PARIS - Manuel Valls a choisi pour la seconde fois de passer en force pour faire adopter sans vote à l'Assemblée la loi Macron sur la croissance et l'activité, provoquant un tollé à droite et des critiques de l'aile gauche du Parti socialiste.

Le Premier ministre a invoqué à l'Assemblée l'article 49-3 de la Constitution en engageant la responsabilité de son gouvernement non pas, selon lui, par crainte de voir une partie de sa majorité voter contre le texte du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, qui comprend des mesures comme l'extension du travail dominical, très contestées à gauche.

Mais il fallait, a-t-il dit, clore un débat qui a déjà pris 437 heures au cours desquelles 2.000 amendements ont été adoptés et qui a vu le Sénat détricoter le texte adopté en première lecture par l'Assemblée en février dernier, déjà grâce au 49-3.

"Je connais les immobilismes et les conservatismes", a-t-il dit à la tribune de l'Assemblée nationale.

"Mais je sais que nous devons aller vite, que nous devons accélérer le rythme des réformes, et parce que ce texte soutient l'emploi, parce qu'il va redonner du pouvoir d'achat, parce que c'est un texte de progrès, un texte moderne", a-t-il ajouté.

Les Républicains, auxquels se sont associés les députés UDI (centristes), ont déposé une motion de censure. Ils y dénoncent un "coup de force" qui serait le résultat d'une "absence de majorité qui révèle l'incapacité du gouvernement à engager les réformes structurelles".

PARIS - Face à l'urgence de réformer la France, l'utilisation du 49-3 pour la loi Macron est une bonne chose et l'annonce d'une future saisie du Conseil constitutionnel par la droite relève de la "politique politicienne", a déclaré ce matin le président du Medef.

Selon Pierre Gattaz, le retour de la confiance des chefs d'entreprise, essentielle pour créer des emplois, reste handicapée par les contraintes qu'imposent dès qu'ils en ont l'occasion les parlementaires de la majorité aux entreprises.

"Sur des enjeux aussi importants, une loi Macron qui va globalement dans le bon sens (...) il faut dépasser les clivages politiques", a-t-il ajouté.

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ATHENES/BERLIN - Le Premier ministre grec Alexis Tsipras dénonce de nouveau l'intransigeance de ses créanciers en les accusant de vouloir "humilier" son pays, les deux parties poursuivant un dialogue de sourds malgré la menace d'un défaut aux conséquences imprévisibles.

Le ton très ferme employé par le chef du gouvernement suggère qu'il n'a aucune intention d'accepter les concessions que lui réclament ses bailleurs de fonds.

L'approche de l'échéance du 30 juin, date à laquelle Athènes doit rembourser près de 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international, rend les marchés financiers de plus en plus nerveux.

L'indice FTSEurofirst 300 des actions européennes est tombé en séance à son plus bas niveau depuis février et les rendements des obligations d'Etat de la zone euro remontent, reflétant les craintes de contagion au sein de la région. Le rendement des titres grecs à deux ans, lui, dépasse désormais 30%.

Pour Alexis Tsipras, qui s'exprimait devant des députés de Syriza, son parti, les bailleurs de fonds internationaux d'Athènes veulent "humilier non seulement le gouvernement grec (...) mais humilier un peuple entier".

Une réunion de représentants des ministères des Finances de la zone euro était prévue à 15h00 GMT pour préparer l'Eurogroupe de jeudi. Mais pour le chef du gouvernement finlandais, Juha Sipila, il faudrait "un miracle" pour parvenir à une solution la semaine prochaine.

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DUBAI - Le chef d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser al Wouhaïchi, passé par l'Afghanistan et ex-aide de camp d'Oussama ben Laden, a été tué au Yémen par une frappe de drone américain, a annoncé le groupe armé islamiste dans une vidéo diffusée sur internet.

Présenté comme un possible prétendant à la direction d'Al Qaïda central, il est le sixième haut commandant de la branche yéménite du mouvement vraisemblablement tué cette année par une frappe de drone américain au Yémen.

