* Christophe Najdovski craint qu'il ajoute encore du trafic

* Le véhicule autonome et électrique doit être davantage partagé

* Deloitte va jusqu'à prévoir 24% d'électrique pur dans les immatriculations mondiales en 2030

par Gilles Guillaume

FRANCFORT, 11 septembre (Reuters) - Le véhicule autonome, objet de nombreuses recherches qui tiendront la vedette au salon de l'automobile de Francfort, n'est pas la panacée en ville s'il vient encore ajouter du trafic, estime Christophe Najdovski, adjoint en charge des Transports à la Mairie de Paris.

L'arrivée du robot taxi, surtout dans l'environnement complexe d'une grande agglomération, n'est pas pour demain, mais les tests sur route d'engins automatisés se multiplient à l'heure actuelle.

"Il est nécessaire, du point de vue des pouvoirs publics, d'avoir une régulation pour qu'on ne se retrouve pas avec un risque que je vois poindre: une noria de véhicules autonomes qui circuleraient à vide pour pouvoir répondre aux besoins de mobilité exprimés individuellement par nous tous", a dit Christophe Najdovski lors d'une conférence de presse à quelques jours des journées professionnelles du 67e salon de l'automobile de Francfort.

"Demain, nous risquons à nouveau de la congestion. Même si les questions de pollution atmosphériques seront résolues, nous aurons toujours la question de la consommation d'énergie qui restera posée", a-t-il ajouté lors d'un évènement organisé par le salon "Autonomy", qui se tient à Paris fin octobre.

Les voitures électriques - autonomes ou non - sont appelées à se multiplier au cours des prochaines années sur fond de crise du diesel. Elles constituent une réponse immédiate au problème des émissions polluantes des moteurs thermiques, mais s'il veut encourager leur essor avec par exemple des voies dédiées, Christophe Najdovski ne voit dans ces véhicules une solution d'avenir que s'ils sont davantage partagés qu'aujourd'hui.

Alors que la fin du moteur thermique a été annoncée en France et au Royaume-Uni et que la Chine caresse un projet similaire, les dernières projections d'analystes font état d'une déferlante des modèles électrifiés - hybrides ou électriques - au cours des dix prochaines années: ils pèseraient entre 39% et 48% des immatriculations mondiales de voitures neuves à l'horizon 2030, contre 3% aujourd'hui.

La plupart des observateurs estiment que les véhicules 100% électriques ne représenteront qu'entre 5% et 11% de ce total, mais le cabinet Deloitte a indiqué la semaine dernière s'attendre à ce que cette proportion atteigne la moitié, soit sur la base de ses projections 24% du marché des voitures neuves en 2030. (Edité par Cyril Altmeyer)