Lukas Daalder, directeur de l’investissement de Robeco Investment Solutions, voit dans les récentes communications de la BoE et de la BCE des signes que les opérations d'assouplissement quantitatif touchent peut-être à leur fin en Europe. Pour l'expert de Robeco, le récent changement de ton de la Banque d’Angleterre (BoE), habituellement si posée, constitue un bon exemple de ces signaux annonciateurs d’un durcissement.

Certains partisans du statu quo - le gouverneur Carney en tête - ont ainsi changé de cap en moins d'une semaine, suggérant qu'il serait pertinent de réduire les mesures de relance.

"Sur le fond, les banquiers centraux ont parfaitement le droit de changer d'avis. Après le résultat inattendu du référendum sur le Brexit en 2016, la BoE avait adopté des mesures de relance monétaire supplémentaires destinées à amortir le séisme anticipé pour l'économie britannique. Mais ce séisme ne s'est jamais produit et l'économie a poursuivi son expansion, ce qui est en soi une bonne raison de réduire le stimulus", analyse Lukas Daalder, chez Robeco.

Du côté de la BCE, les messages contradictoires se sont également suivis de près ces dernières semaines entre un abaissement des perspectives d'inflation et une déclaration sur "les forces inflationnistes qui ont remplacé les forces déflationnistes".

"Quelle conclusion tirer ? Même si la situation est quelque peu déroutante, une chose est sûre : la fin du QE approche en Europe. Notons d'ailleurs que la banque centrale qui s'exprime le plus sur le sujet (la BoE) est aussi la moins crédible, alors que celle qui fait profil bas sur la question (la BCE) se trouve en meilleure position. Selon nous, les banques centrales ne feront pas d'annonce tonitruante dans les mois à venir, mais elles vont sans doute continuer à ‘titiller' les investisseurs", conclut le directeur de l'investissement de Robeco Investment Solutions.