Paris (awp/afp) - La SNCF prévoit encore de supprimer des emplois en 2018, environ 2.000 selon le projet de budget annuel présenté mercredi au comité central du groupe public ferroviaire, a-t-on appris auprès des syndicats, qui ont tous rendu un avis négatif.

Au total, 2.081 suppressions d'emplois sont prévues, dont 2.046 pour la branche SNCF Mobilités (-2,5% des effectifs) et 35 dans la holding de tête du groupe (-0,4%), les effectifs de la branche SNCF Réseau devant eux rester stables, selon le projet de budget consulté par l'AFP.

L'an dernier, le budget 2017 prévoyait déjà environ 2.000 suppressions de postes dans la branche Mobilités.

L'entreprise publique compte actuellement quelque 148.000 salariés (hors filiales), répartis entre SNCF Mobilités (trains et gares), SNCF Réseau (construction et entretien des voies) et la holding de tête, qui pilote l'ensemble.

"Encore une fois, on a des plans de performance qui fonctionnent avec des économies passant par des suppressions d'emplois", a dénoncé l'Unsa.

La nette baisse des emplois au sein de SNCF Mobilités est "plus qu'inquiétante" car "on a besoin d'effectifs pour informer les voyageurs et faire face aux situations perturbées", d'autant que le chiffre d'affaires de cette branche est prévu "en hausse de 3,4%" en 2018, a expliqué Roger Dillenseger de l'Unsa.

En comité central, "les quatre syndicats ont voté contre ce budget d'austérité, grosso modo le même que celui de l'an dernier, encore amplifié côté Mobilités", a indiqué Eric Meyer de SUD Rail. L'avis des syndicats est consultatif.

Côté Réseau, "le taux de subventions de l'État par rapport au taux des investissements est ridiculement bas. Aujourd'hui, toute la maintenance du réseau se fait à crédit, ce qui pose réellement problème", a-t-il ajouté.

La CFDT a critiqué "des suppressions de postes au titre de la performance, de la productivité et du recours à la sous-traitance" au moment où il y a "lieu de s'interroger après les incidents" récents.

Après deux pannes majeures fin juillet et début décembre à la gare de Paris-Montparnasse, la SNCF a promis la semaine dernière "une profonde réorganisation" dans la gestion de la rénovation de ses infrastructures.

afp/al