(Actualisé avec contexte)

ROME, 2 décembre (Reuters) - L'Italie s'efforce d'organiser une réunion internationale à Rome le 13 décembre pour accélérer la recherche d'un règlement politique entre factions rivales en Libye, qui pourrait favoriser la lutte contre le groupe Etat islamique, implanté dans ce pays, a déclaré mercredi le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni.

"Le fait est que nous n'avons pas beaucoup de temps, et nous ne voulons pas donner du temps à l'Etat islamique", a-t-il dit devant le Sénat. "L'Italie s'active pour réunir la communauté (internationale) afin qu'on boucle les travaux (en vue d'un règlement politique en Libye)".

Mardi soir, le nouvel émissaire de l'Onu en Libye, Martin Kobler, a indiqué à Reuters que les factions en conflit étaient proches d'un accord sur la formation d'un gouvernement d'union dont la signature pourrait intervenir en décembre. Les discussions durent depuis environ un an. ( )

Dans les quatre années qui ont suivi la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi début 2011, les anciennes brigades d'insurgés se sont retournées les unes contre les autres et le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a progressé sur le terrain, contrôlant désormais la ville de Syrte.

La Libye abrite des camps d'entraînement de l'EI à partir desquels ont été fomentés des attentats, notamment celui du musée du Bardo à Tunis en mars et celui contre un hôtel de la station balnéaire de Sousse en juin.

Les gouvernements européens redoutent que des djihadistes se mêlent aux migrants qui traversent la Méditerranée pour rejoindre l'Italie puis d'autres pays de l'Union européenne.

Selon un rapport rédigé par des spécialistes onusiens et diffusé mardi, l'Etat islamique disposerait de 2.000 à 3.000 combattants recevant un soutien et des conseils de la part du commandement de l'organisation en Syrie et en Irak.

Aucun autre groupe affilié à l'EI ne bénéficie de ce type d'assistance, note le rapport de l'Onu. Les experts précisent toutefois que Daech peine à conquérir de nouveaux territoires en Libye en raison d'un manque de combattants et parce que la population locale considère les djihadistes comme des "étrangers".

(Steve Scherer; Eric Faye pour le service français)