La Maison blanche a confirmé que Wouhaïchi avait été tué lors d'une opération aérienne au Yémen.

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LE CAIRE - Le groupe djihadiste libyen Ansar al Charia a publié un communiqué sur Twitter qui semble démentir la mort du chef islamiste algérien Mokhtar Belmokhtar, annoncée par le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale.

Les Etats-Unis ont confirmé qu'un raid de chasseurs F-15 avait visé Belmokhtar samedi soir dans l'est de la Libye sans pouvoir confirmer le décès du chef djihadiste.

Mokhtar Belmokhtar, né en 1972 en Algérie, est considéré comme l'organisateur de la prise d'otages de janvier 2013 sur le complexe gazier d'In Amenas en Algérie. Quarante personnes qui travaillaient sur le site avaient été tuées. Il est également connu pour avoir enlevé plusieurs étrangers.

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LE CAIRE - La justice égyptienne confirme la condamnation à mort de l'ancien président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, pour son implication dans une évasion collective durant le soulèvement de 2011 contre Hosni Moubarak.

Interrogé par Reuters, son avocat a annoncé son intention de faire appel. La peine capitale avait été requise le mois dernier, mais devait être confirmée après consultation du grand mufti Chaouki Allam, la plus haute autorité religieuse d'Egypte, dont l'avis non contraignant est sollicité pour chaque condamnation à mort.

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PARIS - La France risque de passer à côté de quelque 80 milliards de dollars de potentiels contrats à venir dans le secteur du transport iranien si elle ne change pas de position dans les négociations sur le nucléaire, prévient le ministre iranien des Transports.

"Il n'y a pas de stratégie française envers l'Iran et c'est une source de regrets", a dit Abbas Ahmad Akhoundi lors d'une conférence à l'académie diplomatique internationale à Paris. "Tôt ou tard le conflit nucléaire sera résolu et la France doit décider de sa position maintenant."

Paris a adopté une ligne dure dans les négociations entre le groupe G5+1 et Téhéran sur le programme nucléaire controversé de l'Iran qui doivent permettre de mettre un terme à un contentieux de plus de dix ans.

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LE BOURGET - Korean Air annonce deux grosses commandes d'avions de ligne monocouloir chez Boeing et Airbus, la compagnie aérienne coréenne se fournissant pour la première fois chez l'avionneur européen pour ce type d'appareils.

Sur la base du prix catalogue, la commande de Korean Air chez Airbus, soit 30 monocouloirs A321neo remotorisés en prise ferme et 20 autres en option, est évaluée à 6,2 milliards de dollars (5,5 milliards d'euros).

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LE BOURGET - La conclusion de la vente de 36 avions de combat Rafale de Dassault Aviation à l'Inde pourrait intervenir dans un délai de deux à trois mois, déclare le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.

"Les discussions avec les autorités indiennes se déroulent très bien", a-t-il dit au salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget (Seine-Saint-Denis). Prié de dire à quelle échéance la vente pourrait être conclue, le ministre de la Défense a répondu : "deux ou trois mois".

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NEW YORK - Donald Trump, magnat de l'immobilier et figure de la télévision américaine, a annoncé qu'il était candidat à l'investiture républicaine en vue de l'élection présidentielle de novembre 2016 aux Etats-Unis.

Agé de 69 ans, Trump, qui avait défrayé la chronique au tout début des années 1990 lors de sa procédure de divorce à plusieurs millions de dollars avec son épouse Ivana, est le douzième candidat déclaré aux primaires républicaines.

Lundi à Miami, c'est Jeb Bush qui s'est lancé dans la course à l'investiture du parti républicain promettant, s'il est élu à la Maison blanche, d'agir pour que "les choses aillent de nouveau comme les Américains le veulent".

Agé de 62 ans, fils et frère d'anciens présidents, l'ancien gouverneur de Floride, dont l'épouse Columba est née au Mexique, fait entendre une voix modérée dans les débats sur l'immigration et l'éducation.