La Réserve fédérale n'est à ce jour confrontée à aucune urgence particulière mais les interrogations concernant l'avenir sont bien présentes, estime Edmond de Rothschild Asset Management dans son bulletin Perspectives. En tant qu'institution, sa crédibilité est enviable. Son rôle de régulateur bancaire a été renforcé et Ben Bernanke a terminé son deuxième mandat avec les honneurs. Pourtant, la Fed a sous-estimé les excès immobiliers en 2006 puis les conséquences ultérieures de leur correction sur le secteur financier.

Sans doute, l'épreuve a-t-elle été surmontée avec brio mais une banque centrale doit savoir anticiper dans un monde fluctuant et sa crédibilité n'est en fait jamais acquise, ajoute le gestionnaire d'actifs.

Le mandat de Janet Yellen est de quatre ans et il lui faudra trouver un moyen terme entre poursuite (ou non) de la stimulation et discipline dans la régulation. C'est un nouvel équilibre à trouver et la normalisation de la politique monétaire (liquidités et taux) n'est pas la phase la plus simple à gérer pour une banque centrale.

Le pragmatisme de l'institution est connu et la nouvelle présidente ne fera pas exception. Dès 2005-2006 (elle était alors présidente de la Réserve de San Francisco et membre du FOMC), elle avait fait preuve d'une grande clairvoyance sur les excès du marché immobilier.

En dépit des apparences actuelles, définir la politique monétaire américaine va rester une tâche difficile mais communiquer sur ses perspectives le sera peut-être plus encore.