(Actualisé, Maison blanche, analystes)

* Le président sud-coréen et Kim Jong-un se sont vus samedi

* La question du sommet Corée du Nord-USA a été abordée

* Une délégation US peut-être à Singapour ce week-end

par Soyoung Kim et Roberta Rampton

SEOUL/WASHINGTON, 26 mai (Reuters) - Le président sud-coréen Moon Jae-in a rencontré samedi le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un pour discuter d'un futur sommet entre ce dernier et le président américain Donald Trump, a annoncé la Corée du Sud.

Cette réunion surprise, qui s'est tenue au village Panmunjom à la frontière entre les deux pays, montre que les deux dirigeants coréens essaient de préserver la tenue du sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un le 12 juin à Singapour, comme prévu, après son annulation jeudi par les Etats-Unis.

Il y a un mois, le 27 avril, les deux dirigeants avaient tenu au même endroit le premier sommet inter-coréen depuis plus de dix ans. Dans leur déclaration dite de Panmunjom, ils avaient déclaré qu'ils voulaient travailler à une péninsule coréenne dénucléarisée et à la fin officielle de la guerre qui a opposé les deux pays entre 1950 et 1953.

La réunion de ce samedi a duré deux heures, a indiqué la présidence sud-coréenne.

"Les deux dirigeants ont échangé avec franchise leurs points de vue sur la manière de faire du sommet entre la Corée du Nord et les Etats-Unis un succès et sur la mise en oeuvre de la Déclaration de Panmunjom", a déclaré le porte-parole du président sud-coréen.

Il n'a pas précisé les circonstances de l'organisation de cette réunion secrète ni qui l'avait demandée.

Le président Moon Jae-in, qui a vu Donald Trump à Washington cette semaine, annoncera le résultat de sa rencontre avec Kim Jong-un dimanche matin.

Une des photos publiées samedi par la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, montre Moon Jae-in et Kim Jong-un s'embrassant après leur rencontre à Tongilgak, le bâtiment de la Corée du Nord à Panmunjom. Leur rencontre du 27 avril s'était tenue du côté sud de la frontière.

Les deux dirigeants étaient accompagnés par le chef des services de renseignements sud-coréens, Suh Hoon, et son homologue nord-coréen Kim Yong-chol, responsable des affaires inter-coréennes. Une autre photo montre le président Moon Jae-in serrant la main à la sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong.

"DISCUSSIONS TRÈS PRODUCTIVES".

Aucun commentaire n'a été fait par la Maison blanche. Sa porte-parole, Sarah Sanders, a cependant confirmé qu'une équipe composée de représentants de la Maison blanche et du département d'Etat se rendraient comme prévu ce week-end à Singapour pour préparer le sommet.

Reuters a rapporté cette semaine que cette équipe devait discuter du programme et de la logistique pour le sommet avec des responsables nord-coréens. Le secrétaire général-adjoint de la Maison blanche, Joseph Hagin et la conseillère adjointe à la Sécurité nationale, Mira Ricardel, devraient faire partie de la délégation, selon des responsables américains qui ont requis l'anonymat.

Il y a une "forte probabilité" que le sommet entre les Etats-Unis et la Corée du Nord soit de nouveau à l'ordre du jour, a estimé un analyste du Centre pour l'intérêt national, un groupe de réflexion basé à Washington.

Sa tenue dépend de l'acceptation par Kim d'un plan de dénucléarisation réaliste et vérifiable, a ajouté Harry Kazianis, citant des sources de l'administration Trump. "Si ce n'est pas le cas, pas de sommet, cela repose sur ça".

A peine plus de 24 heures après avoir écrit à Kim Jong-un pour annuler le sommet du 12 juin et lui reprocher son "hostilité", Donald Trump a fait état vendredi soir de "discussions très productives" avec la Corée du Nord sur le rétablissement de la rencontre de Singapour.

Le président américain a déclaré dans un message sur Twitter: "Nous avons des discussions très productives sur le rétablissement du sommet qui, s'il se produit, restera probablement à Singapour à la même date, le 12 juin, et, si nécessaire, sera prolongé au-delà de cette date."

Trump avait déjà indiqué que le sommet pourrait être sauvé après une déclaration au ton conciliant de la Corée du Nord disant qu'elle restait ouverte aux discussions.

"C'était une très belle déclaration qu'ils ont faite", a déclaré Trump aux journalistes à la Maison blanche. "Nous verrons ce qui se passera - ça pourrait même être le 12".

"Nous sommes en train de leur parler. Ils veulent vraiment le faire. Nous aimerions le faire", a-t-il dit. (Avec Hyunjoo Jin et Joori Roh à Séoul et Doina Chiacu, Idrees Ali, David Brunnstrom et Matt Spetalnick à Washington; Danielle Rouquié et Jean Terzian pour le service français)