PARIS - La France pourrait devoir accueillir environ 27.000 réfugiés si la proposition du président de la Commission européenne de revoir à la hausse le nombre de demandeurs d'asile à répartir dans l'Union sur la base de quotas nationaux est entérinée. Le Parti socialiste, suivi par de nombreux maires PS, mobilise tout son appareil en faveur du soutien aux réfugiés face à une droite divisée sur ce dossier.

Jean-Claude Juncker proposera le 9 septembre de porter de 40.000 à 160.000 le nombre de migrants arrivés en Italie, en Grèce et en Hongrie à diriger vers les autres pays de l'UE, a annoncé aujourd'hui une porte-parole de l'exécutif bruxellois.

En mai, Bruxelles avait prôné la prise en charge par l'ensemble des Etats membres de 40.000 de ces demandeurs d'asile sur la base de quotas contraignants baptisés "clés de répartition", mais le principe avait été rejeté en juin.

Le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé que son pays allait accueillir des milliers de réfugiés syriens supplémentaires, sans donner de chiffres précis. Le souverainiste britannique Nigel Farage a accusé Angela Merkel d'avoir encouragé des migrants à risquer leur vie pour rejoindre l'Europe en déclarant que l'Allemagne était prête à accueillir davantage de demandeurs d'asile.

Réunis à Prague, les Premiers ministres tchèque, slovaque, hongrois et polonais ont invité la Commission européenne à présenter des mesures "viables" lors de la réunion des ministres européens de l'Intérieur du 14 septembre consacrée à la crise des migrants.

La réunion des pays du groupe de Visegrád a été l'occasion pour les dirigeants tchèque, slovaque et polonais d'affirmer leur solidarité avec leur homologue hongrois Viktor Orban, dont le pays peine à gérer l'afflux de milliers de réfugiés qui transitent sur son territoire pour rallier l'Autriche ou l'Allemagne.

En Hongrie, un cortège de quelque 500 migrants a quitté aujourd'hui Budapest à pied, empruntant l'autoroute en direction de Vienne. Des centaines d'autres se sont échappés de centres d'accueil dans l'espoir de rallier l'Autriche ou l'Allemagne.

En Grèce, environ 200 migrants qui tentaient de monter à bord d'un bateau ont affronté la police sur l'île de Lesbos.

Au large de la Libye, une trentaine de migrants ont trouvé la mort aujourd'hui dans le naufrage d'un bateau pneumatique, rapporte l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'embarcation, qui avait à son bord 120 à 140 passagers venant de Somalie, du Soudan et du Nigeria, a commencé à se dégonfler six ou sept heures après son départ de Misrata, dans l'Ouest libyen.

En Syrie, Aylan Kurdi, son frère aîné Galip et leur mère Rehan ont été enterrés aujourd'hui à Kobani. La photographie du petit corps allongé d'Aylan Kurdi, trois ans, sur le sable, vêtu d'un t-shirt rouge et d'un pantalon bleu, a suscité des messages de sympathie et des réactions d'indignation venus du monde entier.

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ANKARA - Les principales économies du monde vont s'accorder pour élaborer avec prudence leur politique monétaire et leur discours aux marchés afin d'éviter de déclencher une fuite des capitaux, mais elles ne qualifieront pas directement la hausse des taux attendue aux Etats-Unis de risque pour la croissance, montre un projet de communiqué de la réunion du G20 aujourd'hui et demain à Ankara.

De nombreux pays émergents craignent que le resserrement imminent de la politique monétaire de la banque centrale américaine déclenche des mouvements de fuite des capitaux au profit d'actifs libellés en dollars, ce qui affaiblirait leur propre monnaie et créerait de nouvelles turbulences financières.

Les représentants de certains pays émergents souhaitaient donc que le communiqué publié à l'issue de la réunion du G20 à Ankara ce week-end indique qu'une hausse des taux de la Fed dans le contexte actuel représenterait un risque pour la croissance. Mais cette formulation ne figure pas dans le projet de communiqué.

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DAMAS - L'Etat islamique a détruit trois tours funéraires construites entre les années 44 et 103 après J-C à Palmyre, a annoncé le directeur syrien des Antiquités. Maamoun Abdoulkarim a dit à Reuters que ses contacts à Palmyre lui avaient confirmé la destruction des trois tours funéraires, dont celle d'Elahbel, érigée en 103 après J-C.

La tour d'Elahbel, d'une hauteur de quatre étages, était l'une des constructions funéraires les mieux préservées du site de Palmyre. Ces tours étaient alors construites pour abriter les dépouilles des membres des familles les plus riches de la ville.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les tours ont été détruites à l'explosif au cours des deux dernières semaines.