CAIRNS, Australie, 21 septembre (Reuters) - Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a rejeté dimanche l'idée de mobiliser pour l'investissement l'argent non utilisé aux fins d'assistance par le Mécanisme européen de stabilité (MES).

Le Süddeutsche Zeitung écrivait samedi que les experts qui conseillent le futur président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker voulaient exploiter cette idée, idée à laquelle Juncker lui-même est sensible, ajoutait le quotidien.

"Cela n'a rien à voir avec le financement de l'investissement", a dit Schäuble, à la fin d'une réunion des grands argentiers du G20 à Cairns, en Australie.

Ce fonds a été créé pour aider les pays en difficulté et à faire en sorte que les investisseurs ne parient plus sur leur faillite, a-t-il ajouté. "Mais par dessous tout, le fonds est là pour ne pas être employé et pour créer de la confiance".

Pour que le MES, qui a une capacité de prêt maximale de 400 milliards d'euros, puisse accéder à cette nouvelle prérogative, il faudrait modifier son statut, ce qui exigerait le soutien des Etats membres.

Juncker veut présenter un plan d'investissement de 300 milliards d'euros en novembre, sans création de nouvelle dette, pour tirer l'Europe de la récession et stimuler la croissance et l'emploi.

Les Etats membres de l'Union européenne ont chargé la Commission européenne et la Banque européenne d'investissement (BEI) de proposer des projets créateurs de croissance.

A cette fin, 80 milliards d'euros de capital libéré du MES pourraient abonder un fonds d'investissement géré par la BEI qui financerait ainsi des projets de grands travaux, poursuit le Süddeutsche Zeitung.

Le MES et un porte-parole de Juncker se sont refusé à tout commentaire.

"Le MES a un mandat très clair, une fonction de mécanisme de renflouement", avait déclaré samedi une porte-parole du ministère des Finances allemand, en réaction à l'article. "Il faudrait pour cela modifier le Traité, ce à quoi nous nous opposons, avec l'accord de l'ensemble des pays du MES". (Gernot Heller et Annika Breidthardt, Wilfrid Exbrayat pour le service français)