Alors que le consensus de marché reste encore très prudent quant aux perspectives de croissance en zone euro et quant à la capacité de l'union économique à surmonter les pressions déflationnistes, l'équipe de gestion obligataire de Rothschild & Cie Gestion croit au retour d'une tendance haussière des taux nominaux. Le scénario d'une 'Japonisation' de la zone euro leur semble peu plausible, au regard des signes d'amélioration économique actuels.

La faiblesse des prix pétroliers comme la dépréciation de l'euro constituent en effet des facteurs de soutien au redémarrage de la croissance européenne.

Emmanuel Petit, Directeur de la Gestion Obligataire s'attend à « une reprise naturelle de l'inflation, soutenue par la baisse conjointe de l'euro et du pétrole, qui redonne du pouvoir d'achat aux agents économiques ». Et s'il est difficile d'anticiper les résultats économiques tangibles du programme de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne, le quantitative easing permet d'assurer la solvabilité des Etats grâce au maintien de conditions d'emprunt avantageuses.

« Après une année 2014 au cours de laquelle les taux obligataires ont continuellement chuté et donc procuré une performance relativement solide, les investisseurs vont devoir gérer activement le risque de taux, essentiellement importé des Etats-Unis », prévient Rothschild & Cie Gestion. Le resserrement monétaire de la Réserve fédérale, avec le relèvement attendu de ses taux directeurs au second semestre, risque de provoquer une hausse généralisée des taux. « Ce mouvement ne devrait pas provoquer de krach obligataire, la hausse devrait s'avérer somme toute contenue, notamment en Europe. Néanmoins, il est important d'amortir ce mouvement en réduisant au maximum le risque de taux » souligne Emmanuel Petit.