PARIS - Le second tour des élections départementales s'achève en France où, selon un décompte du ministère de l'Intérieur, 1.614 duels et 278 triangulaires étaient au programme, le FN s'étant qualifié dans plus de 1.100 cantons.

A 17h00, la participation s'élevait à 41,94% contre 36,20% en 2011 à la même heure sur la moitié des cantons, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Pour le premier tour, dimanche dernier à la même heure, elle avait été de 42,98% en métropole à 17h00 contre 36,38% en 2011.

Au premier tour, l'UMP alliée aux centristes de l'UDI est arrivée en tête avec 29,4% des votants, devant le FN (25,19%) et le PS (21,85%). La direction du PS a dit espérer sauver au moins une vingtaine de départements sur les 61 qu'elle tenait jusqu'à présent, sur un total de 102.

Manuel Valls a assuré qu'il resterait Premier ministre quel que soit le résultat des élections. "Il n'y aura pas de zigzag. Le remaniement n'est pas l'urgence. Le cap sera maintenu", dit-il ce matin dans Le Journal du dimanche.

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TUNIS - Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement se sont associés aux dizaines de milliers de Tunisiens qui ont défilé aujourd'hui dans les rues de Tunis pour une "marche nationale et internationale contre le terrorisme", quelques heures après l'annonce de la mort de neuf islamistes soupçonnés d'avoir participé à l'attaque du musée du Bardo, le 18 mars.

Vingt-deux personnes, dont quatre Français, ont été tuées dans cet attentat revendiqué par les djihadistes de l'Etat islamique (EI). La Tunisie, berceau du "printemps arabe", était jusque-là considérée comme un modèle de transition démocratique.

Rassemblée sous le mot d'ordre "Le monde est Bardo", une foule compacte parsemée de drapeaux tunisiens a défilé dans le centre de la capitale, où François Hollande, le président du Conseil italien Matteo Renzi, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et des représentants de Pologne, de Belgique, de Libye et d'Algérie étaient notamment présents.

"Le peuple tunisien ne pliera pas. Nous resterons unis face au terrorisme jusqu'à l'éradication de ce phénomène", a assuré le président tunisien Beji Caïd Essebsi après le défilé.

Dans la matinée, le Premier ministre Habib Essid avait annoncé la mort de neuf islamistes, dont un commandant algérien accusé d'avoir contribué à préparer l'attaque du musée, tués hier soir par des agents de la Garde nationale dans le gouvernorat de Gafsa, dans le sud tunisien.

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LAUSANNE, Suisse - L'Iran et les grandes puissances impliquées dans les négociations sur son programme nucléaire envisagent de faire des compromis pour débloquer la situation, mais des divergences persistent sur plusieurs points, a-t-on appris de sources proches des discussions qui se poursuivent à Lausanne.

La République islamique se dit prête à accepter de limiter le nombre de ses centrifugeuses à moins de 6.000 et de transférer la majeure partie de son uranium enrichi en Russie, précise-t-on, ce qui serait une avancée majeure.

Les puissances occidentales envisageraient quant à elles de l'autoriser à poursuivre ses activités d'enrichissement à des fins médicales et dans un cadre strictement défini.

Selon les sources citées, tous les points de la discussion sont étroitement liés. "Tout peut encore s'effondrer", a déclaré un diplomate occidental interrogé par Reuters, selon lequel les discussions pourraient s'étaler jusqu'à mardi, la date-butoir que les parties se sont fixée pour la conclusion d'un accord-cadre censé ouvrir la voie à un règlement définitif avant la fin juin.

"Nous sommes optimistes, mais il y a encore beaucoup de travail", a déclaré Laurent Fabius, présent depuis hier en Suisse et qui a annulé un déplacement prévu demain en Asie centrale pour rester à Lausanne. Son homologue américain John Kerry a pour sa part annulé sa participation à une cérémonie en l'honneur de son défunt ami Edward Kennedy à Boston.

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PORT HARCOURT - Confusion et violences ont émaillé les élections présidentielle et législatives nigérianes, dont l'opposition a récusé les résultats dès aujourd'hui sans même attendre la fermeture des bureaux de vote.

