par J.R. Wu

TAIPEH, 27 novembre (Reuters) - Les électeurs taiwanais sont appelés à élire leurs représentants locaux samedi à l'occasion du premier scrutin organisé dans l'île depuis la vague de contestation du printemps dernier.

A moins de deux ans de l'élection présidentielle, ce vote permettra de jauger de l'état des forces politiques à Taiwan où des milliers de jeunes manifestants ont occupé le parlement en mars dernier pour protester contre un projet de pacte commercial renforçant les liens avec la Chine.

Au total, 11.130 sièges d'élus - un record - seront renouvelés dans les conseils des grandes villes, des comtés et des villages.

Le résultat dans la capitale, bastion depuis vingt ans du Parti nationaliste (KMT) au pouvoir, sera suivi de près, d'autant plus que tous les présidents taiwanais ont un jour été à la tête de la mairie de Taipeh.

"Ce serait une petite victoire si Dr Ko l'emportait", déclare Liu Shyh-fang, haut responsable du Parti démocrate progressiste (DPP), le principal parti d'opposition, en référence au candidat indépendant Ko Wen-je, soutenu par le DPP.

Les sondages accordent une légère avance au DPP à Taipeh et Taichung, autre bastion du KMT dans le centre de l'île.

Le Parti nationaliste, appuyé par les milieux d'affaires, pousse en faveur de la signature d'un traité commercial avec la Chine qui fait craindre à certains Taiwanais, surtout les plus jeunes, une dilution de leur identité.

"Ce qui fait vraiment peur, c'est que la Chine est en train de s'infiltrer à Taiwan", déclare Lin Chi-Hua, 37 ans, qui a participé à l'occupation du parlement.

Premier partenaire commercial de l'île, Pékin considère Taiwan, où se sont réfugiés les nationalistes après leur défaite contre les communistes en 1949, comme partie intégrante de la Chine.

Il y a deux mois à peine, de jeunes Taiwanais sont descendus par centaines sur la place de la Liberté à Taipeh pour soutenir les manifestations de Hong Kong en faveur de la démocratie. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)