BRUXELLES - Deux sommets extraordinaires consacrés à l'emploi, à l'investissement et à la croissance auront lieu cet automne, peut-on lire dans le projet de conclusions du sommet européen, aujourd'hui à Bruxelles.

"Les statistiques des dernières semaines ont confirmé que la reprise, particulièrement dans la zone euro, est faible, l'inflation basse et le chômage inacceptablement haut", dit le projet de texte.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Huit y saluent la proposition du président du Conseil italien Matteo Renzi, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, de tenir un sommet européen dans son pays le 7 octobre prochain.

Un sommet restreint aux pays membres de la zone euro et consacré aux mêmes thèmes aura également lieu à l'automne, comme le souhaitait le président français, François Hollande.

L'Italie a subi coup sur coup hier la confirmation de sa rechute en récession et l'annonce de la première baisse des prix à la consommation depuis 55 ans, deux nouveaux signes de faiblesse économique qui soulignent l'urgence des réformes initiées par Matteo Renzi.

Une autre Italienne, Federica Mogherini, a reçu aujourd'hui le soutien des sociaux-démocrates européens pour le poste de Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité.

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BRUXELLES - Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne vont demander à la Commission de lancer au plus vite la préparation de nouvelles sanctions contre la Russie en raison de l'escalade dans le conflit en Ukraine, dit le projet de communiqué final du sommet européen.

"Le Conseil européen (...) se tient prêt à prendre de nouvelles mesures, à la lumière de l'évolution de la situation sur le terrain", dit une version de travail du texte.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le président français François Hollande et le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel ont tous prévenu avant l'ouverture du sommet que les Vingt-Huit allaient durcir les sanctions contre la Russie.

Invité à assister aux débats à Bruxelles, le président ukrainien Petro Porochenko a fait état de la présence de milliers de soldats étrangers dans son pays.

KIEV - Des blindés russes ont attaqué la ville de Novosvitlivka, près du bastion séparatiste de Louhansk dans l'est de l'Ukraine, et "détruit pratiquement toutes les habitations", affirme le porte-parole de l'armée ukrainienne.

Les troupes ukrainiennes se sont retirées de certains secteurs à l'est de Louhansk sous la pression des séparatistes pro-russes. "L'agression militaire directe contre l'est de l'Ukraine se poursuit", a accusé le Conseil de défense et de sécurité ukrainien.

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MANILLE - Une trentaine de casques bleus philippins ont été évacués de leur camp sur le plateau du Golan après une fusillade avec des combattants islamistes syriens qui les encerclaient depuis 48 heures, ont annoncé des responsables de l'Onu.

Ces soldats sont membres de la Force des Nations unies chargée de surveiller la zone entre Israël et la Syrie depuis 1974 (FNUOD). Jeudi, casques bleus fidjiens ont été capturés sur le plateau du Golan par les rebelles du Front al Nosra, lié à Al Qaïda, et sont sains et saufs, a indiqué l'Onu.

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DAKAR - Le Programme alimentaire mondial (PAM) a besoin de 70 millions de dollars pour nourrir 1,3 million de personnes menacées par les pénuries dans les zones placées sous quarantaine dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest touchés par l'épidémie de fièvre Ebola.

Denise Brown, directrice du PAM pour l'Afrique de l'Ouest, a indiqué que l'organisation humanitaire assurait l'alimentation de 150.000 personnes dans les nations concernées par la maladie mais que les besoins allaient croissants à mesure que le virus se propageait.

Le Sénégal a annoncé hier avoir recensé un cas de contamination confirmée, devenant le cinquième pays du continent à être touché par l'épidémie apparue en Guinée au mois de mars.

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LA ROCHELLE, Charente-Maritime - Manuel Valls a affirmé cet après-midi qu'il ne tenait pas rigueur à Christiane Taubira d'avoir assisté à une réunion des élus "frondeurs" socialistes, très critiques envers la politique de son gouvernement remanié en début de semaine.

A peine arrivé à La Rochelle pour participer à l'université d'été du PS, le Premier ministre a dû éteindre le début d'incendie provoqué par la visite surprise de la garde des Sceaux au rassemblement politique de l'aile gauche du parti.

"La Rochelle, c'est un moment de débat (...) Il est même assez logique et assez normal que des socialistes applaudissent des ministres et membres du gouvernement, donc ne retenez que ce qu'il y a de positif", a déclaré Manuel Valls à la presse.

"Christiane Taubira est membre du gouvernement, elle a confirmé son engagement au président de la République, à moi-même il y a une semaine. La cohérence, la clarté, la cohésion voulues par le président de la République ne sont pas évidemment mises en cause", a-t-il ajouté.

En début de matinée, à la faculté de lettre de la ville, Christiane Taubira était arrivée sous les vivas au bout d'une heure de réunion animée par les parlementaires "frondeurs" devant quelque 450 militants.

La garde des Sceaux est repartie avant la fin, sans prendre la parole. Elle a ensuite expliqué sa démarche devant la presse, invoquant son souci de lutter contre la "démoralisation" qui gagne le pays.

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PARIS - La maire de Lille, Martine Aubry, demande à Manuel Valls de faire appliquer l'encadrement des loyers, mesure de la loi Alur qu'il a enterrée en la limitant à Paris, dans les villes de province "volontaires", dont la sienne.

Le Premier ministre a annoncé hier que ce dispositif s'appliquerait uniquement dans la capitale à titre expérimental, provoquant la colère de l'aile gauche du Parti socialiste et des écologistes, dont Cécile Duflot, qui avait fait voter la loi lorsqu'elle était ministre du Logement.

Martine Aubry, restée discrète depuis la présidentielle mais toujours influente au PS avec des relais notamment chez les "frondeurs", dit regretter cette décision et rappelle qu'il s'agissait de "l'engagement 22 de François Hollande", qui l'avait devancé à la primaire socialiste en 2011.

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PARIS - Le gouvernement de Manuel Valls n'aura pas de majorité pour survivre aux échéances législatives de l'automne, veut croire Marine Le Pen, qui se dit prête à gouverner si le Front national devait être porté au pouvoir par un scrutin anticipé.

Le chef de file de l'extrême droite, qui faisait sa rentrée politique samedi à Brachay, en Haute-Marne, où elle avait obtenu son score le plus élevé à la présidentielle de 2012, a affirmé que le FN était prêt à diriger le pays en cas de dissolution de l'Assemblée nationale.

Devant les militants venus l'applaudir, celle qui est donnée en tête au premier tour de l'élection présidentielle de 2017 par certains sondages a dressé le portrait d'une France malade sur les plans économique et sociétal.

"Le pouvoir est nu, le roi François Hollande est nu, mais le prince aussi, Manuel Valls, est nu, contraint de faire un nouveau gouvernement alors que le précédent n'a même pas passé l'été. Et le nouveau ne survivra pas à l'automne ou à l'hiver, je vous le dis, ça ne tiendra pas."