Le All Progressive Congress (APC), dont le chef de file Muhammadu Buhari, un musulman du Nord, brigue la succession du président Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, accuse des partisans du chef de l'Etat sortant d'avoir tué plusieurs de ses militants dans l'Etat de Rivers, haut lieu de l'industrie pétrolière nationale. "Des milices armées (...) multiplient les meurtres de membres de l'APC. Beaucoup ont déjà été tués", dit le mouvement.

Lors du précédent scrutin, en 2011, la défaite de Buhari face à Jonathan avait donné à des violences qui ont fait 800 morts et 65.000 sans-abri dans le Nord musulman.

Les islamistes armés de Boko Haram ont tenté de perturber le déroulement des élections. Leurs attaques dans les Etats de Yobe et de Gombe ont fait 14 morts en tout, dont un candidat de l'opposition. Le groupe armé, qui veut instaurer un califat régi par la charia, avait menacé de s'en prendre à tous ceux qui iraient voter.

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ADEN - Des combats ont opposé aujourd'hui les forces fidèles au président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi, soutenu par l'Arabie saoudite, aux miliciens chiites houthis dans le centre d'Aden, dernier grand bastion du chef de l'Etat.

Plus globalement, au quatrième jour de la campagne aérienne menée par Ryad avec l'appui de ses alliés sunnites, de violents affrontements ont été signalés dans sept provinces du sud et de l'est du Yémen entre, d'une part, des Houthis et des unités de l'armée fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh et, d'autre part, des membres de tribus sunnites, des partisans du président Hadi et des séparatistes armés du Sud.

Selon l'ambassadeur saoudien à Washington, Adel al Joubeir, qui s'est exprimé sur les chaînes NBC et CBS, le gouvernement saoudien n'a toujours pas pris de décision sur l'envoi de troupes au sol. "Je ne crois pas que quiconque veuille aller au Yémen, mais nous n'excluons rien. Pour le moment, l'objectif est de mener à bien la campagne de raids aériens", a-t-il dit.

Un navire de guerre chinois est entré dans le port d'Aden dans la journée afin d'évacuer des diplomates et autres expatriés chinois, a déclaré à Reuters un responsable portuaire.

Réunis à CHARM EL CHEIKH, en Egypte, pour leur sommet annuel, les Etats membres de la Ligue arabe ont annoncé la création d'une force unifiée susceptible d'intervenir dans les conflits qui menacent la région, comme en Syrie, en Libye ou au Yémen, où l'Arabie saoudite et l'Iran s'affrontent indirectement.

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BERLIN - Andreas Lubitz, le copilote soupçonné d'avoir délibérément provoqué l'accident de l'Airbus A320 de Germanwings mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence, souffrait peut-être d'un décollement de la rétine, rapporte ce matin le Bild am Sonntag.

Lubitz, poursuit le journal allemand, craignait de devenir aveugle d'un oeil en raison d'un décollement de la rétine. On ignore toutefois si ses craintes étaient dues à une véritable affection ou à ses problèmes psychologiques.

Le journal allemand, qui cite des sources proches de l'enquête, raconte en outre comment le commandant de bord, qui était sorti du cockpit, a tenté d'enfoncer la porte du poste de pilotage avant que l'avion ne s'écrase, causant la mort des 150 personnes qui se trouvaient à bord.

Selon Welt am Sonntag, qui cite également un enquêteur haut placé, Lubitz "était soigné par plusieurs neurologues et psychiatres". D'importantes quantités de médicaments ont été retrouvées à son domicile, poursuit l'auteur de l'article, ajoutant que la police a retrouvé des notes personnelles selon lesquelles le jeune homme de 27 ans souffrait de graves symptômes dus au stress.

A la Lufthansa, compagnie dont dépend Germanwings, on dit tout ignorer des problèmes de santé du copilote. Le parquet de Düsseldorf, où l'avion aurait dû se poser, s'est quant à lui refusé à tout commentaire sur les révélations de la presse.