ROME, 7 décembre (Reuters) - Le vice-président du Conseil italien Matteo Salvini a déclaré vendredi que le budget expansionniste de l'Italie pour 2019, contesté par Bruxelles, était de nature à empêcher un mouvement de revendications comme celui des "Gilets jaunes" en France.

"Nous prenons soin de plusieurs millions d'Italiens oubliés pour que ce qui se passe en France ne se produise pas en Italie", a déclaré Matteo Salvini, qui est également ministre de l'Intérieur et secrétaire fédéral de la Ligue, le parti d'extrême droite au pouvoir en association avec le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, anti-système).

Le projet de loi de Finances pour 2019 prévoit un déficit porté à 2,4% du produit intérieur brut (PIB), contre 1,8% cette année.

Il a été rejeté par la Commission européenne qui a demandé des modifications. L'exécutif européen estime qu'avec ce projet, l'Italie rompt ces engagements antérieurs de réduction de sa dette.

Le budget italien prévoit notamment de réduire l'âge de la retraite et de mettre en place un "revenu citoyen" pour les plus pauvres, dont le coût est évalué à 16 milliards d'euros.

Ces mesures permettront d'éviter "le chaos que nous observons en France depuis des semaines, où la pauvreté sociale, la peur et le chômage bloquent des villes entières", a déclaré Matteo Salvini sur la chaîne de télévision Canale 5 peu avant un vote au Parlement.

Le déficit de la France est fixé à 2,8% du PIB pour l'année prochaine, très près du plafond de 3% prévu par les règles européennes.

L'Italie n'a pas connu de troubles sociaux importants ces dernières années, bien que sa croissance économique ait été beaucoup plus faible que celle de la France et son taux de chômage plus élevé. (Gavin Jones; Danielle Rouquié pour le service français)