DUBAI, 2 août (Reuters) - Le président iranien Hassan Rohani a qualifié dimanche l'accord conclu le 14 juillet à Vienne sur le programme nucléaire de la république islamique de "troisième voie" en matière de politique étrangère.

"Cette idée selon laquelle nous n'aurions que deux options face au monde, soit nous soumettre, soit le vaincre, est illogique: il existe aussi une troisième voie, de coopération constructive avec le monde dans le cadre des intérêts nationaux", a-t-il dit dans une interview diffusée en direct par la télévision iranienne.

L'Iran et les puissances du P5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne, soit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité + Allemagne) ont conclu le 14 juillet à Vienne un accord qui prévoit d'encadrer les activités nucléaires de Téhéran en échange d'une levée progressive des sanctions économiques et financières.

Hassan Rohani, qui s'est abstenu de toute mention directe des Etats-Unis ou des autres puissances occidentales impliquées, s'est attaché à balayer les critiques de certains milieux conservateurs d'Iran qui dénoncent une capitulation.

"Nous avons travaillé avec les Nations unies sans guerre, sans supplier ni nous soumettre, mais avec logique, négociation et diplomatie", a-t-il poursuivi.

Il a également invoqué le soutien populaire en faveur de cette ouverture diplomatique, affirmant que sa victoire surprise à l'élection présidentielle, il y a deux ans, avait valeur de "référendum" sur l'attitude que l'Iran devait adopter sur la scène mondiale.

"De leur point de vue (ndlr, des Occidentaux), hier, nous étions un pays menaçant; aujourd'hui, nous sommes un pays avec lequel il faut conclure un accord", a-t-il dit. (Babak Dehghanpisheh et Sam Wilkin; Henri-Pierre André pour le service français)