Robeco recommande la prudence face à un marché du crédit qui s'emballe dans plusieurs régions du monde, Etats-Unis et Chine en tête, et qui le conduit à préférer le crédit européen au crédit américain : "le risque extrême sur les marchés des capitaux n’est pas du tout intégré", préviennent les gérants de l'équipe Crédit de Robeco. Outre-Atlantique, la société de gestion s'inquiète particulièrement de l'accroissement des inégalités de revenus qui pourrait expliquer une autre de ses préoccupations, à savoir le nouvel essor des crédits subprime.

"On observe en effet une hausse des prêts automobiles, des prêts étudiants et des dettes en souffrance liées aux cartes de crédit. Concernant les prêts automobiles, le nombre de défaillances atteint des niveaux jamais enregistrés depuis 2007-2008. Si les programmes d'assouplissement quantitatif (QE) ont permis la création considérable de richesses, celles-ci sont distribuées de manière très inégale. Cela signifie que les ménages à revenus faibles et moyens ont des difficultés à rembourser leurs dettes", explique Robeco.

Ce dernier suggère ainsi que là pourrait se trouver la racine d'une nouvelle crise si le cycle économique venait à ralentir aux Etats-Unis : "Pour le moment, rien ne présage une récession immédiate, mais nous pensons qu'elle se produira dans les deux prochaines années", lâche le gestionnaire d'actifs.

Mais le risque le plus inattendu pourrait provenir de la Chine, ajoute-t-il, où la croissance du crédit est bien trop élevée par rapport à la croissance nominale. "Tirée par les banques étatiques qui fournissent des fonds aux entreprises publiques, la croissance du crédit est déséquilibrée, elle favorise les secteurs non productifs de l'économie et a atteint des niveaux dangereux. En aucun cas nous ne voulons prédire de bulles, mais il est quasiment certain que la Chine risque de subir un sérieux ralentissement dans les années à venir", avertit Robeco.