BERLIN, 15 janvier (Reuters) - La Grande-Bretagne pourrait changer de modèle économique pour retrouver de la compétitivité si elle n'obtient pas d'accès au marché unique dans le cadre des négociations sur sa sortie de l'Union européenne, dit le ministre des Finances, Phillip Hammond, dans un entretien publié dimanche par le Welt am Sonntag.

Londres souhaite conserver ce modèle européen ainsi que les taxes et les règles qui vont avec, "mais, si nous sommes contraints d'adopter autre chose, nous le ferons", dit-il, laissant entendre implicitement que l'impôt sur les bénéfices des sociétés pourrait être l'un des paramètres de la négociation avec Bruxelles.

"Si nous n'avons pas accès au marché européen, si nous sommes isolés et que la Grande-Bretagne quitte l'Union européenne sans conserver d'accès au marché, nous pouvons subir des revers économiques, au moins à court terme", explique le ministre.

"Dans ce cas, nous pourrions être contraints de changer de modèle économique et nous devrons le faire pour retrouver de la compétitivité", ajoute-t-il.

La chancelière allemande Angela Merkel a invité ses partenaires européens à envisager d'accorder à la Grande-Bretagne un accès limité au marché unique y compris si elle refuse le principe européens de libre circulation des personnes, qui a été au coeur de la campagne pour le référendum du 23 juin.

La Première ministre Theresa May, qui compte entamer la procédure de divorce avant la fin mars, n'a pas souhaité dévoiler ses intentions avant le début des discussions pour préserver sa marge de manoeuvre. Elle doit prononcer mardi un discours sur la sortie de l'UE et entend lancer à cette occasion un appel à l'unité des Britanniques, mise à mal par la campagne pour le référendum. (Michael Nienaber, Jean-Philippe Lefief pour le service français)