JPMorgan Asset Management a consacré son Bulletin hebdomadaire à la situation au Royaume-Uni où se dérouleront dans moins de quatre semaines des élections législatives "largement considérées comme les plus incertaines de ces dernières années". Le gestionnaire d'actifs estime que ce scrutin pourrait marquer le passage du système politique britannique du bipartisme au multipartisme, et qu'un tel bouleversement pourrait s'accompagner d'"une certaine volatilité pour les actifs britanniques et, au moins pendant un certain temps, provoquer une hausse des primes de risque sur le Royaume-Uni."

JPMorgan AM note que les observateurs du système politique du Royaume-Uni ont établi pas moins de 8 scénarios incluant différentes coalitions entre les traditionnels partis conservateurs et travaillistes, les Libéraux-Démocrates mais aussi les partis moins habitués des premières places que sont le SNP (Scottish National Party), l'UKIP (UK Independence Party) et le Green Party. Ces derniers pourraient effectivement créer la surprise lors de ces élections.

Les gérants rappellent que l'histoire récente du Royaume-Uni permet d'élaborer deux issues possibles. Soit le modèle 2010, quand "la formation de la coalition conservateurs/libéraux-démocrates n'a demandé que cinq jours et a évité d'importantes perturbations de marché". Soit le modèle 1974 : "le gouvernement travailliste minoritaire n'a duré que d'avril à octobre, avant la tenue d'une seconde élection qui a donné une majorité de trois sièges au parti travailliste. Au cours de cette période, la livre sterling a reculé de 5 % contre le dollar U.S. et les actions britanniques ont chuté de 43 %, réalisant ainsi une sous-performance de 22 % par rapport à leurs homologues des États-Unis."

Tirant les conclusions de cette analyse sur l'allocation d'actifs, JPMorgan AM considère d'abord que "l'incertitude politique est un problème pour la livre". Ensuite, le gérant maintient "une légère sous-pondération sur les actions britanniques, appelée à devenir progressivement plus négative si les négociations post- électorales traînent en longueur." Enfin, du côté des obligations, "l'incertitude qui devrait suivre l'élection pourrait renforcer la demande intérieure pour les actifs 'sans risque' du Royaume-Uni", à savoir les Gilts ou obligations d'Etat britanniques. "Les Gilts pourraient cependant se montrer vulnérables à toute coalition adoptant une position fermement anti-austérité" prévient JPMorgan AM.