* E200 mlns reversés pour le rachat de Virgin Mobile par Numericable

* Vivendi compte réduire sa dette obligataire grâce à la vente de SFR

* Suite de la consolidation attendue dans les télécoms

* SFR-Numéricable veut doubler sa couverture dans la fibre-DG

* 70% de la population ayant accés à la 4G visés avant fin 2015-DG (Actualisé avec l'interview de Eric Denoyer, directeur général de SFR-Numéricable, publiée dans Le Figaro)

PARIS, 27 novembre (Reuters) - Vivendi a annoncé jeudi avoir finalisé la vente de l'opérateur télécoms SFR au câblo-opérateur Numericable pour un montant d'environ 13,2 milliards d'euros, dont une partie sera affectée à la réduction de sa dette obligataire.

Le groupe dirigé par Vincent Bolloré précise dans un communiqué avoir reçu au total 13,366 milliards d'euros en numéraire, dont 200 millions d'euros devront être reversés au titre de la participation de Vivendi au financement de l'acquisition de Virgin Mobile par Numericable, qui a reçu jeudi le feu vert de l'Autorité de la concurrence.

Comme prévu, Vivendi conserve une participation de 20% dans SFR-Numéricable, qu'il ne pourra pas céder avant un délai d'un an. Il pourra recevoir également un complément de prix de 750 millions d'euros en fonction des performances financières futures du nouvel ensemble.

Vivendi avait préféré en avril l'offre de reprise de Numericable à celle de Bouygues.

Dans son communiqué, il précise qu'il entend affecter une grande partie du produit de la cession à la réduction de sa dette obligataire, qui s'élève aujourd'hui à 6,7 milliards d'euros.

La priorité ira au remboursement anticipé de la totalité de huit emprunts en euro (pour un montant de 4,25 milliards d'euros) et en dollar (0,6 milliard de dollars) qui comportent une option d'achat anticipé (Make-Whole).

"Cette opération, qui sera finalisée avant la fin de l'année, entraînera, en sus du remboursement du principal pour 4,7 milliards d'euros, le paiement d'une soulte de l'ordre de 0,6 milliard d'euros", précise Vivendi.

SFR-NUMERICABLE VEUT DÉTRÔNER ORANGE

La cession de SFR marque une étape majeure du recentrage du conglomérat sur les médias. Vivendi, focalisé sur la musique avec Universal Music Group et la télévision avec Canal+, veut devenir un poids lourd international des contenus en puisant si besoin dans sa trésorerie regarnie, ce qui donne lieu à pléthore de spéculations sur de possibles acquisitions.

Le groupe a précisé à la mi-novembre qu'il comptait boucler la vente du brésilien GVT au deuxième trimestre 2015.

Ces cessions, qui s'ajoutent à celles de Maroc Telecom et d'Activision Blizzard, parachèvent deux années de restructuration qui ont vu Vivendi se délester de près de 70% de ses activités pour réduire sa dette et faire remonter son titre en Bourse.

Le rachat de SFR par Numericable marque quant à lui une phase majeure de l'évolution du secteur français des télécoms.

Dans une interview publiée jeudi sur le site internet du Figaro, Eric Denoyer, le directeur général de SFR-Numericable, dit viser la position de leader français du très haut débit fixe et mobile, devant Orange, grâce à une accélération des investissements dans la fibre et à la poursuite de la modernisation du câble.

SFR-Numericable, aujourd'hui numéro deux des télécoms en France, veut "rapidement" doubler sa couverture dans la fibre pour avoir 12 millions de foyers raccordables en 2017 et 15 millions avant 2020, a précisé Eric Denoyer.

"Dans la téléphonie mobile, le cap des 50% de la population ayant accès à notre réseau 4G a été franchi ce jeudi, et nous visons 70% avant la fin 2015. Nous rattrapons notre retard", ajoute-t-il.

Prié de commenter l'hypothèse d'un rachat de Bouygues Telecom, Eric Denoyer répond : "Nous n'en avons pas besoin".

Altice, maison mère de Numericable, a déclaré jeudi dernier qu'il se considérait comme l'acheteur naturel de Bouygues Telecom, une offensive qui ouvrirait la voie à une consolidation du marché français de la téléphonie mobile très attendue.

* Le communiqué de Vivendi : http://bit.ly/1FvGTBJ (Jean-Michel Bélot, Cyril Altmeyer, Gwénaelle Barzic et Noëlle Mennella, édité par Marc Angrand)

Valeurs citées dans l'article : BOUYGUES, Vivendi, ILIAD, NUMERICABLE, ALTICE