Par Depuis plusieurs semaines, cette dernière opère une transformation profonde en trois étapes :
(1ère étape) Trois augmentations de capital pour un montant total de 76.5 millions d'euros début mai à destination exclusive de son actionnaire historique BpiFrance ainsi qu’aux sociétés CEA Investissement et la société chinoise NSIG Sunrise dorénavant actionnaires à hauteur de 14.5% chacun. Ces trois actionnaires possèderont fin mai plus de 43% du capital de Soitec.
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Vue de l’actionnariat de la société Soitec après sa première augmentation de capital
(2ème étape) Le rachat des OCEANEs 2018, c'est-à-dire des obligations convertibles pour un prix de 2.45 euros (coupon couru inclus). Au 4 mai, Soitec a recueilli par l’intermédiaire de BNP Paribas et Natixis, des intérêts vendeurs irrévocables portant sur 22 millions d’obligations représentant environ 55% du nombre d’OCEANEs 2018 initialement émises pour un montant global d'environ 54 millions d’euros. A l'issue de la procédure de désintéressement lancée ensuite, le nombre total d'OCEANEs 2018 rachetées par la société (sous condition suspensive de la réalisation de l'augmentation de capital) représente environ 62.45% du nombre d'OCEANE 2018 initialement émises, au prix de 2.45 euros chacune (coupon couru inclus), soit un montant total de 61 millions d'euros.
(3ème étape) Une opération d’augmentation de capital avec le maintien du droit préférentiel de souscription de 75.4 millions d’euros a été présentée le 18 mai. Initiée à 32 cents par action nouvelle entre le 16 mai et le 30 mai, cette opération présente une décote de près de 41% par rapport à la valeur théorique de l'action ex-droit (soit 54 cents sur la base du cours de l'action lors de la clôture du 11 mai à 68 cents). Cette augmentation de capital doit rapporter 75 millions d’euros.
Comptablement, ces 152 millions d'euros de fonds levés avec ces opérations serviront :
- pour 60 millions à racheter les OCEANEs,
- pour 40 millions à réserver un investissement en capacité de production sur le site près de Grenoble,
- pour 50 millions à rembourser un prêt relai à échéance fin du mois.
En pro-forma, il devrait rester à la fin de l’exercice fiscal une dette nette de 18 millions d’euros.
Une forte spéculation sur les droits préférentiels de souscription
Jusqu’à +25% au cours de la séance du 18 Mai 2016 à 0.13 euros. Les volumes enregistrés sont conséquents avec plus de 12 millions de titres échangés. Cette augmentation de capital va engendrer la création de plus de 235 millions d’actions nouvelles à 0.32 euro/action (0.10 euro de valeur nominale et 0.22 euro de prime d’émission). La parité de souscription sera de sept actions nouvelles pour onze actions existantes.
Graphique de Soitec DS de la séance du 18 mai
Un recentrage de ses activités assumé : « sécuriser l’électronique »
Par le biais de son directeur général Paul Boudre, la société annonce opérer un virage à 180 degrés avec un plan de transformation pour recentrer la compagnie sur l’électronique (disques en silicium sur isolant notamment pour les puces radios pour les téléphones portables) au détriment de la production solaire. Cette dernière est d’ailleurs selon les termes de la direction « terminée ». Pour le moment Soitec ne dispose plus que de « son investissement financier dans sa ferme solaire en Afrique du Sud » pour des parts valant 25-30 millions d’euros. La direction s’engage à céder ses parts dans cet investissement lors de l’année fiscale en cours.
Un business model redéfini pour s’orienter vers le « consumer » et une redéfinition du « manufacturing ». Deux objectifs sont fixés pour assurer la profitabilité de Soitec en manageant le cash.
- Sécuriser les résultats financiers
- Positionner stratégiquement les produits électroniques de Soitec
Sur ce dernier point, la société mise sa transformation sur les smartphones car cette dernière est présente dans 100% des smartphones. Les galettes de silicium de 200 millimètres utilisées pour les smartphones représentent d'ailleurs 60% du chiffre d'affaires actuellement. La nouvelle génération sera en 300 millimètres et sera développée massivement à l'avenir. Le levier de croissance sur lesquels compte s’appuyer Soitec dans la téléphonie :
- La croissance des composants au sein même du téléphone
La complexité de chaque génération de téléphone offre une surface d’exploitation et de diversification conséquente pour Soitec. A titre d’exemple, il y a 25% de surface supplémentaire pour les SOI (Silicon-On-Insulator) au sein d’un iPhone 6S par rapport à un iPhone 6. Il y a plus de bandes, plus de switchs…
Pour la société, la 5G devrait décoller en 2018 en Corée (avec les Jeux Olympiques), en 2019 au Japon et en 2020 en Chine. La direction précise que la 4G et la 5G étant deux technologies totalement différentes, l’une longue distance (4G) et l’autre très courte distance à très haut débit (5G), tous les investissements sur la 4G ne seront pas remis en cause avec l’arrivée de la 5G. Ces deux développements sont complémentaires et Soitec se prépare à intervenir sur ces deux marchés. Compte tenu de ces éléments, et du lancement du FD-SOI, sa nouvelle ligne de produits prometteuse destinée aux applications digitales sur les marchés de la mobilité, de l'Intenet des Objets et de l'automobile, la société reste très confiante sur sa croissance à long terme.
Soitec mise fortement sur la Chine avec la recherche de partenariats locaux car ce pays, en 2020, va produire et consommer plus de 50% de ce qui sera fabriqué dans le monde en matière de semi-conducteurs. C’est un marché en pleine restructuration dont Soitec veut faire partie. Le partenariat avec NSIG est d'ailleurs sa clé pour intégrer ce marché.
Dans la foulée de cette présentation du 18 mai, l’action s’adjugeait jusqu’à 7,6% en séance pour clôturer à +5.77%.
