L'agence considère que les obligations du FESF ne sont plus totalement soutenues, que ce soit par des garanties de pays membres du fonds notés AAA ou par des valeurs mobilières notées AAA.

Au vu de ce qu'elle estime être la qualité réduite de la signature d'Etats garants du fonds, l'agence juge que les mesures susceptibles de rehausser suffisamment la qualité de crédit du FESF pour compenser cette baisse de la qualité de la signature ne sont pas en place.

S&P confirme la note à court terme A-1+ et précise que la perspective est en développement.

Sur ce dernier point, l'agence explique qu'elle peut tout aussi bien redonner un AAA au fonds si de nouvelles mesures de rehaussement de la qualité du crédit sont mises en place, qu'abaisser encore sa note si elle conclut que la qualité de la signature des Etats membres du FESF est susceptible d'être encore réduite dans les deux années à venir.

S&P a dégradé vendredi la note souveraine de neuf des 17 pays membres de la zone euro et a privé la France et l'Autriche de leur triple A.

Lundi soir, le ministre français des Finances, François Baroin, a indiqué qu'il n'y avait pas besoin d'agir sur le FESF malgré la dégradation de sa note par Standard & Poor's.

"Le ministre rappelle que le FESF conserve intacte sa capacité de prêt, avec des moyens suffisants et garantis pour remplir l'ensemble de ses engagements présents et à venir. Il précise qu'il n'y a donc pas besoin d'agir sur le FESF actuellement", lit-on dans le communiqué du ministère des Finances.

Le directeur général du FESF Klaus Regling a dit que le fonds conserverait une capacité de prêt effective de 440 milliards d'euros en dépit de la décision de S&P.

"Le déclassement à AA+ par une seule agence de notation ne réduira pas la capacité de prêt du FESF de 440 milliards d'euros", a-t-il réagi. "Le FESF dispose de suffisamment de ressources pour remplir ses engagements suivant des programmes d'ajustement en cours ou à venir, jusqu'à ce que le MES (NDLR - Mécanisme européen de stabilité) entre en oeuvre en juillet 2012".

Le FESF a été créé en mai 2010 et a pour l'instant aidé à renflouer l'Irlande et le Portugal.

La capacité de prêt du FESF dépend des garanties apportées essentiellement par les Etats membres notés AAA, qui ne sont plus que quatre dans la zone euro: l'Allemagne, le Luxembourg, la Finlande et les Pays-Bas.

La capacité effective du MES devrait être de 500 milliards d'euros, sur la base d'un capital libéré de 80 milliards d'euros et d'un capital non libéré de 620 milliards d'euros. Les modalités de la structure du MES ne sont pas encore totalement convenues par les pays membres de la zone euro.

Luke Baker, Wilfrid Exbrayat, Jean-Baptiste Vey pour le service français, édité par Gilles Guillaume et Benjamin Massot