Robeco hésite à emboiter le pas aux analystes et gérants qui, de manière relativement consensuelle, jugent que les actions européennes représentent le placement idéal actuellement. "Compte tenu de la persistance des risques politiques, les investisseurs ont déjà réorienté leurs fonds vers l’Europe. Bien que cela ne signifie pas forcément qu’il n’existe plus de potentiel de surperformance pour l’Europe, nous sommes en général prudents face aux opérations consensus : souvent les caractéristiques risque/rendement s’inversent", indique la société de gestion.

Prudent, Lukas Daalder, responsable de l'équipe Solutions d'investissement chez Robeco, souligne en effet les événements négatifs qui peuvent se produire et faire dérailler la mécanique des flux actuellement à l’œuvre en faveur des actions européennes : le résultat des élections italiennes, le risque de pic du momentum économique ou un durcissement de ton de la part de la Banque Centrale Européenne, mais aussi le Brexit...

Reste un fait, incontestable, qui est que les actions européennes souffrent d'une "sous-valorisation chronique", notamment par rapport à leurs homologues américaines.

Lukas Daalder (Robeco) explique que les marchés américains ont augmenté davantage que ce que les résultats sous-jacents laissaient présager, tandis que les valeurs européennes n'ont pas bénéficié de la hausse des profits du premier trimestre 2017. Les investisseurs se sont concentrés sur les questions moins réjouissantes telles que le Brexit et la montée du populisme. Cela signifie que les actions américaines sont "valorisées pour la perfection" et les actions européennes "valorisées pour la dépression".

Pourtant, quatre facteurs devraient aider les indices actions européens à résorber cette différence de valorisation : l'amélioration du sentiment économique, la réduction des risques politiques et le momentum global.