Non seulement la Chine ne cherche pas à "booster" ses exportations en décidant de dévaluer sa monnaie, mais en plus les autorités pourraient être forcées d'intervenir pour retrouver de la stabilité et éviter une trop large dépréciation. Ce sont en tout cas les deux convictions exprimées par Craig Botham, économiste marchés émergents chez Schroders, quelques heures après l'annonce de la Banque populaire de Chine. Sur le premier point donc, Craig Botham estime que le premier objectif des autorités chinoises est d'officialiser la libre convertibilité de leur monnaie par rapport aux autres devises.

En donnant plus de poids au marché pour décider du niveau du yuan, la Chine vise en fait à amadouer le FMI et ainsi faire entrer sa devise dans le panier de devises internationale qui sert à déterminer les Droits de tirage spéciaux de l'institution.

"La dépréciation qui a suivi l'annonce de la Banque populaire de Chine, moins de 2%, a ramené le yuan a son niveau d'il y a dix jours. Ce n'est pas le genre de changement qui va entrainer une explosion des exportations chinoises", assure l'économiste marchés émergents de Schroders.

La deuxième thèse de Craig Botham est que l'intervention étatique sur le yuan n'est pas terminée, mais pas forcément dans le sens d'une dépréciation plus importante. "Il serait imprudent d'autoriser une trop forte dépréciation à ce stade, compte tenu des importantes sorties de capitaux enregistrées au premier semestre en Chine", signale-t-il.

Finalement, l'intérêt des autorités reste d'assurer une stabilité de la monnaie, à un niveau bas peut-être mais stable. "Une intervention de la Banque populaire sera nécessaire pour modifier les attentes du marché si les autorités veulent éviter une chute" du yuan, annonce l'économiste de Schroders.