L'équipementier aéronautique, après avoir ajouté deux nouveaux "profit warnings" cette année à une longue série liée à des retards de livraisons de sièges et d'équipements de cabine, a accepté de Safran le 23 mai une offre de rachat simplifiée et abaissée de 15% à 6,8 milliards d'euros par rapport à la proposition initiale de janvier.

Zodiac Aerospace a publié mercredi un chiffre d'affaires trimestriel sans mauvaise surprise, à deux jours du départ du président de son directoire.

Les actionnaires de Safran, réunis en assemblée générale annuelle, ont approuvé à plus de 90% des voix les deux résolutions permettant d'une part de créer une catégorie d'actions de préférence convertibles au bout de trois ans en actions ordinaires et d'autre part de les émettre.

Les actionnaires n'ont ainsi pas retenu les critiques sur la rentabilité de Zodiac émises par le fonds activiste TCI lors d'une campagne solitaire menée contre le projet de fusion.

Le directeur général de Safran Philippe Petitcolin a dit avoir visité sept usines de Zodiac depuis le début de l'année, notamment le site californien fabriquant les toilettes et les cabines de l'A350.

"Le fond est bon, il y a juste une non-maîtrise de l'accroissement de l'activité", a-t-il observé. "Tout le monde sait qu'une usine désorganisée entraîne des surcoûts dans la matière et la main-d'oeuvre."

Mais les activités de cabines et de sièges ne représenteraient que 15% du chiffre d'affaires du groupe Safran qui serait constitué après la prise de contrôle de Zodiac prévue pour janvier 2018, a souligné Philippe Petitcolin.

"Zodiac coche toutes les cases, c'est pour ça que nous sommes ravis", a-t-il noté.

Les systèmes aéronautiques (équipement du cockpit, cabine connectée), qui représentent 40% du chiffre d'affaires de Zodiac, affichent une rentabilité supérieure à 15%, contre 10% à 11% pour Safran, a précisé Philippe Petitcolin.

Le nouvel ensemble, qui emploierait 92.000 personnes à travers 60 pays dans l'aéronautique et la défense, serait le troisième acteur mondial derrière les américains United Technologies et General Electric.

Son chiffre d'affaires serait assuré à 45% par les activités de propulsion, à 49% par les équipements et à 6% seulement par la défense.

Les actionnaires de Safran ont également voté à la quasi-unanimité le report de l'âge limite de la retraite du directeur général à 68 ans, permettant à Philippe Petitcolin, nommé en 2015, de se maintenir potentiellement jusqu'en 2020 à son poste.

(Cyril Altmeyer, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Airbus SE, Safran, Zodiac Aerospace, Boeing Company (The)