Dans son bulletin trimestriel sur le marché de l'immobilier en Europe, Standard & Poor's indique que les politiques monétaires très accommodantes des banques centrales soutiennent une reprise des prix de l'immobilier dans la majorité des marchés européens. Le bureau d'étude dit prévoir pour cette année une hausse des prix de l'immobilier au Royaume-Uni (la plus forte, +7%), en Allemagne et en Irlande (+4% chacun). En revanche, il anticipe une baisse en France (la plus lourde, -4%), suivi de l'Espagne et de l'Italie (-2% chacun).

Selon sa simulation - dans laquelle les taux d'intérêt baisseraient de 100 points de base (bps) en raison d'un choc externe hypothétique - S&P a constaté que les marchés néerlandais et portugais dévieraient le plus de ses prévisions centrales. Cela s'explique par le fait que la reprise de ces marchés est encore très récente et fragile, et la dette de leurs ménages encore très élevée.

En France, les prix de l'immobilier baisseront de -4% cette année, selon le gérant, pour ensuite augmenter en 2015 (+1%) et 2016 (+2%). Cependant, la résilience dont bénéficie le marché français peut s'expliquer -mais pas uniquement- par le déficit structurel de biens disponibles. Un autre facteur est lié aux conditions de crédit et aux taux d'intérêt. Des taux très bas soutenant la demande, principalement des acheteurs les plus solvables.

De manière prospective, le bureau d'études estime que la reprise économique française sera lente cette année (PIB réel moyennant à 0,7%, en-deçà de la moyenne de 1,1% de la zone Euro), et ne reprendra que graduellement en 2015 et 2016. A part les très faibles taux d'intérêt actuels, peu de facteurs expliquent la résilience du marché de l'immobilier en France. Si ces taux étaient amenés à grimper rapidement à cause d'un choc externe - ce que S&P considère comme peu probable mais pas impossible - la réaction du marché immobilier français serait rapide.