savoir jeudi aux salariés qu'iTELE serait rebaptisée "CNews de Canal".

Guillaume Zeller, 38 ans, est nommé directeur de la rédaction d'iTELE, en remplacement de Céline Pigalle qui quitte le groupe, a annoncé Canal+ dans un communiqué.